Guillaume DJONDO

L’amour, la foi et moi

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Bien le bonjour à vous, lectrices et lecteurs,

L’esprit humain est une terre fertile dans laquelle des graines sont continuellement semées (opinions, idées, préjugés, etc.). La parole est une graine qui fait germer facilement des pensées positives ou des émotions de doute, de peur et d’échec.
Et c’est cette parole qui permet à des individus malveillants et vils d’esprit, d’exploiter nos sociétés aujourd’hui. Vous vous demandez sans doute comment ? Patience, j’en viens.

Eh, bien, cette exploitation découle de ce que beaucoup de personnes heureuses ou malheureuses en voulant s’accrocher à un socle, une source d’espoir, un piédouche qui puisse continuer à alimenter positivement ou qui puisse faire basculer leurs situations négatives vers celles positives, se retournent vers le divin.

Je suis chrétien catholique de père, comme de mère. De grand-père comme de grand-mère. Je ne sais pas pour ma femme et pour mes enfants, mais moi je mourrais catholique. Des prêtres j’en ai eu dans ma famille, j’en ai et j’en aurai encore. Je crois en Dieu le père, créateur des cieux et de la terre. Je crois en Jésus-Christ son fils, venu sur terre pour expier nos péchés. Je crois en la Bible, la mienne « La Bible de Jérusalem », je l’ai voulu récente et des éditions du « cerf » la propose traduite en français sous la direction de l’Ecole biblique de Jérusalem. Je l’ai demandé et on me l’a donnée. Merci Bénédicta-Aurore.

En parallèle je crois en d’autres forces surnaturelles qui existent sur terre, particulièrement en Afrique. Je crois en la sorcellerie bonne comme mauvaise. Je crois au triomphe du bien sur le mal. Je crois en la malédiction. A contrario, je crois aussi en la bénédiction.

Je crois en tout sauf en ces pasteurs dont les églises poussent ces dernières années comme des champignons dans une prairie fertile. J’ai mes raisons de ne pas les aimer, de les voir d’un œil torve et de les éviter au maximum. Ce n’est pas par préjugés ni méchanceté gratuite, c’est par expériences, résolutions et principes. Si vous êtes du genre, je fais ceci parce que mon pasteur m’a dit de le faire ou je ne fais pas cela parce que mon pasteur me l’a interdit. Je vous prie de vous arrêter ici net et de ne pas lire les lignes qui vont suivre.

Alors, il y en a qui veulent aussi s’arrêter ? Vous avez un sursis de 15 secondes pour débarrasser le plancher. Merci.

Toute mon enfance a été bâtie sur des principes et des règles. Sauf ce qui relève de la foi ou du mystère divin, j’ai appris tout petit qu’il ne faut pas croire tout ce que l’on vous dit, mais croire ce que l’on voit ou ce que l’on vit. J’entends par là, user de tous ses sens, l’œil, le nez, la bouche, l’oreille, la main et le pied. Bref, faire sa propre expérience sans porter de préjugés au préalable.

Par deux fois, j’ai été amoureux de filles qui n’étaient pas de la même obédience religieuse que moi et j’ai été confronté à des difficultés similaires qui m’obligent à vous servir mon constat dans ce billet.


Les mots étaient mes maux

Les femmes ont toujours eu cette forte tendance à écouter tout ce qui provient des gens de leur entourage et de leur église. Pire, elles ont toujours eu cette facilité de croire aveuglement ce que leur pasteur leur raconte à l’église. Et bien, c’est là moi mon problème. J’ai toujours été un garçon curieux, qui voit, observe, analyse et critique. Je n’aime pas avaler tout ce qu’on me raconte parce que ça vient de tel ou tel. Non ! Parce que je crois fermement que personne n’a la science infuse sur cette terre et, donc ne détient la clé de la vérité absolue. Je fais donc passer toute conception par le baromètre du bon sens et de la jugeote. Ayayaï… Pour mes ex-copines, c’était l’enfer. La tolérance que je leur connaissais dès le début de notre relation s’estompait avec le temps parce que j’avais l’audace de dire telle ou telle vérité.

Tenez, je visite l’église de ma copine un soir de Pâques en avril 2008 et lors des annonces sanctionnant la fin de la cérémonie, un fidèle vint dire que le pasteur dans toute sa magnificence avait besoin de vivre dans du confort. Et que les fidèles connaissant sa situation devraient cotiser pour lui offrir une ligne électrique haute tension et un forage d’eau.

Epouvanté, je n’ai plus remis les pieds dans cette église. Après de multiples insistances, j’ai dû dire à ma copine que je ne fréquentais pas les églises où on faisait de la parole de Dieu un fonds de commerce. Yégé ! J’ai dit ce qu’il ne fallait pas.

Donc Guillaume tu veux me dire que le pasteur nous exploite c’est ça ? Qu’il est mauvais. Ou bien ? Tu es qui pour le juger ? Tu es un simple mortel qui ne s’attarde que sur des choses physiques. Tu ne vois pas au-delà du physique, le spirituel. Lui, il voit tout ça. Donc je ne te le permets pas.

Je la regardais zoooooom comme quelqu’un à qui on venait d’injecter un anesthésiant. J’étais bouche bée.

Petit à petit, les choses ont commencé à se détériorer entre elle et moi. Non seulement parce que les fois qui ont suivi, je lui disais expressément que je ne viendrais plus à son église, mais aussi parce que lors de nos discussions, pendant qu’elle citait le livre de Saint Paul apôtre aux corinthiens, moi je citais Gandhi ou Mandela. C’était la bourde de trop qui provoqua notre rupture.


Ma catholicité était ma calamité

Calme de nature, j’ai grandi dans un environnement qui m’offrait quiétude et aise. Pas de nuisances sonores, pas de sifflements, pas de bruits alarmistes. Moi qui suis donc habitué à un environnement paisible, aussi bien à l’école, à l’église qu’à la maison, j’ai eu des difficultés, au début, à aller à l’église de ma seconde copine en août 2011. Eglise où pour telle ou telle prière, chacun devait prier comme à l’école coranique. Vous voyez la gêne pour moi qui ne récite que le Notre Père ?

Je restais dans mon coin oscillant entre extérioriser mes souhaits de façon simple et tamisée ou simuler en hurlant comme un forcené. La deuxième option n’était pas envisageable non seulement parce que c’est un péché de simuler à l’église, mais aussi parce que j’ai toujours été contre le fait de faire semblant, de jouer à l’hypocrite. Question de principe.

J’ai dû dire à ma copine que je ne me sentais pas à l’aise dans un tel environnement. Là était encore ma bévue. Elle l’a pris mal et à commencer à me faire un interrogatoire version Jack Bauer.

Guillaume, tu m’aimes ? Guillaume tu reproches quoi à mon église ? Guillaume, tu ne peux pas faire au moins semblant de me faire plaisir ? Guillaume nanani. Guillaume nanana.

Comme elle avait le verbe facile, on a passé toute une journée à chercher un compromis. Pas facile de trouver un compromis avec quelqu’un qui n’avait pas de tolérance pour les autres églises. Pas facile du tout, pour lui faire plaisir, j’y suis allé encore et encore, mais malgré moi. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase conduisant à notre rupture c’était ma réponse à cette question que le pasteur m’avait ouvertement posée un dimanche après le culte : cher ami en Christ, voudrais-tu bien être baptisé dans notre église ?

