Guillaume DJONDO

A coeur ouvert (2)

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Maman,

J’étais là, hier nuit, à regarder le ciel depuis ta fenêtre. Et je me suis rappelé qu’il y a déjà un an que je t’avais écrit une lettre. Une année qui est passée si vite. Tellement vite qu’on ne l’a pas vu filer. Une année qui a englouti tant de chose. Une année où il y a eu peu de pause.

Je me suis tourné vers ta photo placée à côté de ta vieille horloge, contre un mur de ta chambre. Le silence dans la pièce, morbide, se brisa d’un coup : il fractura l’harmonie qui y régnait. Même à ta chambre, tu manques. Au rythme du ballottement du carillon, j’ai vu nos souvenirs défiler. J’ai eu envie de pleurer mais je me suis retenu.

Le balancement des pendules de cette horloge a atteint mon esprit, comme une maladie. Comme une maladie, il a emporté mes envies, mes joies. Il a heurté ma sensibilité, ma foi. Aujourd’hui, c’est la fête des Mères. Et comme je te l’avais dit dans ma dernière lettre, je n’aimerai pas attendre de telles occasions pour t’aimer fort. Pour t’aimer encore et encore.

Le temps passe tellement vite, Maman. Je me suis demandé ce que je pouvais te dire cette fois que tu ne saches déjà. Je me suis imaginé ce qu’il y aurait eu si tu étais encore là.

Vois-tu ? Spéra a grandit. C’est une femme aujourd’hui, brillante, forte et déterminée. Elle a fait ce petit bout de chemin avec le vide que tu as laissé. Elle s’est accrochée à la vie sans s’y lasser. Autour d’elle, tout le monde a su jouer son rôle. Elle a su garder la tête sur les épaules. Elle n’a manqué de rien. Elle s’égosille même parfois à dire qu’elle se sent bien.

Mais, tu sais ? Il y a toujours ce tremblement de ses lèvres, cette intensification des battements de son cœur qui la trahisse quand elle entend ton nom. Même dans ces cas, à tous nos mots de réconfort, elle dit non. Tout chez elle me fait penser à toi. À cette force de caractère que tu avais. À cette sensibilité que tu cachais. À cette pureté dont tu débordais. À cette fermeté que tu montrais.

Jacques est resté lui-même. Ses habitudes n’ont pas changé. Toujours aussi mignon et intelligent, toujours aussi posé et rangé. Il a eu un parcours scolaire exemplaire. Au point où, après son Bac, on a eu du mal à l’orienter vers quoi faire.

Gérard a beaucoup souffert de ton absence, de celle de Papa aussi. Il reste souvent enfermé dans le noir à te pleurer, à s’inquiéter. Ta soudaine disparition l’a profondément marqué. Beaucoup plus qu’on ne s’y attendait. C’est aussi un grand garçon, aujourd’hui. Il est un peu emporté par cet élan de modernité, de mondialisation. Mais, rassure-toi, il reste raisonnable.

Faut-il que je te parle de moi ? Ton absence me ride. Les déboires que j’ai connu ces derniers mois rendent mon existence de plus en plus aride. Je me sens comme un ciel sans étoile, une piscine sans eau, une Rolls Royce sans carburant.

Pourtant, je reste confiant. En l’avenir, je crois. Donc, je ne m’arrête pas. M’arrêter, c’est te déshonorer. Pourrais-je oser ? Non. Je te promets de persévérer. La mélodie envoûtante de mon cœur me suffit. Tu as de l’avenir, fiston. Autour de moi, c’est ce qui se dit. Je surfe sur une vague d’océan qui m’emporte à elle toute seule. Elle me berce. C’est elle qui m’insuffle toute cette énergie. Celle qui me permet de t’écrire actuellement.

J’aurai aimé avoir plus de temps pour te parler de cette fille. Celle que je t’avais dit que tu aurais aimé parmi mille. Mais je te laisse te forger une idée d’ici notre prochain contact épistolaire.

