Le beau, le bien et le brimé

Article : Le beau, le bien et le brimé
Crédit:
20 juillet 2015

Le beau, le bien et le brimé

Crédit : cenco.cd
Crédit : cenco.cd

Bien le bonjour à vous, mesdames et braves messieurs,

S’il est vrai que derrière chaque grand Homme se cache une femme, il est aussi vrai que derrière chaque méchant homme se dissimule une femme.


Par envie ou folie

Il est difficile de trouver des familles aujourd’hui dans lesquelles tous les enfants sont conçus pendant le mariage. Il y a forcément un des enfants qui est conçu hors mariage et qui est le fruit d’un accident sexuel quel que soit son âge. Un accident comme il en a existé et comme il en existe encore de nos jours. Les moins chanceux finissent avortons dans un sachet plastique. Les plus chanceux finissent dans un orphelinat. Et ceux ni chanceux, ni malchanceux, finissent dans des familles où ils ne sont pas très appréciés soit par leur propre père, soit par leur propre mère. Mais, ce dernier cas est souvent rare. Les femmes par le lien de l’enfantement sont très attachées à leurs progénitures.

Pendant qu’il était encore sur les bancs du lycée, il a mis enceinte une de ses copines par imprudence. Ils ont décidé d’en parler à leurs parents. Ces derniers n’ont pas accueilli la nouvelle avec tendresse. Diane, par crainte de perdre l’affection de ses parents a essayé d’avorter plus d’une fois. Mais à chaque fois, il tentait de la convaincre de garder l’enfant. Dans cette incertitude et dans l’indifférence généralisée de leurs familles respectives, Liam est né.

Des années ont passé, Liam a grandi. Son père aussi. Les vicissitudes de la vie ont arraché Diane tôt à ce monde. Avec le temps Modeste a épousé une autre femme et a eu d’autres enfants.

 

Par nature ou culture

Les relations entre Liam et son père se sont détériorées depuis qu’une autre femme est entrée dans la vie de Modeste.. Des accusations par ci, des punitions par là au point où Liam ne se retrouvait pas au sein du foyer. Modeste n’avait d’yeux que pour ses autres enfants et faisait tout pour eux. Sa belle-mère avait réussi à détruire le peu de lien père et fils qui restait depuis que la mère de Liam avait quitté ce monde. Liam commençait à manquer de confiance en lui. Il passait plus de temps dehors qu’à la maison. Il évitait son père qui ne manquait pas de le ridiculiser devant ses frères, leurs voisins et ses camarades de classe qui venaient travailler en groupe chez lui. Il était constamment triste à l’école, ses notes ont dégringolé. Il ne se reconnaissait plus. Il était plus intéressé par les sorties en boîte, les soirées d’anniversaire que les études. Lui, pourtant si brillant, autrefois.

Cette atonie et cette apathie de son père ont fini par avoir raison de lui. Trois jours après l’annonce des résultats du Bac II 2015, sa demi-sœur voulant jouer avec lui, l’a retrouvé pendu dans sa chambre.

La nouvelle de son suicide a fait le tour de mon quartier Adidogomé. Certains garderont de lui le souvenir d’un jeunot poli et toujours souriant. D’autres le souvenir d’un jeunot alcoolique et fêtard. Moi, je garde de lui le souvenir d’un enfant frustré ayant manqué de repère. Un enfant qui me battait aisément au basket. Un enfant dont le problème a été une absence d’affection. Un socle, un encadrement, une orientation, des principes et des choix mûris. Voilà pourquoi il s’accrochait à l’alcool et à ses multiples fréquentations.

La discrimination entre les enfants n’a jamais été aussi importante qu’en notre siècle. L’esprit de famille qui permettait de considérer les enfants sur un pied égal a volé en éclats. L’individualisme a pris le dessus dans nos faits et gestes. Certains parleront d’envoûtement du mari. D’autres d’imbécillité et d’irresponsabilité de sa part. Quoiqu’il en soit, l’esprit de famille qu’on connaissait dans les familles de nos grands-pères et grands-mères qui avaient 10 à 20 enfants doit être restauré. Soit ! Il en a va même de la survie de nos cultures et traditions. Celles qui ne mettaient pas de distinction entre les enfants, les femmes d’un même mari.

Morale de l’histoire : ne faites pas des enfants si vous n’êtes pas en mesure de leur offrir le peu d’humanité que vous avez en vous. Ils ne demandent que ça !

Bien à vous !

Partagez

Commentaires

Judith
Répondre

Bien triste histoire. Au dela de tout je ne garde qu une chose, un garcon peu vaillant pour dépasser ses difficultés et un père irresponsable. J ai du mal a dire paix a son âme. ..

Guillaume DJONDO
Répondre

Houm... Judith, c'est vraiment triste !