Des filles et de la vantardise (suite)

11 septembre 2015

Des filles et de la vantardise (suite)

Voilà, je suis rentré tranquillement à mon hôtel, ce Jeudi, vers 15h30min. J’ai pris une douche pour me détendre et un bon jus de fruit pour étancher ma soif de dromadaire.

Il me souvient qu’avant que je ne m’endorme un peu, afin de faire de l’ombre à la fatigue que je ressentais après ce long voyage, je vérifiais mon téléphone chaque 5min pour voir si un numero inconnu ne m’a pas appelé ou bipé. Rien !

18h00min, je me réveille. Mon premier réflexe est de vérifier si je n’avais pas eu des appels en absence.

Téléphone >>> Dessiner le schéma pour déverrouiller >>> Historique des appels>>> Taper code applock >>> Liste >>> Dernier appel sortant : Maman. >>> Dernier appel entrant : Papa. Bien !

Je ne vois aucun appel manqué récent. Je vérifies si ce ne sont pas mes opérateurs de téléphonie qui me font des misères.

D’abord Zérocel : je tape *444#. Votre crédit est de **** valable jusqu’au 10 Janvier 2016.

Ensuite Voom-Voom : je tape *101#. Solde total est de***, solde tout réseau est de***, validité jusqu’au 1er Mars 2016. Bonus tout réseau est de***. Bonus Voom est de***.

Mince ! J’ai le reseau. Donc elle ne m’a pas appelé hein ? Elle se prend pour Jesus ? Elle pense que son caca sent le parfum de Yves Saint Laurent ou comment ? Mouf…

Ça commençait à m’énerver. N’est-ce pas je faisais mon malin dans le bus ?

19h00min, j’ai faim. Quoi manger ? Je me décide à aller au restaurant de l’hôtel. On me présente la carte, et je commence à avoir du mal à me décider. Mais oui ! Ne prenez pas le risque de commander un repas, à la bourre, avec un nom bizarre. Vous regretterez certainement de payer pour si cher et de manger pour si peu de son contenu.

Apportez-moi du riz aux boulettes, puis, un rafraîchissement. Disais-je à la serveuse. Pendant que je relisais minutieusement les mets sur la carte pour m’imprégner des bizarreries, un jeune couple en face de moi se disputait avec le serveur.

Le gars, avec sa mimbale accusait le pauvre garçon de leur servir du poulet rôti à la place d’une pintade rôtie. Le garçon de service revient avec, ce que je pensais être une pintade rôtie.

Le gars introduit son index dans le fondement de la pintade, goûte son doigt et dit :
– Youa ! Ce n’est pas une pintade de Dapaong. C’est un poulet de Sotouboua. Comment il a fait ? La sorcellerie hein !

Je vous parle de pintade, pas de poulet. Non de Dieu ! Apportez-nous une vraie pintade de Dapaong, je vous prie. Insista le gars.

Un peu plus tard, le garçon lui amène un autre plat. Le couple recommence la même manipulation, se léche l’index et dit:
– Ce n’est toujours pas une pintade. Celui-ci est un poulet qui vient d’Anié. De Pagala-gare, pour être plus précis. Il y a des gens hein !

Repartez en cuisine et cette fois-ci amenez-nous une vraie pintade de Dapaong. Le garçon est reparti avec frustration. J’ai senti le danger venir.

Plutôt que de lui apporter un autre plat, c’est avec un colosse que le serveur est revenu. Le tablier à son cou m’a mis la puce à l’oreille. C’était le chef cuisinier.

20h00min. Une discussion s’engagea.

– Le garçon : les voici.
– Le chef cuisinier : bonsoir madame et monsieur.
– Le couple : bonsoir.
– Le chef cuisinier : il paraît que vous cherchez un rôti que nous ne vous offrons pas ?
– La mimbale : oui, depuis 1h qu’on est là. On ne nous sert que du poulet à la place de la pintade.
– Le gars : non mais, vous avez de la pintade. Oui ou non ?
– Le chef cuisinier : mais c’est de la pintade comme indiqué sur la carte.
– Le gars : baliverne. Je sais distinguer la pintade du poulet, monsieur.

J’ai senti le danger être plus près.

– Le chef cuisinier : donc vous nous accusez de vendre du faux pour du vrai ?
– Le gars : exactement.
– La mimbale : oui, c’est bien le cas.
– Le chef cuisinier : veuillez vider les lieux, s’il vous plaît.

A ce moment, le danger était déjà là.

– Le gars : vous vous prenez pour qui ici ? Vous me connaissez ? Vous savez qui je suis ? Vous…

Il n’a pas terminé sa phrase que j’ai entendu un bruit assourdissant : wabaaa ! Je me suis levé pour voir de plus près ce qui se passait. C’était les doigts du chef cuisinier qui venaient d’attérir sur la joue du gars. La claque !

A ce moment, j’ai senti mon téléphone vibrer dans ma poche. Je le sors pour vérifier. C’était un numero inconnu.

– Moi : allô ?
– L’interlocuteur : oui, allô. C’est bien Guillaume ?
– Moi : oui, c’est bien lui.
– L’interlocuteur : c’est Octavia. Je t’appelle comme promis.

Enfin, c’est elle. J’ai compris que la chance venait de tourner, que j’avais un autre spectacle en vue. Peut être serais-je même l’acteur principal hein ?

Bien à vous !

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