Les enfants offrent des cadeaux à leur maman en ce jour spécial. Comment faire pour que tu aies les tiens ? Spéra, Jacques et Gérard voudraient te prouver combien ils t’aiment mais tu n’es pas là. Pour une huitième fois, tu n’ouvriras plus la porte. Pour une huitième fois, j’ai encore du mal à croire que tu es morte.

Tu nous manques, Maman.

Je t’aime.
Guillaume.


Billet 100 : drôle de parcours

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Bien le bonjour chers lecteurs,

Faites comme moi, asseyez-vous. Bref… Faisons-le ensemble. Asseyons-nous un moment, vous et moi. Méditons, réfléchissons, analysons… Alignez les expressions que vous voulez, à la suite. Je vous l’autorise aujourd’hui. Ces deux années passés ensemble, Vous, à me lire et à commenter, Moi, à réfléchir et à rédiger, en sont les témoins. Deux années et plus pour certains, à vous fatiguer avec mes humeurs, mes habitudes et mes mésaventures. Deux longues années à vous livrer certains secrets de mon quotidien. La route a été longue, jalonnée d’heurs et de malheurs, d’obstacles et d’embûches, d’intenses moment de joie et de peines. Le bilan qui résultera de nos évaluations respectives sera déterminant pour la suite de cette tumultueuse aventure dans laquelle nous nous sommes lancés, vous et moi, depuis le 19 septembre 2014.

S’il n’était plus question à un moment donné d’écrire pour écrire, d’écrire pour décrire, d’écrire pour dire, d’écrire pour faire rire… il était urgent pour moi, au regard de l’importance que prenaient mes publications dans la communauté, de savoir quoi dire, comment le dire, et quand le dire.


Retour sur un parcours en zigzag.

J’ai commencé à bloguer dans une démarche purement désintéressée. J’étais riche de maux, de larmes, et de traumatismes qu’il me fallait absolument extérioriser, évacuer, exposer pour ne pas étouffer. Je sortais d’une rupture douloureuse et comme tout gentleman sensible, j’avais morflé. J’avais une rancœur qui naissait. Le blog s’est imposé à moi comme canal d’évacuation à ce moment-là. J’ai commencé avec des poèmes, ensuite des chroniques, enfin des billets expliquant mes convictions. Je pensais qu’en faisant cela, on me comprendrait mieux. Erreur ! On m’a plutôt détesté parce que j’exposais ce qui relevait de l’intimité sur la place publique.

Puisque ma rancœur grimpait, je me suis concentré sur le second facteur de mon traumatisme : l’Université de Lomé. Fort de ma Licence obtenue un an plus tôt en 2013, avant le début de cette aventure, il m’est resté de nombreuses choses en travers de la gorge que je voulais absolument étaler. Vous savez ? Les parents ne comprenaient pas pourquoi les autorités tenaient un discours sur l’accessibilité et la facilité qu’offre le système LMD alors que vous, leur fils ou filles, vous avez du mal à valider vos matières. Vous avez du mal à valider deux matières seulement pour terminer un parcours de 3 ans qui s’est déjà échelonné sur 4 ans. Il fallait revenir refaire les mêmes matières, l’année suivante.

Pour eux, cela relève de la paresse que d’autre chose. Il fallait donc leur révéler le dénuement, le désordre et la gabegie de cette jungle dans laquelle très peu d’étudiants survivent. Nous y étions entrés avec des chemises classiques piquées dans des pantalons bien repassés avec des chaussures bien cirées. Mais nous en sommes sortis avec des t-shirts, des culottes et des chaussures de sport. C’est l’équipement idéal d’un véritable étudiant togolais. Avec ça, vous pouvez affronter tout type de danger dans cette brousse : recherche de place, changement de salle, pluie, gaz lacrymogène, course poursuite, grève pour indisponibilité des allocations, etc… C’est une jungle et l’équipement que nous avions au départ n’était pas approprié du tout. Désolé, personne ne nous avait prévenus !

C’est ainsi que petit à petit, j’épluchais et épuisais les sujets sans m’en rendre compte. Au même moment, je grandissais. Mais, ne vous inquiétez pas, ça je m’en rendais compte avec les nombreux rasoirs que je payais. Il fallait donc innover pour ne pas tomber en désuétude, en suranné, frustre ou encore rustre.