Je me suis empressé de lui répondre poliment : « Mais pasteur je suis déjà baptisé, communié et confirmé dans mon église. Combien de fois dois-je être baptisé donc ? »

Je n’ai pas eu de réponse à ma question et pire mon ex-petite amie a considéré cette question comme une défiance à l’endroit du pasteur. Ma cote d’amour est tout de suite tombée en flèche.

Si vous cherchez le meilleur endroit où règne la dictature, aller dans les églises. Enfin, les nouveaux ministères qu’on voit partout comme un fantôme qui suit son bourreau. Aucun droit de réponse, aucun droit de critique, aucun droit de soulever le voile sur des contre-vérités, aucun droit de contester les décisions qu’on vous impose, aucun droit de se soustraire aux cotisations même si vous n’en avez pas les moyens. Bref… Il n’y a aucun droit existant. Il n’y a que des devoirs dans les ministères. Ce qui est regrettable, c’est que ces façons de museler les fidèles les abêtissent, leur ôtent tout discernement, les rendent fanatiques. Mais bon, plus tu en parles, plus on te prend pour un ennemi, plus on te prend pour un rationaliste, plus tu es considéré comme persona non grata. 1


A mes ex-copines, je veux leur dire que « j’ai une religion, ma religion, et même j’en ai plus que tous, avec leurs memories et leurs jongleries. J’adore Dieu au contraire ! Je crois en l’Etre Suprême, à un Créateur, quel qu’il soit, peu m’importe, qui nous a placés ici-bas pour y remplir nos devoirs de citoyens et de père de famille, mais je n’ai pas besoin d’aller dans une église, baiser des plats d’argent et engraisser de ma poche un tas de farceurs qui se nourrissent mieux que nous ! » 2 Mon Dieu à moi, c’est le Dieu de Jacob, d’Isaac, de Moïse, de Socrate, de Franklin, de Voltaire et de Béranger ! Je suis pour la profession de foi de Vicaire savoyard et les immortels principes de 89. Mon Dieu à moi est ma conscience intérieure qui me donne des coups de fouet à 3 h du matin quand j’offense mon prochain (aussi moindre soit l’offense, moquerie, refus d’aider, etc.). Mon Dieu à moi ne se trouve pas que dans les églises. Il est partout, dans la nature, dans mes habitudes, dans mes rapports collectifs avec les autres hommes. Mon Dieu à moi est dans la tolérance, la compassion, le pardon, l’amour du prochain (qui qu’il soit, petit ou grand, pauvre ou riche, homme ou femme)… Mon Dieu à moi et bien, en définitive, dans toute ma diversité, c’est Moi.

Bonne fête de Pâques toutes et à tous.

Bien à vous !

 

Annexes :
1 – persona non grata : personne indésirable (locution latine)

2 – Gustave Flaubert


Tweetup228 Saison VIII Episode 2 : dans la peau d’un président.

Tweetup228 II

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce samedi 28 Mars 2015, la twittosphère togolaise a encore répondu présent aux activités mensuelles du tweetup228. Celle de samedi était l’acte II de la Saison VIII. Elle n’est que la continuité d’un acte I qui s’était déroulé quatre semaine avant, sur la thématique : La présidentielle togolaise vue par la twittosphère 228.

Vous avez compris. (Merci Vence, rapport ici) Lors de la précédente édition, beaucoup de questions sont restées en suspens et il a fallu décider d’un second épisode sur la même thématique pour ne pas faire comme si on les avait élucidés. Enfin, l’actualité politique ne pouvait pas nous offrir mieux. Parce qu’il semble que les dieux se montrent presque toujours favorables à ceux qui s’efforcent de connaître où ils vont et surtout de savoir qui ils sont. (Shuuuut ! Pas de commentaire, s’il vous plaît !)

La ponctualité a fait défaut à plusieurs participants mais n’a pas eu de répercussion sur le temps imparti pour les échanges. En effet, seuls les organisateurs, Roland et Farida, le modérateur / rapporteur, Guillaume, que je suis, le nouveau participant Elom, et la grande sœur Ida Abalo, ont fait dans la ponctualité. Il faut croire que les autres avaient soit une horloge à pétrole, soit un problème d’orientation. (Faites comme si je n’ai rien dit) C’est l’arrivée quoique tardive dans les 30min d’Elane et de Yann, qui a sonné le clocher pour le début des activités.

Nous n’avons pas attendu les autres avant de commencer les présentations dans le sens contraire de l’ aiguille d’une montre.

 

Peu à peu, chronologiquement, d’autres présences tardives se sont faites dans les 40min Ahlem-Farida et Aphtal, dans les 50min Renaud, Elolo, Gauthier, Cyrille, Vence, Senyo et dans les 1h, Aristide, Koko, Lovejoyce, Aniceyt et Marilyn.

Nous sommes ensuite passés à la définition des concepts comme observation électorale, crédibilité, transparence.

Comme le disait Cyrille Nuga lors de la précédente édition, #miledoutweetup est toujours comparable au démarrage d’un moteur diesel d’une Mercedes-Benz. Il a du mal à démarrer mais quand il se met en route, plus rien ne le retient.

Crédit : HashtagCom'
Crédit : HashtagCom’

Ce second point de l’ordre du jour a rendu les échanges houleux, oscillants entre des exemples sur la sécurisation d’une urne par un militaire en 2005 et le dysfonctionnement du VSAT lors de la précédente élection présidentielle de 2010.

A la demande de Yann, une minute de silence a même été observée pour toutes les urnes sécurisées mais dont les images n’ont pas pu faire le tour du monde. Ayayaï ça a fait mal, je vous dis !

Le débat sur le fichier électoral a encore plus mis le feu aux poudres. C’est sans compter la question sur le regard que les twittos portaient sur les incidences de la grogne sociale (grève, manifestation des élèves, menaces verbales et attaques physique des membres de la Synergie des Travailleurs du Togo) sur les élections prochaines.

Je crois définitivement qu’il ne faut plus être dans le secret des dieux pour savoir que les Togolais aiment la politique. Ils maîtrisent tellement es rouages, qu’il faut se demander s’ils n’aspirent pas tous à devenir politicard. Enfin, tout dépend de leurs convictions personnelles. Quoique.

Crédit : HashtagCom'
Crédit : HashtagCom’

Une pause brochette a été observée pour tenter de calmer les nerfs déjà à vifs des participants.  

Non mais sérieusement, une jeunesse aussi talentueuse qui se prononce sur des questions politiques avec véhémence à un rendez-vous comme le tweetup, mais qui pourtant, reste muette en dehors de ce cadre ? On a vraiment besoin de percer ce mystère-là ! Cela dit, je me garderai de porter un regard dubitatif sur le verdict de cette huitième édition.

 

Il était à un moment donné question de s’inscrire dans une approche évolutive, en soulevant, certes, les manquements, en les dénonçant, et surtout en apportant une proposition alternative. Autrement on ne ferait que du surplace et on s’inscrirait dans un cycle infernal de contestation sans proposition crédible. Cette suggestion de Lovejoyce n’a pas reçu l’assentiment de nombreux participants. Entrainant par là même une bipolarisation du débat à la roulette russe.  

Parmi les répliques, on peut noter celle d’Ahlem-Farida qui relevait qu’une dénonciation était déjà une sorte de proposition. Celle de Cyrille qui soulevait le fait que la question d’une proposition était empreinte de mauvaise foi. Celle de Yann qui précisait que le contexte socio-politique n’était pas favorable à telle ou telle proposition aussi et surtout parce que si proposition il doit y avoir, c’est que volonté de changer les choses, il y a eu au préalable.

