Aucun respect pour l’usager du service public au togo

Article : Aucun respect pour l’usager du service public au togo
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22 avril 2016

Aucun respect pour l’usager du service public au togo

Crédit : www.efficrm.com
Crédit : www.efficrm.com

Bien le bonjour,

Ce mardi 20 avril 2016, un incident malheureux auquel je me suis confronté plus d’une fois, m’est encore arrivé au Ministère des Postes et de l’Economie Numérique. Ma présence sur ces lieux n’était ni hasardeuse, ni improvisée, ni aventureuse. Elle se justifiait par le besoin d’avoir des éléments crédibles et suffisants pour la production d’un rapport sur : la francophonie numérique, horizon 2020. Je n’ai toujours pas digéré l’incident en question pour des raisons liées à mon état d’esprit et à mes convictions profondes.

Socrates

Il semble que notre âge soit le premier facteur qui révèle notre incompétence à remplir certaines tâches avec responsabilité et assiduité. Il est difficile à des aînés aujourd’hui de confier des tâches importantes à des jeunes, comme moi, parce qu’ils estiment que nous n’avons ni le talent, ni la détermination et encore moins les ressources nécessaires qu’il faut pour arriver à les remplir. Pour ceux qui ont le courage de prendre ce pari sur nous, jeunes, ils sont rapidement désenchantés par la tournure des événements, notamment la condescendance des autres aînés qui ne pensent pas comme eux. Ce n’est pas la première fois que je suis confronté à une telle situation. Mais jamais, je n’ai eu le courage d’en parler parce que j’estimais que le moment viendra. Et bien, le moment est venu de lancer un message en direction de ces personnes âgées qui n’ont aucun respect pour notre jeune génération.

Si nous sommes plus enclin à la platitude aujourd’hui, c’est de votre faute.

Si nous n’arrivons pas à remplir des tâches avec abnégation, c’est de votre faute.

Si nous nous complaisons dans les démons de la médiocrité, c’est de votre faute.

Pourquoi ? Pour la simple et unique raison que vous nous sous-estimer un peu trop. Nous n’avons ni la déférence, ni la révérence que nous méritons. Dois-je avoir 40 ans, une barbe non-rasée sous le menton, des cheveux blancs pour être mieux considéré ? NON. Le mépris envers cette jeunesse émergente se remarque au quotidien dans de nombreux actes. En circulation, à une demande d’embauche, à un entretien, à une agence de téléphonie mobile, à un restaurant, à une réception… Le ton et le regard avec lesquels vous êtes accueillis vous révèlent déjà ce à quoi vous devriez vous attendre. Mais j’ose croire que tout ça changera peu à peu.

Ma collègue béninoise, Mylène Flicka, a déjà soulevé cet aspect de la chose dans un brillant article intitulé : et si la jeunesse était un crime ?

La colère ne résout jamais rien mais elle aide parfois à prendre les décisions qu’il faut. Une comme celle que vous lirez entre les lignes qui vont suivre.

A l’heure où l’on nous vante les mérites d’une administration mettant un cap sur la modernité, que ces quelques lignes permettent à nos gouvernants de prendre la véritable mesure des choses. Il ne suffit pas que de parler, il faut agir. Mon vœu est de ne plus être confronté à une telle situation parce qu’on aurait commencé à prendre,  les miens et moi, au sérieux.

A très vite !

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Commentaires

Emmanuel K. ADZONYO
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Tout vrai, Guillaume. Je viens à peine d'en expérimenter aussi. Aucune confiance en la jeunesse et tout porte à croire qu'ils ne veulent en aucun cas nous voir émerger, nous frayer du chemin et assumer des responsabilités. On dirait qu'ils étaient nés, eux tous parfaits. Méfiance et peur, je ne sais pas. La jeunesse 2.0 a tellement de défis à relever...

Guillaume DJONDO
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Un véritable besoin de changer de telles mentalités. Ces réactions obsolètes en ce XXIème siècle doivent subir de véritables mises à jour. Il en va de la survie de la nation elle-même. Autrement, je n'ose pas imaginer ce qui pourrait arriver.

Cédric Aguim-ali
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Bien dit. Il faudra qu'on le dise plus souvent.

Ça commence par la secrétaire dans ce bureau enfoui dans un couloir, quelque part dans une institution presque oubliée...
Ça commence par ce monsieur, super zélé qui ne rate aucune occasion pour vous montrer qu'il détient une part d'autorité pour peu qu'on lui ait confié un registre pour passer des numéros d'enregistrement et quelques tampons pour cacheter.