Mise en place de la panacée.

Le plus dur, ce n’était pas de supporter les piques de ma mère quand je venais raser le mur de la cuisine comme un lézard de Notsè en cherchant mon déjeuner. Non ! Le plus dur, ce n’était pas non plus de supporter le regard de mon père quand on était au 4 du mois et que je me présentais pour demander mon argent de poche. Non ! Ce sont mes parents, il me supporteront tant que DIEU leur prêtera et leur renouvellera le souffle de vie.

Le plus dur, c’était les jours où il fallait se réveiller avec 100.Fcfa, moins parfois, alors que sa petite amie est en menstruation avec de douloureux maux de bas ventre et qu’il lui faut un tampon, l’accompagner à l’hôpital. Le plus dur, c’était les matins où en secouant sa poche, on y trouve une pièce de 500.Fcfa et qu’il fallait choisir entre payer du carburant pour aller à son stage et ne pas manger ou rester à la maison et se payer à manger.

Il fallait trouver une alternative en attendant de compter les millions que nos professeurs nous promettaient si on obtenait notre Licence. Une Licence qui a vite fait de nous montrer ses limites sur le marché de l’emploi. Il fallait s’autonomiser pour ne pas mourir de honte devant les nombreuses obligations qui commençaient à augmenter.

D’un amoureux de littérature, je suis devenu poète. D’un passionné de Relations Internationales, je suis passé à spécialiste des Marchés Publics. D’un mordu de l’Administration Publique, je suis devenu Serial Entrepreneur avec notre structure de Communication Digitale, Hikari Concept. D’un féru de Blog, je suis devenu Social Media Manager. Et tout ça dans un intervalle de deux ans. Comment j’ai fait ?

Je me suis formaté la tempe. J’ai mis les compteurs à zéro, et commencé à mettre à profit ma présence indéniable sur les internets. J’ai suivi des cours à distance, des tests de sélection, des MOOCs différents au même moment, parfois. Et au finish, je me suis retrouvé avec de nombreuses casquettes avec les cours sur la Poésie Numérique avec l’Université Paris 8, comment devenir Webconseiller et Consultant sur les Stratégies du Digital avec ORANGE, comment Informer et Communiquer sur les Réseaux Sociaux / faire du Journalisme Numérique et être Social Media Manager avec Rue 89 en partenariat avec l’Université de Stanford et Google. C’est ainsi que je me retrouve aujourd’hui avec deux receuils de poésie : l’un tapuscrit, l’autre numérique, Chef projet Digital à Hikari Concept et un second blog www.guillaumedjondo.com


Instant de gratitude.

Puisque le clictivisme et le liketivisme sur les réseaux sociaux ne payent ni la bière, ni la facture, il m’échoit de rendre un vibrant hommage à des personnes formidables. Pour tout ce qu’on a partagé, pour tout ce qu’elles m’ont offert. Parce que sans elles, je n’aurais pas écrit ce centième billet. Sans elles, vous n’auriez pas lu depuis deux ans tout ce que j’ai écrit. Sans elles, j’aurais peut être commis des délits. Grâce à elles, je suis riche en sourire, en volonté à reconstruire, en liberté, en patience et en différence. Grâce à elles, je suis riche en humanité au point de pouvoir en donner en pourboire. S’il y a des gens dont j’ai forcé l’admiration dans la communauté togolaise aujourd’hui, qui m’adulent à chacun des clics, j’aimerais qu’ils sachent ceux à qui je dois mon vécu, mon inspiration.

En attendant de signer des chèques en millions pour vous rembourser, je dédie donc ce centième billet à mon pote Cédric pour les petites pièces de l’époque empruntées (et jusque-là non-remboursées) pour aller au cyber nourrir ce blog, à la grande sœur Essénam, à mon amie Esméralda, à ma conseillère particulière Acoco, à mon énergisant François… à tous ceux qui savent lire entre les lignes.

Bien à vous !


