Le médecin, la comptable et les domestiques

Article : Le médecin, la comptable et les domestiques
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6 octobre 2015

Le médecin, la comptable et les domestiques

Crédit : pixabay.com
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Bien le bonjour lectrices et lecteurs,

Aujourd’hui dans les familles, avoir des enfants est devenu une preuve d’identification et de démarcation sociale.

Fils unique d’une famille modeste, le mari est un monsieur affectueux, tendre et calme. Le genre d’homme qui ne cherche pas des embrouilles. Un monsieur taquin au besoin, gentil avec tout le monde le sourire aux lèvres. Un médecin coincé entre le suivi de ses patients pendant ses gardes nocturnes et les urgences dans sa petite clinique dans l’immeuble de sa maison. Cette maison, c’est celle de mon voisin qui se trouve être le médecin, le mari.

Sa femme est une employée de banque. Une belle femme de teint clair gratifiée de formes généreuses par la nature, des rondeurs. Une forte poitrine s’écrasant sur son abdomen et une grosse hanche formant un dos d’âne sur son corps avant de se perdre dans la mer intérieure de ses fesses. Le fantasme des hommes du quartier ! Une dame mégère, sardonique et cynique. Sa malignité lui a valu le surnom « la dame de fer » dans le quartier. Non seulement pour la difficulté des parents de son mari de séjourner au-delà de trois jours chez eux sinon c’était un scandale qui les attendait (est-ce que ici c’est un hôtel ?) mais aussi pour l’impossibilité des domestiques qu’elle accueillait de supporter qu’elle vocifère sur elles, au-delà de deux semaines. Elle se complaisait dans les démons de l’arrogance et changeait les domestiques comme sa petite culotte.

Le mari ne rentrait souvent qu’à l’aube après une nuit de garde à l’hôpital. Il se reposait quelques minutes avant de se soumettre à l’obligation de conduire sa femme à son bureau. Gare à lui s’il dort un peu trop ou s’il tardait à sortir la voiture du garage.

Sa femme le chargeait directement devant les petits écoliers du quartier qui passaient, devant les voisins qui balayaient leur devanture, devant les commerçants qui ouvraient leurs boutiques :

C’est quel homme mou comme ça ? Où je t’ai trouvé même ? Tsruuuuuuuuu. Fais vite, je risque d’arriver en retard. Je te préviens si tu lambines et que j’arrive avec plus d’une minute de retard, on ne va pas s’entendre du tout.

Le mari en toute patience lui répondait : calme-toi, chérie. Tu ne seras pas en retard. Je connais l’itinéraire qu’il faut pour nous éviter les embouteillages.

Elle rétorquait : laisse ça. Au lieu de conduire, tu parles encore ?

Il se racontait même dans le quartier qu’elle réagissait comme ça parce que le mari ne la frappait pas correctement avec sa ceinture. Pardon, ce qu’il en avait en dessous.

Le passage des domestiques se multipliaient dans leur demeure comme des dépôts de dossier d’un chômeur pour des entretiens d’embauche. Celles qui avaient le sang-froid passaient le cap de deux semaines et pouvaient lanterner jusqu’à trois mois. Celles qui n’en avaient pas tombaient dans le piège d’une dispute avec la maîtresse de maison et se faisaient renvoyer le lendemain. Le temps passait et aucune domestique ne traînassait pendant un an. Il en était de même pour les petits vacanciers dont on pouvait entendre les gémissements parce qu’ils se faisaient corriger par la dame tard la nuit ou tôt le matin. Le voisinage en constatant un nouveau visage à leur devanture, déduisait automatiquement que l’ancienne domestique était partie.

Sept années ont passé mais n’ont pas changé les habitudes dans le foyer. Les domestiques souvent dans la trentaine défilaient toujours comme à un casting. Le mari qui parlait toujours à peine, et la femme qui se distinguait par son invective. L’envie d’avoir un enfant se manifestait et se matérialisait désormais dans chacune de leurs réactions. Dans les discussions matinales, dans les analyses médicales, dans les visites de leurs amis, dans les réunions de leurs familles, dans les séances de prière diurnes, dans les veillées de prière nocturnes. La femme imposait désormais à son mari un style de vie s’inscrivant dans la quête perpétuelle d’atteindre ce confort éphémère, avoir un enfant.

Rien n’y fait. Aucun miracle ne se pointait à l’horizon. La seule chose grosse qu’on pouvait constater était les fesses de la femme. Son ventre, lui ne semblait pas prêt à grossir. Mauvais coup du sort !

Un dimanche matin, pendant que le couple se préparait à aller prier le bon Dieu encore une fois, l’oncle du mari et trois de ses tantes sont arrivés par surprise. Leur présence sur les lieux n’était pas hasardeuse. Ils étaient venus notifier au couple leur frustration d’apprendre qu’ils étaient dans l’impossibilité d’enfanter. Et qu’après conseil de famille, il a été décidé d’oublier cette idée d’adoption et de faire perpétuer le nom patronymique du médecin en lui donnant une autre femme comme épouse.