 

Il n’empêche que les différents commentaires me laissent penser qu’une fois de plus, l’unanimité n’était pas et ne sera jamais à un tel rendez-vous sur la politique. Rien de plus naturel, je vous dirais, si tant est que l’unanimité tienne pratiquement de l’impossible.

 

Le prochain rendez-vous sur le thème « gestion du terrorisme et réseaux sociaux », est pris pour le samedi 16 Avril 2015 à 15h. Lieu à préciser ultérieurement.

Bien à vous !


Le paradoxe togolais

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
Crédit image : senadjondo.mondoblog.org

Incongru, pendant que les fonctionnaires togolais forts de leurs quinze ou vingt ans d’expérience, par des grèves musclées, réclament des conditions de vie plus décentes, un rehaussement de la grille salariale, le gouvernement sans aucune honte bue a choisi d’initier « la semaine de l’emploi » prévue du 23 au 26 mars 2015 pour offrir 300 emplois et 200 stages aux jeunes dans les services partenaires. Non, non, non, je ne peux pas attendre la fin de la semaine pour vous dire ce qu’ils veulent. Vous n’avez pas une impression de déjà vu avec ce spectacle ? Emploi d’accord. Mais avec quel salaire ? Celui que les aînés refusent ? Je vous ai dit que j’ai payé le lourd tribut de 5 ou 6 ans pour une licence LMD en droit parce que j’aime et je veux croupir dans la misère. C’est ça ? Merci. Proposez-moi autre chose.

Hier après le boulot, j’ai fait un crochet au palais des congrès de Lomé pour assister à la cérémonie de lancement de «…

Posted by Guillaume Djondo on mardi 24 mars 2015

Ce n’est plus un secret pour personne, l’élection présidentielle est prévue pour le 15 avril 2015 au Togo. Date d’anniversaire du décès du jeune Anselme Sinandare Douti à Dapaong. Paix à ton âme ! Oui, oui vous êtes surpris. Moi non. Paradoxe, cette date choisie pour l’élection c’est une date marquant le décès d’un petit enfant innocent qui ne manifestait que pour le retour en classe de ses enseignants. Mais bon, le gouvernement s’est dit : un enfant est mort ce jour et puis quoi ?

Ils ont oublié qu’au-delà de cet enfant, c’est toute une famille qui a été endeuillée. C’est tout un village qui a été affligé. C’est toute une communauté qui a eu le cœur meurtri. C’est toute une nation qui a fait les frais de l’injustice. Mais, comme notre gouvernement dur d’oreille aime frapper là où ça fait mal, personne n’a daigné dire « changer la date », à défaut de n’avoir toujours pas rendu justice au jeune Anselme, afin de respecter un tant soit peu la douleur des parents de la victime.

Oui, du calme, du calme. Ils ont osé, mais vous allez faire quoi à part voter ou non ce jour ? Payer le livre  Pour que dorme Anselme  de l’aîné David Kpelly peut-être ? Suivez mon regard !

Je me demande s’ils n’ont pas de plus en plus de tendances criminelles ? S’ils n’ont pas un goût un peu trop prononcé pour le masochisme ? S’ils ne virent pas tous psychopathes depuis un moment ?

Comme par enchantement c’est également la période que le gouvernement a choisi pour lancer ou revigorer certains projets. On nous parle du Fonds national de la finance inclusive (FNFI) par-ci, entrepreneuriat des Zémidjans par-là. Prêt pour les femmes et agriculteurs par-ci, semaine de l’emploi par-là.

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
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Tout ça est bien drôle pour quelqu’un d’avisé. Oui, oui, je sais. Je suis passé « internaute de paix » et puis quoi ? Le 5 mars là aussi c’était une simple date non. Ou bien ? Je suis « internaute de paix », pas « internaute muet » hein. Anhan… Attention ! Ma témérité n’a pas de prix.

Je disais donc que quelqu’un d’avisé se serait déjà rendu compte que ce n’est que de la poudre aux yeux. Ce n’est que du dilatoire pour nous affamer. Ce n’est qu’un sursis à exécution pour nous soumettre au gré de quelques volontés manipulatrices (minorité riche qualifiée selon le chef de l’Etat lui-même). Parce qu’en réalité c’est une course à la conquête de l’électorat. Un électorat qui désavoue de plus en plus les façons de procéder de notre gouvernement aux abois. Un électorat qui rebute de plus en plus la palinodie de notre gouvernement farceur. Un électorat qui commence à finalement sentir le poids d’un avenir obscur. Un électorat qui se rend compte qu’il n’y aura presque plus de lueur au bout du long tunnel dans lequel il côtoie tantôt la sujétion, tantôt l’abjuration.  

Parce que c’est se demander si pendant tout le quinquennat la population n’avait pas besoin d’argent et donc de prêts pour alimenter ses activités. Parce que c’est à s’interroger si ce n’est que maintenant que les jeunes qui sont sortis nombreux des laboratoires de l’Université de Lomé comme des rats, ont besoin d’un emploi et des stages.

Certes, on nous sortira le coup de projets déjà existants tels le Provonat, l’ANPE et le FAEIJ. Mais au fond, combien sont retenus et combien ne le sont pas ? Combien sont laissés à leur propre sort végétant dans les rues, devenant des commerçants temporaires, des voleurs nocturnes, des prostituées assermentées, des arnaqueurs sur la toile, etc.

On a toujours l’impression que ce n’est qu’à chaque fin de quinquennat qu’on se rappelle avoir oublié telle ou telle priorité alors on plonge dans un folklore qui ne dit pas son nom. On plonge dans un cycle infernal avec pour ambition d’ériger une inféodation pérenne. Mais erreur !

L’une des erreurs de ce qu’ils sont en train de faire, c’est de croire que le mutisme de cette jeunesse, à qui ils servent chaque fois du « réchauffé » à quelques semaines de l’élection présidentielle, est synonyme de résignation. C’est de croire que notre addiction à internet 2.0 et aux réseaux sociaux nous ôtait tout sens de discernement. C’est de croire que notre semblant d’indifférence au jeu politique était une forte tolérance à l’asservissement. Mais qui vous a menti comme ça ? C’est aussi de croire que notre docilité pouvait leur donner un feu vert à l’instauration de la tyrannie. C’est de croire que c’est de la privation que naîtra notre servitude. C’est de croire que notre impassibilité, notre sang-froid, notre placidité, ces dernières années, étaient le signe extérieur de notre crétinisme. C’est de croire que parce que nous sommes jeunes, nous resterons éternellement bêtes.

Soyez rassurés. A la semaine de l’emploi, ils sont sortis nombreux, ils sont désespérés, ils sont jeunes, mais ils ne sont pas cons.

Bien à vous !


Produire sans pouvoir consommer

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
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J’aurais aimé donner « Faites la queue, on ne produit pas pour vous ! » comme titre à ce billet mais parce que les lignes qui suivent sont coécrites par consensus avec mon ami et frère Roland, je vous en dispense.