De la plume à la plume parlante : vidéo

Bien le bonjour chers lecteurs,

Tourner un clip vidéo, un documentaire, ou un film m’a toujours semblé facile jusqu’à ce que j’en fasse l’expérience. Cette tâche qui au premier abord se révèle facile, ne l’est pas du tout. C’est un véritable exercice intellectuel auquel se soumet nos réalisateurs. Mais ce n’est que la partie simple du puzzle. La partie compliquée, c’est celle du montage, de l’exportation et de la mise en ligne. Tiens, la mise en ligne de vidéos sous certains formats n’est pas encore possible au Togo. Pourquoi ? Lisez ces tweets.

En réalité, le problème de connexion à l’ère où nous faisons du numérique une tasse de thé doit trouver une solution immédiate au risque que nous soyons encore à la traîne pendant de nombreuses années derrière les pays voisins. A un moment donné, on a été tenté d’aller au Ghana ou au Bénin pour mettre en ligne le fameux documentaire que vous attendiez depuis avec impatience.

Tenez : https://youtu.be/kvQRNqiBkQo

J’espère que vous apprécierez.

Bien vous !


J’ai rencontré Mme Cina LAWSON

Crédit Photo : Edmond D'ALMEIDA

Bonjour à toutes et à tous,

Hier après-midi, j’ai eu l’insigne honneur de rencontrer Mme Cina Lawson, le Ministre des Postes et de l’Economie Numérique du Togo.

J’ai éprouvé une grande satisfaction quand, dès le début de nos échanges, elle m’a parlé de mon billet et de mes tweets qu’elle a, tenez-vous bien, lu en personne. Elle a eu l’humilité d’exprimer des regrets face au malheureux incident qui m’est arrivé au sein de son Ministère la semaine dernière. Nous avons parlé de moi, de ma passion pour les TIC, de mes projets, de mon rôle dans la communauté togolaise.

Pendant toute mon intervention, elle est restée attentive à mes propos, sans m’interrompre. Elle m’a ensuite posé des questions pour comprendre mon intérêt pour le numérique avant de me présenter à une de ses collaboratrices avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger aussi. C’est ainsi que pendant 20min, j’ai pu discuter sans langue de bois avec une personne extrêmement ouverte.

Il semble et maintenant je le crois, qu’il n’y a pas de super personne. Enfin, des personnes mi-Hommes mi-Dieu, qui contrairement à nous autres mortels sont des êtres supérieurs.

Loin de moi, l’intention de me comparer à la grande icône qu’est Mme Cina Lawson, ministre de son Etat, mais je veux juste par ces mots dire qu’on peut être ministre et simple. Importante et disponible. Collaboratrice directe du chef de l’Etat, et interlocuteur parfait du citoyen lambda.

Derrière mon petit écran téléviseur, je vous ai toujours imaginée inaccessible, mais quelle ne fut pas ma grande et très agréable surprise de me rendre compte que les gouvernants ont de la considération pour les gouvernés.

Ce que vous attendez depuis là, mon avis ?

Mme Cina Lawson est une personne extrêmement sympathique, ouverte d’esprit, qui ne craint pas les contradictions. Une Dame qui a un profond respect pour la personne humaine, aussi petite soit-elle. Une Dame rudement attachée à la liberté d’expression et véritablement passionnée par les TIC. Point final !

C’est bien riche de discuter avec une figure de premier plan. Avoir discuté avec Mme le ministre aura eu le double mérite de me faire rompre avec le mythe de l’indisponibilité des hautes autorités et profiter de leur diligence quand le besoin se fait urgent.

Plus d’inquiétude, mon rapport promet d’être lourd avec des éléments bien distillés produits par les services compétents.

Bien à vous !


Aucun respect pour l’usager du service public au togo

Crédit : www.efficrm.com
Crédit : www.efficrm.com

Bien le bonjour,

Ce mardi 20 avril 2016, un incident malheureux auquel je me suis confronté plus d’une fois, m’est encore arrivé au Ministère des Postes et de l’Economie Numérique. Ma présence sur ces lieux n’était ni hasardeuse, ni improvisée, ni aventureuse. Elle se justifiait par le besoin d’avoir des éléments crédibles et suffisants pour la production d’un rapport sur : la francophonie numérique, horizon 2020. Je n’ai toujours pas digéré l’incident en question pour des raisons liées à mon état d’esprit et à mes convictions profondes.