Si ça se trouve, chacun est devenu maître incontesté avec des prérogatives exorbitantes dans un domaine très réservé avec une compétence nationale, que dis-je personnelle et bien souvent monnayable avec quelques jetons.

Guillaume DJONDO
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Ce n'est que des exemples parmi tant d'autre. Ce qui est vraiment regrettable. Pourquoi ce manque de considération à notre égard ? Quelle est notre faute ? Je m'interroge sur ces question très souvent.

Emmanuel K. ADZONYO
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De toute façon, pour nous les jeunes avertis, nous prendrons nos responsabilités. Nous essayons tout autant de drainer les autres avec nous dans la mesure du possible. "You don't have to take the world [as it is] and live there. You can create your own world. You have the power. Use it. Make it happen." Mohammad Yunus said.

Guillaume DJONDO
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Thank you for those precious and wise words. It help me a lot !

Emmanuel K. ADZONYO
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Questionnements très fondés, Guillaume. Tout porte à croire qu'ils nous méprisent ou c'est la peur de nous voir prendre leur place avant tous les avantages et les opportunités que nous offre notre ère, et ce pour largement mieux faire qu'eux.

Guillaume DJONDO
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C'est vraiment scandaleux de penser ainsi. Ils seraient à cette place, si leurs prédécesseurs leurs avaient fait ce qu'ils font ? Je suis blasé.

Emmanuel K. ADZONYO
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*...avec tous les avantages et...

Emmanuel K. ADZONYO
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You are welcome, dear!

Mareklloyd
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Je te suis sur toute la ligne, et quelque part, tu as raison. En même temps il ne faut pas oublier que des jeunes appliqués comme toi, au Togo, ça ne court pas les rues. C'est peut être aussi un peu de notre faute si on ne nous prend pas au sérieux et nous classe tous sous une même étiquette.

Dis moi, ce rapport, pourquoi le fais tu? Est-ce une activité demandé par un de tes profs? Je suppose que non. Et si je vois juste, cela confirmerait ce que je pense. Tu bosses énormément et ce genre de travaux te passionnent.. Maintenant, dis-moi, t'en connais 150, du même âge que toi, qui feraient pareil? Ou mieux, qui font pareil?

Guillaume DJONDO
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Non, tu as raison. ce n'est pas une activité demandé par un professeur. 150 ? Hahahahaha... 6 tout au plus, 10.

Mareklloyd
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Bah, tu vois!!?? C'est un nombre insignifiant!! Et on sait à quoi nous sommes vraiment excellent!! Et ce ne sont pas tes charmantes photos sur Facebook qui vont me contredire. Malheureusement, ils sont nombreux à ne voir que le mauvais côté de la jeunesse, ou plutôt le côté qui ne correspond pas au monde professionnel, au point d'en oublier les qualités et capacités. Ajouté à cela, ils généralisent (tous les jeunes ne savent que boire, draguer, faire la fête et n'ont rien dans la tête), et il y a notre propre culture qui voue un culte aux cheveux blancs!!! Tout ça joue en notre défaveur!! Mais t'inquiète. Comme on dit en CI, faut pas ton cœur va prendre l'eau. Petit à petit, ça va évoluer.. La situation aujourd'hui est déjà mieux que celle d'hier..

Têko G.
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Mépris, irrespect, dédain, dépréciation etc forment le lot des accueils qu'on nous réserve dans ces services publics qui, à en croire les diverses réactions de leurs occupants, ne nous sont pas ouverts à nous les jeunes. C'est à se demander à qui ils le sont réellement. C'est un phénomène commun à presque tous les services publiques du pays à commencer par les écoles primaires.
Toutefois, au lieu de passer notre temps à discourir et à nous lamenter essayons plutôt de lutter contre ce cancer. Jeunes, prenons-nous au sérieux nous-mêmes. Soyons polis, respectueux vis-à-vis de nos aînés, mais que cela ne nous empêche de faire valoir nos capacités, points de vue etc. Nous sommes trop habitués à baisser la tête, à baisser la voix, à nous taire, à sourire "bêtement" devant ces aînés même s'ils nous témoignent du mépris. C'est une question d'éducation, je sais. Mais, on dit souvent que l'éducation ne s'arrête pas à ce que les parents nous apprennent à la maison. Imposons-nous!!! On a trop peur de dire la vérité que ce soit à nos parents ou aux autres. On n'arrive même pas à tenir une conversation avec nos propres parents, à leur donner nos points de vue. On a souvent tendance à croire que c'est irrespectueux d'avoir des avis contraires à ceux de nos parents, des aînés, et surtout de les exprimer. Faisons comprendre à nos aînés que nous pouvons...!!! Nous en sommes capables.