Bien le bonjour à vous, chères lectrices et chers lecteurs,

Pas besoin de vous rappeler que je suis Togolais et que chez moi tout va toujours de travers. Les élèves ? Ils sont dans la rue. Les professeurs ? Ils sont en prison. Les médecins ? Ils sont à la maison. Les patients ? Ils sont… Les fonctionnaires ? Ils sont sans salaires. Vous voulez que je vous serve quelle soupe ce matin ? Celle de la vieille dame sans sel, ni arôme ? Ou celle de la jeune dame avec épices et gingembre ? Décidez-vous vite ! Le temps presse, on risque de rater la cargaison…

Bon, je vous la sers à l’ancienne.

J’ai une question pour commencer : qui travaille à l’hôtel vit-il toujours de l’hôtel ? Oui, oui, je sais. Ça dépend de l’hôtel. Ou bien ?

Le temps presse dans ces 56 600 km2 de lopin de terre. Tout est dorénavant calculé à l’avance. Je ne vous parle pas de prévision. Je vous parle plutôt d’anticipation pour tout achat de paquet de ciment. Nous produisons du ciment depuis 1969, mais force est de constater que nous n’avons pas le privilège d’en consommer. Ah ! Vous pensiez que parce que, des usines, il y a, les Togolais pouvaient s’en nourrir inlassablement ? Erreur sur le pays ! On est quand même au Togo, voyons.

Figurez-vous chers lectrices et lecteurs, qu’à chaque fois que j’ai le courage, oui Dieu sait qu’il en faut du courage et beaucoup même de capter notre chaîne nationale à l’heure du journal, je deviens tout hébété à la vue de reportages louangeurs sur de grands travaux publics. Il est hors de question que, le premier coup de pioche pour la construction d’un tronçon de route, d’une école ou autre infrastructure, passe inaperçu. C’est l’occasion rêvée pour marteler que le Togo est en marche, que « le Togo est en chantier ». Et bien soit ! Ce pays est peut-être un chantier, mais sur ce chantier le ciment se raréfie tellement.

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
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Dans leur majorité les Togolais ont toujours cultivé un intérêt pour l’immobilier. Avoir un chez-soi, bâtir sa propre demeure où vivre avec sa famille. C’est un projet enfoui quelque part dans un coin de la tête même si la pauvreté sévit. Influencé par cette culture, j’en ai aussi nourri le rêve. Mais cet attachement à l’immobilier est aujourd’hui entamé par la pénurie criarde du ciment déplorée sur notre rectangle de territoire. Accéder à un seul paquet de ciment relève, pour les Togolais, d’un véritable casse-tête, d’un calvaire. Envisagez-vous en ce moment une quelconque construction au Togo ? Sachez donc que la réalisation de vos travaux dépendra du bon vouloir des deux cimenteries du pays (Cimtogo et Wacem) et que vous devrez débourser un surplus sans toutefois espérer une livraison immédiate du ciment.

Le phénomène est d’autant plus étrange qu’il y a bel et bien des cimenteries qui tournent à plein régime et qui sont censées avoir une production suffisante pour couvrir les besoins de ce petit pays. Autrement, à quoi nous servirait-il d’installer des usines si on doit se retrouver face à une telle disette ? Pourquoi les choses changeraient elles aussi radicalement pour un pays qui a connu des jours bien meilleurs quant à l’approvisionnement en ciment ?

Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Je me souviens qu’il y a peu Cimtogo face aux plaintes des consommateurs brisait le mutisme en s’engageant en conférence de presse dans  une tentative d’explication qui au final s’est avérée peu convaincante. A en croire l’argumentaire de la cimenterie, la situation serait causée par 3 facteurs : —les transporteurs qui en période de récolte délaissent l’acheminement du ciment au profit du coton et des intrants jugés plus bénéfiques,

– la forte demande des entreprises pendant la saison sèche propice à la construction

– ainsi que les mouvements sociaux à Wacem dont un broyeur serait aussi en panne.

Il m’est difficile de prendre pour argent comptant de tels arguments au risque de faire montre de crédulité béate, car ils ont du mal à tenir la route. Pendant que les producteurs se disent débordés par la demande et que les consommateurs se rabattent sur le ciment ghanéen encore plus cher, le ciment togolais se vend plutôt bien au-delà des frontières. N’y a-t-il pas là un paradoxe ? Autant dire que le ciment produit est destiné à l’exportation et non à la consommation intérieure.

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
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Les distributeurs agréés quant à eux profitent de l’imbroglio pour verser dans la surenchère. La demande étant forte ils entassent les stocks pour susciter la spéculation au grand dam du pauvre consommateur. Des soupçons fusent quant à la présence d’un réseau mafieux de distribution qui entretiendrait la pénurie. Pourtant aucune enquête à ce jour n’est faite sur la question pour prendre les mesures qui s’imposent si réseau mafieux, il y a.

Les cris d’alarme des associations de consommateurs (Association togolaise des consommateurs, ATC, et Ligue togolaise des consommateurs, LTC) étant restés sans effet sur les autorités et industries concernées, on semble résolu à s’accommoder à la chose. On est réduit à se débrouiller comme on peut, comme d’habitude depuis que les citoyens ont compris qu’ils ne peuvent compter sur leurs gouvernants pour atténuer un tant soit peu leur indigence. Il s’agit là d’un problème qui ne fait qu’ajouter à la misère déjà intenable et qui freine l’élan de certains citoyens engagés dans des projets pour se prendre en charge comme mon voisin du quartier. Retraité du haut de ses 80 ans ce dernier qui a entrepris de construire une boutique pour gagner des revenus complémentaires à sa modique pension et financer les études de ses enfants voit aujourd’hui son chantier à l’arrêt depuis des mois faute de ciment. Voilà un choix de vie qui se trouve compromis.

Je reste en tout cas persuadé que ce problème est évitable, car les Togolais ne demandent pas le ciel. Juste du ciment à disposition et c’est tout. Alors que beaucoup consentent d’importants sacrifices financiers pour trouver les moyens d’en acheter, leur fournir du ciment relève de la moindre des choses. Serait-ce peut-être pour répondre à leurs besoins qu’a été initiée dans le nord du pays la construction d’une cimenterie lancée en grande pompe par le président lui-même ? J’ose bien le croire et si tel est le cas je me permettrai volontiers d’applaudir des deux mains.

Bien à vous !


Jeunesse et responsabilités

Crédit image : matchingpoints.fr
Crédit image : matchingpoints.fr

Bien le bonjour chères lectrices et chers lecteurs,

Puisque nous parlons ces derniers jours des Droits internationaux de la Femme, des Droits de la femme qui donne la vie, celle qui subit dans le silence, celle qui assume avec amertume, je vais profiter de l’occasion pour m’adresser à une certaine jeunesse irresponsable et hypocrite.

D’emblée, je ne vous cacherai pas que ce billet aura un ton colérique et que ce sont des réactions inqualifiables de certains de nos jeunes frères qui me poussent à l’écrire. Ces scénarios méprisables que nous voyons au quotidien, dans notre entourage, dans nos voisinages, dans nos familles et même dans nos relations professionnelles dignes d’un spectacle hollywoodiens diffusé soit à la télévision, soit sur le cable, soit sur les supports DvD… etc… n’en sont pas moins loin de notre réalité. Et pourtant !

Vous tombez sur une fille que vous dites aimer. Elle se dévoue entièrement à vous. Vous coulez le parfait amour tout le temps qui s’en suit. Vous lui promettez mont et merveille. Vous passez de bons moments avec elle. Vous profitez des petits plaisirs de la vie. Vous lui assurez votre disponibilité, votre attention, votre soutien quelques soient les circonstances.