Socrates

Il semble que notre âge soit le premier facteur qui révèle notre incompétence à remplir certaines tâches avec responsabilité et assiduité. Il est difficile à des aînés aujourd’hui de confier des tâches importantes à des jeunes, comme moi, parce qu’ils estiment que nous n’avons ni le talent, ni la détermination et encore moins les ressources nécessaires qu’il faut pour arriver à les remplir. Pour ceux qui ont le courage de prendre ce pari sur nous, jeunes, ils sont rapidement désenchantés par la tournure des événements, notamment la condescendance des autres aînés qui ne pensent pas comme eux. Ce n’est pas la première fois que je suis confronté à une telle situation. Mais jamais, je n’ai eu le courage d’en parler parce que j’estimais que le moment viendra. Et bien, le moment est venu de lancer un message en direction de ces personnes âgées qui n’ont aucun respect pour notre jeune génération.

Si nous sommes plus enclin à la platitude aujourd’hui, c’est de votre faute.

Si nous n’arrivons pas à remplir des tâches avec abnégation, c’est de votre faute.

Si nous nous complaisons dans les démons de la médiocrité, c’est de votre faute.

Pourquoi ? Pour la simple et unique raison que vous nous sous-estimer un peu trop. Nous n’avons ni la déférence, ni la révérence que nous méritons. Dois-je avoir 40 ans, une barbe non-rasée sous le menton, des cheveux blancs pour être mieux considéré ? NON. Le mépris envers cette jeunesse émergente se remarque au quotidien dans de nombreux actes. En circulation, à une demande d’embauche, à un entretien, à une agence de téléphonie mobile, à un restaurant, à une réception… Le ton et le regard avec lesquels vous êtes accueillis vous révèlent déjà ce à quoi vous devriez vous attendre. Mais j’ose croire que tout ça changera peu à peu.

Ma collègue béninoise, Mylène Flicka, a déjà soulevé cet aspect de la chose dans un brillant article intitulé : et si la jeunesse était un crime ?

La colère ne résout jamais rien mais elle aide parfois à prendre les décisions qu’il faut. Une comme celle que vous lirez entre les lignes qui vont suivre.

A l’heure où l’on nous vante les mérites d’une administration mettant un cap sur la modernité, que ces quelques lignes permettent à nos gouvernants de prendre la véritable mesure des choses. Il ne suffit pas que de parler, il faut agir. Mon vœu est de ne plus être confronté à une telle situation parce qu’on aurait commencé à prendre,  les miens et moi, au sérieux.

A très vite !


De la plume à la plume parlante : shooting photo

Bien le bonjour, fidèles lectrices et lecteurs.

Il semble que je me comporte comme un président dernièrement. Lequel ? Je ne sais pas. Mouf… Cherchez-le vous même.

Des amis me reprochent avec véhémence que j’annonce des choses mais que même des mois après je ne les exécute toujours pas. Euye ! L’impatience de ce peuple hein ? Toujours prêt à faire des racontars, à insulter, à vilipender mais jamais dans le feu de l’action là où on les attend. Une bande de poltron née avant la honte, ces Togolais.

C’est quand tu ne fais rien de concret mais, que tu constates que tu pousses, de façon effrénée, des cheveux blancs que tu comprends vite que réfléchir aussi, c’est travailler.

  1. Est-ce que c’est de ma faute si ces amis trouvent en moi l’étoffe et le relief digne d’un futur chef d’État charismatique ? Non.
  2. Est-ce que je suis en train d’apprendre les mauvaises habitudes d’un certain président en ne communiquant pas plus souvent avec vous ? Non.
  3. Est-ce que je veux devenir président du Togo en 2020 ? Je ne sais pas. La prison ne coûte plus chère.
  4. Est-ce que mon équipe gouvernementale est déjà constituée avec Patrick, Victoire, Pélagie, Rony et Henriette ? Oui.
  5. Est-ce que le tournage pour le documentaire : de la plume à la plume parlante est terminée ? Oui.
  6. Est-ce que la vidéo sera en ligne avant le 27 avril 2016 ? Oui.