Epouvantée, la femme du médecin s’est mise à insulter les proches de son mari. Elle criait comme une forcenée pour les faire sortir de la maison. Devant leurs hésitations, elle a commencé à leur lancer tout ce qu’elle trouvait sous la main. Malheureusement, elle avait lancé une bouteille qui a atterri dans le visage de l’oncle qui conduisait la délégation. Ce dernier s’est tout de suite retrouvé le visage ensanglanté. Cette blessure de l’oncle a provoqué de l’hystérie chez les tantes du médecin qui s’en sont prises à la femme de ce dernier. A trois, elles essayaient de l’attraper pour lui donner une leçon. Mais elle s’est habilement cachée dans les toilettes. Après de vaines tentatives pour casser la serrure de la porte parce que le médecin s’interposait, elles sont reparties à la clinique où l’oncle recevait ses premiers soins. Repli stratégique !

Après près d’une heure de silence, les cris de détresse incessants de la femme ont alerté le voisinage de nouveau. Les tantes avaient fini par attraper la femme et la tabassaient. Beaucoup de voisins ont hésité à lui porter secours parce qu’ils se disaient que c’était bien fait pour elle.

Devant un cri assourdissant, pour éviter une poursuite pour non-assistance à personne en danger, une poignée d’homme s’est décidée à lui porter secours. Après des minutes de négociation, ils avaient fini par entrer dans la maison et libérer la femme des griffes des proches du mari.

La petite délégation qui était venue le matin s’est agrandit le soir avec les parents et des cousins du médecin. Il était maintenant question de mettre les bagages de la femme du médecin dehors pour laisser la voie libre à une autre femme plus douce avec la famille. Mais le mari ne voulait pas d’une telle proposition. Il voulait retrouver la quiétude de son foyer avec sa vraie femme. Celle qu’il a épousée devant Dieu et devant les hommes, pour le meilleur et pour le pire.

Devant la pression de la famille, le médecin a quitté sa propre maison. Depuis trois mois, sa clinique fonctionne au ralenti et personne n’a vu le couple dans le quartier depuis ce dimanche-là. La maison est actuellement occupée par les parents du médecin et certains de ses proches.

Ce que les maris sont, ce que leurs femmes ont et ce que leurs domestiques font, contribuent ou non très souvent au bien être des foyers.

Personnellement, même si je n’aime pas cette femme, je pense que le mari a bien fait de défendre son foyer. D’ailleurs, je ne comprends pas quelque fois l’implication des familles dans la gestion des couples.

Bien à vous !

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Commentaires

renaudoss
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Intéressant. Cette petite anecdote ouvre la porte à certaines réflexions "sérieuses" quant aux mutations de nos sociétés en terme de système de valeur et de mode de vie. Mais ce n'est pas le lieu le plus adéquat. Tout ce que je peux dire c'est que je suis moins prompt à critiquer la famille pour ce que tu appelle ses "intrusions". Il n'y a pas que des méfaits, et il n'y a pas que de mauvaises raisons à la base. Loin de là (Justement pour l'intérêt supérieur de la famille ou de la collectivité???)

Du reste, peut-être est-ce à cause du comportement de la bonne femme que l'enfant "refuse d'arriver". Qui sait...

Guillaume DJONDO
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Notre société se métamorphose à une vitesse indéfinissable et remet en cause le socle même de la composition de la famille. Pour moi, le mode de vie n'y a rien à avoir.

Je ne pense pas que l' "absence d'enfant" dans le couple est de facto imputable au comportement de la femme. Peut-être à sa jeunesse un peu trop empreinte d'ambigüité ? Il y a beaucoup d'exemple de ce genre dans la société. Et contrairement à elle, la nature a offert beaucoup d'enfants aux autres pour les assagir.

L'intrusion de la famille même si elle est justifiée me semble exagérée. Quelques fois même quand on a raison, on finit par avoir tort lorsqu'on ne s'y prend pas de façon pacifique.

Eli
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Ha ha ha. Ton histoire m'a fait pouffer de rire. Franchement je n'ose pas m'imaginer à la place de cet homme qui a pour foyer un enfer sur terre. Faudrait il mettre son choix sur le compte de l'amour ou de son tempérament trop doux à mon sens. Au moment de me marier je crois que j'ai intérêt à ne pas tomber sur une belle famille aussi encombrante.
Merci là bas

Guillaume DJONDO
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J'avoue que même s'il m'arrive d'entendre parler de ces hommes que les femmes tiennent facilement par le col, c'est chez ce couple que j'ai trouvé l'exemple parfait. J'ai envie de dire que c'est ridicule pour un homme d'être autant laxiste. Il faut savoir se faire entendre quand il faut.

Le souhait est partagé. Même si c'est à juste titre, je n'aimerai pas tomber sur une belle famille aussi encombrante qui violerait aussi aisément l'autonomie dans mon couple. Je serai peut-être moins sage qu'il ne l'a été en quittant la maison. :)

Merci d'être passé par ici.

Gilbert LOWOSSOU
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Tu es sur que ton voisin sait que tu fantasmes sur sa femme? s'il te lie ici, tu es foutu hein?lol

Guillaume DJONDO
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Ahahahaha... Gilbert, pas évident qu'il le sache puisque je ne fais pas parti de ceux qui lorgent sa femme. Et puis le risque qu'il atterisse ici est moindre. Il doit avoir des inquiétudes plus importantes en ce moment.