Par un concourt de circonstance, il se fait qu’elle tombe enceinte et qu’à ce moment précis les conditions étant réunis pour un départ à l’extérieur, vous décidez tous les deux, au calme et en toute liberté de garder le bébé à l’insu de vos deux parents. Une fois que votre partenaire ait quitté le pays, et qu’elle ait eu le bébé, vous vous livrez à toutes les formes de vilenies, de bassesses, de veuleries, d’étroitesses, de lâchetés, d’aboulies et même de petitesse d’esprit qui puissent exister sur cette terre. A elle vous lui ôter cette ataraxie, cette tranquillité d’esprit qu’une jeune maman devrait avoir. Pourquoi ?

Parce que votre déloyauté a choisi ce moment pour faire surface. Parce que votre lâcheté a pris le dessus. Parce que votre duperie en avait assez de simuler. Parce que votre fourberie devait retrouver son maître. Ooh quelle imbécillité !

Insultes, provocations, jurons, invectives, insolences, effronteries, arrogances, menaces… des attributs qui n’ont plus aucun secret pour vous.

Crédit image : pinupapple.com
Crédit image : pinupapple.com

Les sentiments étant ce qu’ils sont, elle continue par vous faire confiance, en vous laissant la marge de manœuvre d’informer vos parents. De porter cette information sensible mais heureuse à leur connaissance. Partagé entre votre idiotie et votre traîtrise, vous décidez au lieu de les informer de jouer la carte du jeunot imbu de sa personne, maladroitement pédant, qui se suffit à lui-même, qui a des parents qui lui ont réservé un avenir que rien ni personne ne devrait compromettre. Quoique !

C’est simplement à se demander si déjà à votre jeune âge vous n’arrivez pas à prendre les choses en main, à prendre des résolutions quitte à rassurer votre partenaire dans ces périodes difficiles. Ces périodes où elle a besoin de votre soutien plus que celui de personne. Ces moments où vous êtes censé l’aimer encore plus, lui témoigner toute votre gratitude pour avoir été là pour vous. Cette période où vous êtes censé lui rendre la monnaie pour vous avoir épaulé . C’est à se demander quel genre de parent vous ferez à l’avenir ? Le genre incapable d’assumer ses responsabilités en fuyant dans les jupettes de ses parents ? Ou le genre ouvert d’esprit, qui anticipe sur les événements en s’impliquant activement parce que se rendant compte qu’être père est avant tout un don de la nature ? C’est à se demander quelles valeurs vous inculquerez plus tard à vos enfants ? Quelles leçons de vie vous apprendrez à vos petits enfants ? Enfin, libres à nos consciences d’en décider.

Il faut croire que la deuxième option n’est pas envisageable pour une certaine catégorie de jeune. Celle-là côtoyant le ridicule au quotidien. Celle-là incapable de décider de leur propre chef attendant toujours de leur parents. Celle-là n’ayant point honte de crier à tue tête qu’on pouvait la convoquer où on veut. Que sais-je encore ! Et bien, c’est la période que vous choisissez honteusement pour retourner votre veste tout simplement. Triste !


Relations amoureuses.

C’est assez frustrant de constater combien de nos jours nous plongeons facilement dans la complaisance. Nous nous livrons sans vergogne à la manipulation. Nous promettons toute honte bue de faire des choses que nous savons pertinemment que nous n’avons aucunement l’intention de matérialiser. Ceci est d’autant plus regrettable parce que ces états de chose révèlent combien ce monde court vers l’abîme.

On se demande juste si nous jeunots, nos façons de nous comporter n’émanent pas d’une mise en scène parfaitement orchestrée et saupoudrée d’un peu de sarcasme, ou s’il s’agit en réalité de nos vrais visages que nous ayons dissimulés juste le temps de profiter de la naïveté de nos partenaires, mais une chose est sûre en ce 21ème siècle nous méritons le « prix Nobel du cinéma couplé de l’oscar de la simulation voire de la dissimulation, une sorte de standing novation » pour ces spectacles obséquieux, cette comédie pavée de vœux aussi décalés, et ce paroxysme d’hypocrisie auxquels nous nous livrons sans gêne.


Engagements à vie.

C’est encore plus étrange combien les engagements à vie de nos jours sont la résultante d’un accident, d’une impasse, d’une situation indépendante de notre volonté. Ceci aurait l’air moins ridicule et compliqué si nous prenons sans contrainte aucune, nos responsabilités. Si nous nous impliquons de sorte à convertir ce que nous voyons comme de la fatalité en des heureux événements. Oui, nous pouvons ! Tout n’est possible que par le biais de ce puissant moteur qu’est la décision, ce carburant inépuisable qu’est la patience, et ce catalyseur qu’est l’Amour. Mais il nous faut surtout un conducteur expert nommé courage. Le courage de prendre les taureaux par les cornes. Le courage d’affronter l’adversité. Le courage de choisir d’assumer. Parce que ni la saison, ni le temps n’attendent personne. Plus nous titubons, plus nous passons à côté de certains événements déterminants. Plus nous prenons le risque de faire dans nos vies des ratés. Plus nous nous laisserons submerger par les vagues de l’irréversibilité et donc de la déception.

Tout ceci, c’est en ayant à l’esprit que dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n’ont pas de prix. L’important, ce n’est pas ce que nous avons dans la poche, mais ce que nous avons dans le cœur.

Cette situation a fait le branle-bas dans l’actualité de certaines familles. Elle en a uni certaines, elle en a déchiré d’autres. Quoiqu’il en soit, la vie nous donne toujours une autre chance. Elle s’appelle Demain. Vivons le moment présent. Soyons reconnaissant pour les petites choses que la vie nous apporte et aussi envers les gens qui nous entourent. Réjouissons-nous de chaque instant et bientôt se lèvera le jour où tout ira mieux.

Bien à vous !


Prunelle de mes yeux !

Crédit image : lewebpedagogique.com
Crédit image : lewebpedagogique.com

Prunelle de mes yeux,

Toi qui me rend heureux,

Ma force et ma faiblesse,

A toi mon cœur s’adresse.

 

Qu’il plaise aux dieux de l’amour,

De toi, me permettre d’être doux,

Qu’il plaise à la nuit et au jour,

Que de moi, jamais ne te vienne de dégoût.

 

Je veux pour toi être la brume,

Pour toujours user pour toi ma plume,

Qu’advienne que pourra, je le jure,

Jamais je n’ai été autant sûr.

 

De concert, on peindra notre histoire,

De si belle, elle sera notre mémoire,

Que même viennent des moments d’effroi,

D’une même force, on ternira l’émoi.

 

On surmontera les épreuves,

On rebondira toujours tel le cru d’un fleuve,

Pour que mon visage dans tes prunelles,

Et le tien dans les miennes, soient éternelles.


Cette Afrique entre démocrature et démocratie

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Salam à vous, chères lectrices et chers lecteurs.

Ce berceau de l’humanité où la science a trouvé son éclosion, où les tributs ont fait soupente de fraction, où les hommes (Noirs) ont été réduits à l’esclavage, où les matières premières font l’objet de pillage ad lib1, c’est notre pauvre Afrique.

Troisième continent de par la superficie, relié à l’Asie par l’isthme de suez et séparé de l’Europe par le détroit de gibraltar, l’Afrique s’étend entre le 37eme degré de latitude nord et le 35eme degré de latitude sud. C’est le continent qui a subit les pires atrocités que l’homme puisse commettre dans ce monde, celui des mortels.