Pour pallier ce déficit de communication, j’ai mis quelques photos que vous trouverez à la suite de ces propos.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo avant le début du tournage. J’étais serein comme akpala dans adémè mais ça c’était avant qu’on ne fixe la caméra sur moi et que je commence par suer comme un toit troué pendant la saison pluvieuse.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Mise en place et derniers réglages avant le début du tournage.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo lors de l’ajustement d’angle pouvant correspondre au besoin du tournage.

Crédit Photo : Guillaume Djondo.
Crédit Photo : Guillaume Djondo.

Moment de complicité entre Victoire et Patrick.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Un léger sourire pour enchanter Dame Victoire derrière l’appareil photo.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Le sourire que je fais quand je sais que le pire, c’est-à-dire le stress avant démarrage et l’intimidation de la caméra ne sont qu’une mauvaise passe, est déjà passé.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Dame Henriette a été envoyée tel un ange pour me distraire parce que j’étais trop tendu. Mais elle n’a pas pu atteindre cet objectif. Regardez comment je suis concentré comme du lait peak.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo pendant que les autres s’accordaient sur quel angle utiliser pour la dernière séquence du tournage.

Crédit Photo : Guillaume Djondo.
Crédit Photo : Guillaume Djondo.

Visualisation de la deuxième partie du tournage.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Posture pour la quatrième partie du tournage.

Crédit Photo : Guillaume Djondo.
Crédit Photo : Guillaume Djondo.

Selfie avec les charmantes demoiselles, Henriette au milieu et Pélagie à l’extrême droite.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Contorsion volontaire du visage. Petite grimace pour détendre l’ambiance.

Crédit Photo : Henriette Kouyao.
Crédit Photo : Henriette Kouyao.

Moment de complicité entre Victoire et moi lors de la visualisation des photos prises.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Je faisais ma star, au calme.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Prise de photo lors du tournage de la quatrième partie. Cette tapette a fait l’objet de contestation mais bon, j’ai voulu rester moi-même quand je suis à la maison.

Crédit Photo : Guillaume Djondo.
Crédit Photo : Guillaume Djondo.

Selfie avec Pélagie, la demoiselle qui maîtrise l’art de la distraction.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo lors de la reprise de la première séquence du tournage. Ayant déjà affronté la caméra, je ne pouvais que sourire parce que le stress s’est envolé subitement.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo à l’improviste. Merci à Elom 20ce pour ce qu’il sait.

Crédit Photo : Henriette Kouyao.
Crédit Photo : Henriette Kouyao.

J’étais devant la caméra, j’avais chaud. Patrick était derrière la caméra, il avait chaud aussi. Le stress des tournages hein ? Heureusement, il y avait du papier mouchoir en abondance.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Visualisation de ces quelques photos que j’ai prises.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Victoire m’a dit : allez Guillaume, fais ton mannequin. J’ai essayé, ça a donné ça.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Un blogueur est toujours connecté au reste du monde. Même pendant un tournage.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga

Petite mise au point à quelques minutes de la fin du tournage.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Indigo.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Surveillez ce blog de près, la vidéo arriveeeeeeeeeeeeeeeeeeeee…

A très vite !!!


L’accomplissement

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Partir  de  loin,  d’une  heure  à  laquelle  tout  a  commencé,
Etre  l’espoir  de  plus  d’un,  grandir  à  travers  l’adversité,
Vivre  dans l’innocence,  sourire  dans  la  pleine  enfance,
C’est  bientôt  venu,  l’adolescence.

Et avant qu’on ne s’en rende compte vient  l’heure  de  la  pénitence,
Celle ou  les visions  ne  deviennent que  pure  latence,
Aller  avec  de  grandes  foulées,  se  chercher dans  la  mêlée,
Voir  le  rêve  se  dissiper  à  l’horizon,  mais  refuser  de  sceller son  oraison.

