Pour la patrie et la bravoure.

13 novembre 2014

Pour la patrie et la bravoure.

Patrieee

Bien le bonjour à vous chers lectrices et cher lecteurs,

Vous est-il déjà arrivé d’imaginer cette scène ? Vous vous réveillez tard un de ces matins où vous êtes restés longtemps sous la couette à cause de la fraîcheur. Vous regardez l’heure et vous vous voyez déjà en retard. Vous pensez à votre patron qui va vous crier dessus. Vous pensez à vos collègues qui vont rire de vous. Vous pensez à cette nouvelle stagiaire que vous zieutez depuis deux semaines en attendant de trouver la stratégie adéquate. Boom ! Après une douche rapide. Vous êtes maintenant en circulation, vous êtes un peu distrait par ces policiers qui cherchent un petit billet de 2.000f matin bonheur-là en confisquant des motos, vous regardez depuis leur bus ces étudiants rigolos qui lancent des mots corrodants aux passants, puis vous vous concentrez sur la voie pour éviter qu’un taximan clochard vous crache dessus, vous regardez de temps en temps dans votre rétroviseur pour détaler au cas où un de ces zémidjans soûlards voudrait vous envoyer au CHU Tokoin avec de multiples fractures. Puis vous entendez une sirène de loin, celle qui résonne et personne ne cède le passage. (Rien d’étrange. On est au Togo. Les actes inciviques ça nous connaît) A ce moment vous vous dites : c’est qui encore qui passe ? Un malade ? Un moribond ? Faurevi ou un de ces ministres ? (Il peut pas passer avant moi ou après moi, ce salaud ? Tsruuuuuu ! C’est pour ces derniers hein. Vous êtes compatissants quand même.)

Patriee

 

De la sirène au silence.

Puis le bruit du cornet augmente de plus en plus. Le moment de vérité se rapproche, vous allez découvrir si c’est un moribond ou un de ces ministres de la république qui passe. Vous voyez deux conducteurs de motards vous dépasser en faisant des acrobaties. Pendant que vous étiez occupés à vous serrer du bas-côté, vous entendez soudainement un bruit assourdissant : Gboummm !!! Vous sursautez tout comme les autres conducteurs, vous garez carrément sur le bas-côté du trottoir puis vous regardez devant vous pour voir ce qui se passe. Cette dame sur un zémidjan a eu la peur de sa vie et qui larmoie attire d’abord votre attention. (Oh seigneur ! Merci pour ma vie. Merci pour ce miracle. Pasteur tu avais raison. Ma belle-mère est vraiment une sorcière. Elle vient de tenter sans succès de me tuer.  Je verrais le soleil du 1er Janvier 2015. Wallaï !) Vous voyez votre entourage rigoler et vous vous dites dans votre tête : elle délire ou quoi ? Quittes là-bas sorcière-là ! Qui t’a fait quoi ? Tsuiip. Vous regardez plus loin et c’est à ce moment que vous constatez qu’un de ces gardes ministériel qui venait de vous dépasser se retrouve à terre.

Un de ces gardes qui vous dit de céder le passage lorsque des véhicules prioritaires passent. Il s’est passé quoi pour qu’il morde la poussière comme ça ? Vous êtes convaincu qu’avec ce contrecoup, le monsieur serait certainement dans un état grave, un état comateux. Vous le voyez déjà sur un lit d’hôpital. Ça n’arrive pas très souvent de voir de ces déboires des policiers fanfarons. Et aujourd’hui comme par hasard vous êtes aux premières loges pour tout constater. A brûle-pourpoint vous pensez à sa femme, à l’affliction de ses enfants, à la désolation des membres de sa famille et vous plongez dans une contrariété. La première partie des gnadoè commence. Vous apprenez qu’il avait brutalement freiné à cause d’une voiture qui aurait surgi de nul part. Sa moto aurait fait une roulade sur quelques mètres avant de stopper.

Effarouché par l’incident, votre premier réflexe vous conduit à sortir votre téléphone pour appeler une ambulance. Vous trouvez finalement votre téléphone.

Vous procéder comme suit :

Déverrouiller  >>> Téléphone >>> composer

C’est au moment de composer le numéro des urgences que vous entendez un tonnerre d’applaudissement. Vous hésitez un moment et vous vaticinez que le monsieur venait de se relever. Vous soulevez votre tête et vous le voyez piquer un sprint vers sa moto. Waouh ! Vous n’en revenez pas. Il s’est vraiment relevé. C’est un vrai colosse celui-là. Il n’était pas mortifiable un hercule comme lui. Vous radinez vers l’attroupement autour de lui pour voir dans quel état il est.

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Pour la patrie.

Sans quitter la scène du regard, vous plongez votre téléphone dans la poche. Inopinément vous la ressortez et votre doigt reste suspendu sur son tactile au cas où. Sur votre visage une expression abasourdie remplace l’inquiétude. Le type s’est relevé promptement sans se soucier de ses blessures, il s’est mis à courir derrière le convoi. Plus loin vous le voyez se dénicher un zémidjan pour continuer à assurer la sécurité de la personnalité qu’il protégeait.

Tout comme vous, l’assistance reste désarçonnée de voir les réactions du monsieur. Et la seconde partie des gnadoè arrive ! Il va où comme ça ? C’est un abâtardi ou quoi ? Au milieu de la foule vous entendez : laissez-le. Ces gars sont forts spirituellement. C’est vrai, c’est vrai. Ils connaissent beaucoup de féticheurs. (Comme-ci, ils en savaient vraiment quelque chose)

Patrie

 

 

De la bravoure.

Ces propos vous distrait un moment. Quinze minutes plus tard, votre hercule revient à pied. Calmement il relève sa moto sans jeter un regard à la foule qui l’entoure et qui scrute chacun de ses mouvements. Il la chevauche, la démarre et s’en va sans mot dire.

Ce n’est qu’un autre policier qui viendra quelques instants plus tard vers le lieu de l’accident pour constater les dégâts. Hélas ! Il ne trouvera pas l’accidenté mais seulement une foule en liesse pour témoigner de la bravoure d’un soldat anonyme de la république.

Bien à vous !

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