Incontestablement, un demi-siècle soit 50 années après les indépendances, les pays Africains autrefois organisés en tributs. (Tributs devenus des pays depuis que quelques personnes ont décidés à la conférence de Berlin de 1884-1885 de découper, de morceler voire de déchiqueter ce continent comme un gâteau. Paix à leur âmes !) Ces pays Africains nés donc de cet émiettement  s’exercent toujours (comme un devoir de maison d’un enfant de Cours préparatoire) à ce difficile exercice d’instauration des principes démocratiques, de l’état de droit et de respect des Droits de l’Homme, que ceux-là même l’ayant tenté et reussi après de multiples tentatives chez eux, essaie de l’exporter partout comme modèle de référence par excellence.

L’émiettement du continent noir a permis d’assouvir les besoins les plus barbares de l’homme blanc sur l’homme noir. (Triste évidence) Il n’y a pas à la nier encore moins la passer sous silence. La civilisation et la colonisation ont été ces prétextes farfelus, biscornus et saugrenus qui ont conduit ce continent autrefois paisible vers l’abîme que nous lui connaissons aujourd’hui. Entre autres, guerre en Centrafrique, au Congo, en Somalie, berceau du terrorisme en Libye (ceci fera l’objet d’un prochain billet), islamisme de Boko haram au Nigéria, au Nord Cameroun et au Niger… etc. Comme quoi là où il y a opulence, il y a rixe et algarade. Là où il y a richesse, il y a guerre.

La colonisation du continent noir a abouti au découpage de l’Afrique en une variété de représentations.  (Rien de bien surprenant c’était un gâteau où chacun devait prendre une ou des part(s) et s’en empiffrer)

A savoir :

– Anglophones,

– Francophones,

– Lusophones,

– Hispanophones,

– Italophones et

– Germanophones.

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Quid d’une démocratie Africaine

La démocratie occidentale, celle qu’on croyait parfaite et qui pouvait juste en un clic se copier et se coller sur le vieux continent s’est révélée illusoire. Elle n’est en réalité pas pour l’Afrique le bon modèle. Parce qu’elle repose depuis longtemps sur une supériorité civilisationnelle, qui n’est qu’un mirage utopique. Les premiers bernés sont les occidentaux eux-mêmes, qui se vantent de leur technologie sans même remarquer qu’elle vient souvent d’Asie, de leur énergie qui leur vient d’orient, et de leurs origines qui leur vient d’Afrique. (Oui l’Afrique est indubitablement le berceau de la science et de la technologie. Vous doutez encore ? Oui ? Allez sur Google)

La plupart des peuples occidentaux ignorent que leur supériorité est due à leur force militaire et économique. Combien de fois n’a-t-on pas fait appel à la France pour une intervention militaire ? Aux USA ? A la Grande Bretagne et à ses alliés ? A la Banque mondiale ? À l’Union Européenne pour des financements ?

Ainsi on leur fait croire, quelques élites régissant le monde, que leur modèle est le plus parfait pour qu’ils continuent à croire que leur civilisation « aide » le monde. Alors qu’au contraire, ils sèment eux-mêmes la division. Ils alimentent la scission partout où le vent emporte cette notion.

La civilisation Africaine s’est construite sur une culture, par mélange et invasions, et si l’occident est pour aujourd’hui le continent prédominant c’est parce qu’il est le plus fort militairement et économiquement, cela ne veut pas dire que son modèle est pour autant le meilleur. Mais non ! D’ailleurs on pourrait constater actuellement que ce même modèle tend à s’effondrer, ou à imploser, car les états sont devenus des dictatures du dogme démocratique, incluant une vision imposée du monde extérieur. Pure hypocrisie !

Pourquoi faudrait-il toujours prétendre montrer la voie à nous autres qu’on pense être des barbares. Des barbares à qui on dispense un cours de civilité qui n’a réussi qu’à nous séparer. Qu’à nous monter les uns contre les autres. Qu’à ressortir nos penchants les plus sauvages. Qu’à tuer complètement notre humanité au profit du capitalisme. Peut-être ne sommes-nous pas de bons élèves parce que ce cours qui nous est dispensé n’est que la transposition parfaite des réalités occidentales qui n’ont pas encore cessé de nous faire voire leur limite. On clame la paix, la civilisation, la démocratie mais on est les premiers à se tirer dessus  « Ukraine, Russie » à foutre sa gueule là où il n’en est nul besoin  » FrançAfrique ». A tirer les ficelles derrière le rideau noir. En faisant de la division un mot d’ordre, de la désignation de nos chefs d’Etat un plébiscite à distance, de l’exploitation de nos ressources un jeu de dupe. A force de nous l’enseigner votre démocratie de cette façon, vous déteignez sur nous.

La démocratie aurait-elle un sens pluriel ? Une définition de l’instabilité, des coups bas ?

Il me semble qu’il n’a pour nos acteurs politiques de sens que celui-là. De ce fait l’union et l’unité ont été ensevelies avant même d’avoir été pensées. Elles ont fait les frais de l’ambition personnelle, de l’intérêt partisan. Finalement que dénoncez-vous chers apprentis politiques ?

De quelle démocratie parlez-vous ?  De celle où il n’y a que la force qui résolve les problèmes ? Que le plus fort qui ait le dernier mot. Vous m’inquiétez de par votre amateurisme. Qu’avez-vous compris ? Que recherchez-vous en réalité ?

Auriez-vous perdu le bon sens ? Ne savez-vous pas qu’ils en ont marre ces jeunes d’arpenter le goudron chaud et brûlant derrière des personnes autant pétries d’irresponsabilité, immergées d’orgueil ?

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Quid d’une démocrature Africaine

La démocrature2, oui vous avez bien lu. La démocrature a sans aucun doute phagocyté les dirigeants d’aujourd’hui qui arrivent vainement à distinguer entre les fonds publics et ceux privés. Partout sur le vieux continent, il est rare voire difficile de remarquer un véritable passage de la dictature des années 1960 à la démocratie des années 1990. Congo, Gabon, Burundi, Zimbabwe, Tchad, Guinée Equatoriale, Soudan, Ethiopie, Ouganda, Centrafrique, Gambie, Cameroun, Togo, etc… Ce transfert a fait l’objet d’une interruption sinon au demeurant reste incomplet. Incomplet parce que les systèmes politiques, les vieilles méthodes, les régimes politiques et mêmes les partis politiques n’ont véritablement pas été mise à jour. Les programmes politiques sont restés tels quels, les consignes de partis inchangés. Une véritable absence de rupture avec les anciennes conceptions. La transition a été bâclée, vidée de son contenu, traitée uniquement sur la forme et non sur le fond. Il s’est donc installée une véritable apparence du changement alors qu’on espérait qu’en partie les choses auraient changés dans le fond. Ceci pour ainsi dire repenser, réparer, rénover ou remplacer. Assistant donc à l’interminable griotisme d’un chef de l’Etat pour l’électrification d’un tronçon de quelques kilomètres, la construction d’une école dans une zone périphérique, l’inauguration d’un dispensaire célébré en grand pompe avec fanfare et orchestre venu de la capitale. Même la construction d’un forage réalisé par un partenaire technique et financier est annoncée comme financé sous le haut patronage de sa majesté. Des dons et legs alloués par des volontaires anonymes à des hôpitaux sont annoncés comme matériaux flambants neufs achetés. Une cantine scolaire financée par l’U.N.E.S.C.O, puis hop c’est un « Merci Papa Faure » écrit sur une affiche de 15 à 20m. En arriver à faire tout à et pour l’honneur du Roi. En arriver à une séduction forcée et de dernière minute pour une prochaine candidature ad validitatem3. Mais qui trompe qui ?