Faire  de  l’espoir,  un  vaillant  compagnon,
Celui  de  l’abnégation,  en  tordant  le  cou  à  la  raison,
Marcher,  même  dans  les  sentiers  tortueux,
Chercher  sans  se  lasser  le  monde  somptueux.

Vivre  pour  donner  le  meilleur  de  soi,
En  espérant  que  le  bonheur  soit,
Et  même  si  c’est  dur  parfois,
Y  croire  avec  toute  sa  foi.


Joutes verbales francophones en toute liberté à Lomé

Samedi 19 mars, le concept du #LibresEnsemble s’est manifesté sous sa forme la plus simple, dans un concours de joutes verbales francophones à Lomé. Ce concours a embrassé à la fois la diversité, la solidarité, la fraternité et la liberté. La grande salle agora Senghor de la médiathèque Saint-Jean fut le témoin d’une scène pas comme les autres. Des étudiants, rassemblés par petits groupes de quatre, représentants les différentes universités du Togo, se sont affrontés dans un concours de joutes verbales dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la francophonie. C’était la première édition d’un concours rassemblant les meilleurs représentants des universités du pays, dont le thème était  le développement durable.

Les étudiants avaient abandonné leurs tenues universitaires pour porter des toges de parlementaires. Deux équipes de quatre candidats se sont affrontées à tour de rôle sur un sujet tiré au hasard. L’une des équipes, incarnant la majorité parlementaire, devait défendre une idée par l’affirmative et l’autre équipe, l’opposition, devait défendre cette même idée par la négative. Pendant trois heures, toute l’agora Senghor a vibré à l’écoute des arguments avancés par les équipes finalistes, les propos étaient forts, la joute verbale était de haut niveau. Citations, répliques argumentées, déstabilisation, tentatives de dénigrement, tacles verbaux… quelle prouesse ! Le spectacle d’un débat époustouflant a séduit toute la salle.

Les thèmes étaient variés, cela portait aussi bien sur l’égalité homme-femme comme condition sine qua non pour une lutte efficace contre le VIH-SIDA,  que sur la voiture du futur ou l’emploi vert dans le secteur informel ou encore l’idéal utopique ! Ces thèmes ont motivés les différents groupes qui ont offert aux spectateurs des débats aux allures de pugilat oratoire. Ce qui a marqué l’assistance et le jury c’est d’abord la réactivité des participants (des réponses faites au tac au tac), mais aussi les attaques toujours pertinentes et la dévalorisation en règle des prestations des adversaires lorsqu’une équipe se montrait plus faible. Cette partie du concours a donné des frissons a beaucoup d’entre nous, spectateurs, qui ne sommes pas habitués aux attaques, souvent dures, parfois gratuites, touchant les candidats en plein coeur. Des mots et des expressions auxquels on ne s’attend pas dans la bouche d’universitaires nous ont frappé et ont pris vie dans ce concours, par exemple : « débauche », « perversité », « ressaisissez-vous », « vous êtes lents à comprendre », « vous êtes ridicule », « vous rêvez ! », « descendez de votre nuage, revenez sur terre » etc. Le public était parfois choqué, il est vrai que les réponses peuvent paraître étonnantes, à la limite de l’insulte. Mais, c’est dans une ambiance fraternelle que les candidats se retrouvaient dès le coup de sifflet final, c’est ça le jeu de la joute verbale ! Chers concurrents, attention, pas de complaisance dans les mots.

Equipe championne des joutes verbales francophones.
Première édition du concours de joutes verbales francophones, à Lomé. (Crédit : Guillaume Djondo).