Guillaume DJONDO
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Merci pour ces précieuses lignes, Têko. Tu as tout dit !

Têko G.
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Je t'en prie mon frère. Je suis ravi et fier de lire les tiennes. J'espère que tes cris, mes cris, leurs cris, nos cris soient entendus ou du moins perçus.
N.B.: Toutes mes excuses pour les les quelques fautes notées dans mon commentaire.

Guillaume DJONDO
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Ne t'excucuses pas du tout. Nous faisons tous des erreurs.

Vivement que nos lamentations retentissent dans les bonnes oreilles.

Belizem
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Heureusement que jusqu'ici, on continue par nous insulter de"dzimakpla,qui ne nous ont pas éduqué? Eux? Qui ne nous donne pas des chances? eux . après ils viennent se plaindrent de notre manque de chauvinisme. ..

Guillaume DJONDO
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Vraiment, frère ! Une remise en cause s'impose d'un côté comme de l'autre.

Martin Agbassou
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Nul besoin que je revienne sur tout ce que tu as écrit dans ce billet cher ami. Agissons simplement, avançons. Demain nous donnera raison mais n'hésitons pas à donner notre point de vue aujourd'hui. Montrons que nous ne sommes pas nés juste pour tchater et fêter. Nos ainés savent qu'ils ont démissionné sinon le Togo n'aurait pas une administration aussi nonchalente. Fonçons et relevons la pente. Chapeau quand même à certains d'entre eux qui font ce qu'il faut pour nous.

Guillaume DJONDO
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Nos encouragements à ceux qui nous font confiance. Puisse ceux qui hésitent se mettre dans les rangs aussi.

Merci d'être passé, encore une fois.

Carole
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Bien vu et bien dit...la jeunesse aujourd'hui est méprisé par ces personnes qui la trouve inexpérimenté sans lui donner la chance de montrer ce qu'elle sait faire. ceci se remarque non seulemt de mais aussi dans le secteur privée...il faudrait que cette mentalité change. Qu'on nous donne la chance de nous de montrer d'une part ce qu'on sait faire et d'autre part de nous auto former en ns faisant un peu confiance.c'est seulement de cette manière que nous allons devenir responsable et vrmant contribuer au développement du pays qui notre (a tous)non slmt leur.merci

Guillaume DJONDO
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Merci Carole.

kamal
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que puis-je ajouter d'autre a cet foisonnant étalage intelectuel de mon frangin sena et ces ci precieux apports des differents intervenants, si ce n'est que le manque d'intérêt, de respect, le dedain et le degout portés à l'endroit de la jeunesse togolaise mérite un temps soit peu d'être denoncé car cette myrade de maux forme un fleau...un cancer qui retarde le developpement de ce pays...

je trouve qu'il est peut être temps qu'on s'y attarde puisque ce probleme ne touche pas que le secteur public, il s'invite même dans la sphère privée...combien de parents ne font-il s pas totalement confiance a leurs jeunes enfants? combien rechignent a leur confier la responsabilité de petites taches? je n'en sais rien mais je pense qu'il doit y en avoir beaucoup...simple déduction? non!! puisque ce fleau est ancré dans nos cultures africaines...

sur le coup une question me taraude l'esprit, si la jeunesse est la releve de demain et comme nous le savons tous si elle compose vraiment la grande frange de la population togolaise pensez vous chers parents et dirigeants que ce pays puisse bouger d'un iota sans une jeunesse en action??? au final que signifie jeunesse??? faut-il attendre 50 pour endosser des responsabilités???

somme je trouve qu'il est peut etre temps que des actions soient menées en ce sens, une sensibilisation de toutes les tranches d'ages, aussi bien de la jeunesse que des plus agés...a la jeunesse que nous sommes il est peut etre temps de reprendre notre destinée en mains...et pour paraphraser un intervenant plus combien sont-ils ces jeunes qui decident de se responsabiliser...et ça c'est tout un autre débat...