Considérant qu’un chef d’état a autant d’argent, pour construire toutes les voies, faire des kits scolaires à son effigie, financer le moindre kilomètres de pistes rurales, où trouve-t-il selon vous une telle fortune ? Une fortune aux limites indéterminables, sinon indéfinissables quelque part dans un compte en Suisse ou aux îles Caïman. Une fortune de laquelle on pourrait partager 30.000f à tous les togolais sous couvert d’un prêt remboursable, les élections étant arrivées. Un sac de riz, un lot de spaghetti, un t-shirt, une casquette, quelques billets rouges. Silence ! On vous habille et on vous nourrit. Votez encore et toujours pour nous.

Que vous dire d’autres ? Arrêtez je vous prie, chers dames et sieurs infiniment zélés de clamer le nom d’une personne qui représente une institution et qui ordonne des travaux sur les fonds de cette institution. Arrêtez au Togo de dire  » le chef de l’Etat a fait don », merde j’en ai marre de l’entendre dire. Arrêtez de nous taper sur le système pour un simple concert, une activité culturelle avec des « sous le haut patronage de son Excellence » merde à la fin. C’est l’argent du Togo, celui du contribuable. C’est un devoir pour vous, c’est une obligation de résultat. Arrêtez de flouer les plus vulnérables.

Et tout ceci appuyé clairement et sournoisement par l’occident. Instaurant donc une certaine partialité sur le vieux continent. Les anciens acteurs se faisant appuyé par l’occident au détriment des acteurs de l’opposition qui ne bénéficie que de vagues soutiens. Mais il faut insister sur le fait que la partialité occidentale n’est pas volontaire, qu’un européen moyen se sent vraiment avantagé par sa civilisation parce que tous les autres semblent ne se focaliser que sur la sienne. Par ailleurs toutes les invasions coloniales, ont prisent le prétexte de civiliser. Il ne faut donc pas tomber dans l’excès de haïr ou de stigmatiser, il ne faut pas tomber dans le cliché, ce n’est pas une révolution ou une politique qui va inverser la tendance, c’est l’évolution des esprits et le basculement progressif vers les valeurs « humaines » qui nous ramènera tous sur un meilleur chemin, plus éthique et responsable. Il est donc temps pour l’Afrique de se ressourcer vers sa culture, et de construire son propre modèle. Et cela en dehors d’un contexte politique fidèlement exporté car de toute façon, communisme russe ou capitalisme américain, ça reste purement et simplement occidental.

Bien à vous !

 

Annexes :

1-      ad lib: à volonté (locution latine)

2-       démocrature: état de ce qui est partagé entre dictature et démocratie (néologisme)

3-      ad validitatem:pour la validité (locution latine)


Le Gouvernement Togolais entre négociation, grève et élection

Crédit image : koaci.com
Crédit image : koaci.com

Depuis la sortie béotienne, sinon maladroite, voire inopinée du premier ministre Togolais, Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu au Centre hospitalier régional Lomé Commune de Kégué le 2 février 2015, la tension est montée d’un cran dans le camp d’en face, celui de la Synergie des travailleurs du Togo (STT)

En effet, le gouvernement Togolais avait décidé l’octroi de 909 millions de francs CFA prévus pour apurer la différence sur le salaire des fonctionnaires observée en 2014. Mais il ne s’est presque pas prononcé sur les autres points de la plateforme revendicative soumise à négociation et qui datent d’avant le vote du 20 janvier 2013 par l’Assemblée nationale de la loi portant sur le statut général de la fonction publique. Est-il que les centrales syndicales (CGCT, la CNTT, la CST, le GSA, l’UGSL et l’UNSIT) sont entrées dans un cycle de négociations sans fin avec le gouvernement, autour de la grille indiciaire, sans aucun résultat probant jusqu’à ce jour. Dans la foulée, certains syndicats de base lassés par la léthargie dans laquelle étaient plongées ces centrales, se sont retirés pour former la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) devenue elle-même Union Syndicale le 06 février dernier et a démarré ce mercredi un nouveau mouvement de grève de trois jours.

Crédit image : lomeinfos.com
Crédit image : lomeinfos.com

Entre le cycle grève et négociation

Après annonce de grève, suspension de grève, poursuite de négociation le lundi 26 et le mardi 27 Janvier 2015 les discussions avec les centrales syndicales étaient censées trouver des solutions aux autres points de la plateforme revendicative. Déjà en Janvier le Dr Gilbert Tsolenyanu, porte-parole de la STT déclarait « Si les discussions de ces deux jours ne donnent rien, la STT entre en grève de trois jours les mercredi 28, jeudi 29 et vendredi 30 janvier 2015 »

Au nombre des revendications faites par les travailleurs, le relèvement de la grille salariale de 280 points pour la rajuster sur les deux (2) relèvements du SMIG en 2008 et en 2011.

L’application effective du nouveau statut général de la fonction publique déjà adoptée par l’Assemblée nationale et le paiement sans délai de la différence de salaire de l’année 2014 qui équivaut à 909 millions de francs CFA.

Malheureusement, pendant que les uns attendaient le décaissement de ces fonds et la satisfaction des autres points de la plateforme revendicative, le premier Ministre Togolais, Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu a fait une sortie musclée au Centre hospitalier régional Lomé Commune de Kégué le 2 février 2015 en faisant des remontrances aux agents de ce centre. Cette sortie interprétée comme une défiance et surtout une tentative ratée d’insurrection des agents des personnels contre les représentations syndicales, a provoqué une colère noire dans le monde du travail Togolais qui a débouché sur un sit-in des travailleurs membres de la synergie ce mardi 17 Février 2015 sur leur lieu de travail respectif. Un sit-in qui effectué, sera suivi d’une grève de trois (3) jours les 18, 19 et 20 février 2015.


Un match de ping-pong verbal

Le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Gilbert Bawara a accusé ce même jour les grévistes de la Synergie des travailleurs du Togo (STT), de ne s’attarder que sur leurs revendications salariales au détriment des infrastructures et des équipements collectifs. Il a qualifié sur une radio locale la grève de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) d’ » excessive » et a appelé les agents de la santé à assurer un minimum de service.

« Dans quel pays observe-t-on une grève dans le secteur de la santé sans service minimum ? », s’est-il interrogé avant d’affirmer que : « nous sommes tombés dans la situation où la grève est excessive dans ses modalités et dans sa manière de se dérouler ».

Selon lui, cette situation est analogue à celle de la grève générale illimitée dont le pays continue de subir les graves séquelles.

« Sur un ton beaucoup plus sérieux, bien attendu, il faut continuer à améliorer les conditions de vie et de travail des agents de la fonction publique et des togolais de manière générale. Mais est-ce que les comportements que certains y compris des organisations syndicales sont en train d’afficher, ne nous rappellent pas quelque chose ? Si aujourd’hui notre pays n’a pas suffisamment de moyens et de capacités pour satisfaire pleinement aux attentes et aux aspirations des fonctionnaires, c’est parce que nous continuons à subir les graves séquelles et impacts de la grève générale illimitée. On fait comme-ci notre pays n’a pas traversé une grande crise sociopolitique avec des incidents graves sur le plan économique et pour régler les problèmes que nous avons nous reproduisons des situations qui nous ont plongées. Je dis que nous ne sommes pas fatalement condamnés à reproduire des travers », a martelé le ministre Bawara.