Ce concours m’a enchanté, j’y ai vu un véritable élan de liberté. J’ai aussi été marqué par la parité dans la composition des équipes, tous les groupes étaient composés de deux filles et de deux garçons. Il y avait des chrétiens et  musulmans, on pouvait les distinguer par leur habillement (voile, foulard, écharpe), mais peu importe, chacun était libre d’être comme il est. Il y avait aussi une grande liberté de rôle au sein de chaque équipe. Le représentant d’une équipe qui se sentait inspiré par une précédente intervention pouvait intervenir à la place d’un autre. Chacun l’écoutait, derrière le jeu des mots il y avait un grand respect entre eux. Leurs interventions étaient de haut niveau, c’était impressionnant, le discours était bien structuré, les citations étaient belles, il y avait une certaine prouesse intellectuelle et une liberté de ton qui m’ont impressionnés. Grâce aux mot il y avait une vraie liberté. Le jury a annoncé que les représentants de la Francophonie avaient décidé d’offrir des prix de consolation aux équipes recalées en demi-finale, alors que ce n’était pas prévu au départ. Mais leur prestation avait été tellement séduisante de ces derniers méritaient une récompense. J’ai bien aimé ce prix inattendu. Mais ce que j’ai le plus aimé c’est de voir que les concurrents, qui s’étaient affrontés individuellement dans ce concours se sont retrouvés à la fin de la soirée pour partir ensemble à la fin du concours.

Le concept du #LibresEnsemble a dominé toutes les actions de ce concours et a montré toutes ses facettes à un public qui n’avait pas l’habitude d’une telle aventure. Cette première édition du concours de joutes verbales francophones a prouvé que l’on pouvait encore s’évader de son quotidien et rêver un moment d’un avenir meilleur pour son pays. Le concours de joutes verbales francophones a démontré que malgré nos origines multiculturelles nous pouvons nous asseoir et débattre ensemble sur des sujets brûlants d’actualité. Le concours de joutes verbales francophones a révélé la grandeur d’esprit, la maturité et le talent de nombreux étudiants. Ce concours a le mérite de mettre en lumière une réalité : la jeunesse togolaise peut s’épanouir ailleurs que dans l’alcool, la drogue et la médiocrité. L’éducation donne à la jeunesse la possibilité de s’épanouir avec des idées. Il existe bel et bien une partie de la jeunesse qui est consciente que l’avenir ne se prépare pas tout seul ou sur un coup de tête. Il se prépare sur le long terme, grâce aux études, à la recherche de la connaissance, à la réflexion. Cela nécessite parfois des sacrifices mais pour un bénéfice tellement enrichissant : la culture, les idées, la réflexion !

A l’issue d’un affrontement très serré, l’équipe de la faculté de Droit a été élue championne de ce concours dépassant juste de quelques points l’équipe de la faculté des Lettres.
Ce concours de joutes verbales francophones a prouvé de la façon la plus élémentaire que nous sommes #LibresEnsemble et que nous pouvons rester #LibresEnsemble.

Bien à vous !


Et si…

Visage de filles.
Crédit : flickr.com

Sur cette terre où l’horizon est bleuâtre,

Mère cherche encore sa place dans les albâtres,

Pour pouvoir exprimer sa splendeur,

Et témoigner de sa véritable grandeur.

 

Dans la vallée de ces nombreux machos,

Elle veut enfin s’éloigner de ces pseudos,

Qui font d’elle une proie facile,

Et une mère au foyer fragile.

 

Se démarquer de ces multiples noms,

Prouver qu’elle a en elle aussi des dons,

Pour être à la fois une femme entreprenante,

Et une mère au foyer excellente.

 

Longtemps reléguée au second plan,

Aux tâches de ménagère et de fan,

Mère s’insurge contre cette pratique,

Qui la taxe d’inculte et de cynique.

 

Elle voudrait changer de statut,

Avec l’aide de ses divers attributs,

S’activer dans sa communauté,

Pour briser le mystère des préjugés.

 

Les confins des sphères de son agilité,

Renferment aussi les secrets de sa fragilité,

Et n’empêchent pas qu’elle se serve de sa délicatesse,

Dans des situations d’immenses faiblesses.

 

S’occuper du foyer et du bureau n’est point mystique,

Pour Mère qui a toujours été aussi énergique,

A la fontaine comme au marché,

Au champ comme au chalet.

 

Telle est une de ses préoccupations,

En ce siècle où revient l’idée d’émancipation,

Afin de pouvoir rompre ce déséquilibre,

Entre homme et femme, pour être libre.

 

Ô homme, qu’attends-tu ?

Pour encourager ta fille,

A fréquenter comme ton fils,

Et à porter fièrement ton nom.