Pour le ministre, il peut avoir des manifestations, des revendications, des grèves mais cela ne doit pas devenir « systématique », et surtout il n’est pas normal que les enfants puissent être exposés à tous les risques que présentent leurs présences sur les voies publiques.

Le ministre Bawara estime que beaucoup d’efforts ont été faits pour améliorer les conditions individuelles des agents de la fonction publique et donc les travailleurs doivent faire la part des choses et trouver le juste milieu pour parvenir à un équilibre judicieux entre les investissements que le gouvernement continue de consacrer dans les équipements et les infrastructures collectifs et l’amélioration des conditions salariales.

Il faut rappeler qu’au Togo, les travailleurs sont en grève, sans service minimum dans le secteur de la santé, depuis mardi.

Une accusation qui a fait l’objet d’un droit de réponse sur une radio locale ce mercredi, par deux (2) responsables de la Coordination de la STT, en l’occurrence les docteurs Gilbert Tsolenyanu et Atchi Walla. Pour eux, c’est un raisonnement « abscons » que de demander aux agents d’exiger que le gouvernement dote les lieux de travail d’équipements au lieu de réclamer continuellement des meilleures conditions de vie et de travail.

« Il faut qu’on soit sérieux et qu’on élève le niveau du débat. C’est la responsabilité régalienne et le rôle premier de l’Etat de mettre en place les infrastructures qu’elles soient hospitalières, de l’éducation ou de l’administration générale. Ce n’est pas aux agents de débrayer un jour pour demander à l’Etat de mettre en place les infrastructures », a déclaré le premier responsable du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT), Dr Walla.

« Je comprends très bien les propos du ministre de l’Administration territoriale que je salue au passage, parce qu’ils ne se font pas soigner dans les hôpitaux publics. Ils dépensent des millions du contribuable togolais dans les évacuations sanitaires. Au même moment, ces contribuables vont dans les hôpitaux sur place et meurent », a laissé entendre pour sa part, Dr Tsolenyanu.

Une foule de lycéens d'Adidogomé en liesse pour aller déloger leur camarades des établissements privés.
Une foule de lycéens d’Adidogomé en liesse pour aller déloger leur camarades des établissements privés.

De la grève à la fermeture des écoles

Les mouvements de revendications de la STT ont conduit les élèves dans les rues ce mercredi matin. Certains élèves des écoles publiques sont allés sortir leur camarades des écoles privés en passant à la bastonnade ceux et celles qui s’y opposaient.

Ce même mercredi, le gouvernement Togolais a annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires publics comme privés sur toute l’étendue du territoire national. C’est la dernière mesure de contre-attaque dont fait usage le gouvernement depuis les grèves de l’année 2011.


De l’élection du président de la république

D’un côté il faut retenir que le gouvernement Togolais est en plein dans les préparatifs pour les prochaines élections présidentielles. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) à pied d’œuvre pour la révision des listes électorales à l’intérieur du pays, a indiqué par le biais d’un de ses responsables, Edem Atantsi, que la date du 21 Avril prochain sera proposée au gouvernement togolais pour l’organisation des élections. Un bras de fer oppose le Gouvernement à l’opposition et à la Société Civile qui insistent sur la limitation de mandat présidentiel qui, pour le moment, reste « illimité »

« Le mandat présidentiel devra être, à l’avenir, limité […] pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois. » (Extrait de la recommandation 5 du rapport de la CVJR)

En effet, l’article 59 de la Constitution Togolaise dispose « le Président de la République est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq (05) ans. Il est rééligible. » Disposition qui semble susciter l’intérêt de toute la classe politique depuis les Accords Politiques Global (APG) de 2006, les recommandations de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) de 2013 et surtout l’imminence des prochaines présidentielles.

Comme on le voit, le gouvernement Togolais à force de rouler tout le monde dans la farine, en usant de subterfuges et de dilatoires, la création de commission sur commission d’un côté comme de l’autre, est pris entre l’étau de la STT et l’enclume de l’opposition. Pourrait-il se libérer ? Les jours à venir nous édifieront.

Bien à vous !


A ma Valentine ratée !

Crédit image : centerblog.com
Crédit image : centerblog.com

Mon amour,

Le syndrome de la page blanche… Il est 3h du matin, puis je pense à nous. Je vois l’horizon et je pense à cette journée qui se lève surtout. Les écouteurs dans les oreilles, dans ma playlist l’album « Entre Nord et Sud » de corneille. En tête à tête avec mes souvenirs, ces joies puis ces larmes, ces folies puis ces spleens. C’est le passé qui transpire.

 

Crédit image : xn--80aqafcrtq.cc
Crédit image : xn--80aqafcrtq.cc

Je pense… A ce qu’on aurait fait de cette journée. A ce qu’on serait devenu en ce jour, à deux idolâtres dont l’union ne serait que de pauvretés et de nobles sentiments. A ces deux idolâtres pétris de sagesse et d’intelligence que nous serions devenus et dont il aurait été facile de décrypter dans l’âme cette passion qui règne, dans les esprits cette sympathie vivifiante, et dans le corps cette envie cachée et délicate de toucher, de serrer contre soi, de posséder ce que l’on aime après tant de mystères.

J’aurais aimé qu’en ce jour, mes pensées se soient croisées comme les cordes d’un filet usé, que je puisse le temps d’un instant te faire une déclaration enflammée, un renouvellement de nos liens sacrés, alimenter cette flamme qui brûlerait en moi, que je puisse facilement le temps qui s’en suit poursuivre le désir d’un vieux cœur fou. Je puisse délicatement m’accrocher à un espoir, celui qu’enfin dans cette vie je puisse continuellement me mouvoir. Puis recommencer subtilement, le même devoir le lendemain, te dire parfois avec une bise sur le front, à demain. Ce devoir qu’est celui au quotidien, ma fleur exquise chaque fois que besoin, il y aura, de te tendre ma douce main.

Une main dans laquelle se trouverait mon fragile cœur, un cœur qui te désirerait avec tant d’ardeur et de patience sous la lueur diffuse de mon regard. Un regard admirant tes yeux d’ange, ta forme de déesse, ta beauté lumineuse et permanente qui me donnerait des raisons de croire que même à l’usure du temps, tu aurais toujours eu un éclat d’or. Eclat qui conserverait ce noble sentiment qui pour toi, d’aujourd’hui à éternellement, resterait aussi fort.

Source indispensable de bien-être, réserve inépuisable de savoir-faire, graine inconditionnelle de motivation, exemple essentiel de savoir-vivre, oui je te voulais ainsi. Tellement, ma main te voulait encore et toujours attraper qu’elle a dû supplier cupidon trop de ces malheureuses fois pour qu’il me décoche une flèche en plein cœur en oubliant de lui dire de tirer adroitement et indéfiniment sur l’autre, que tu as été, que tu es et que j’espère, tu seras.

J’étais d’ordinaire, prêt à damner mon âme pour un peu d’amour, ouvrir ma poitrine pour que mon cœur, cupidon en le voyant palpitant d’attente, y tire une flèche qui s’y visse bien. Oubliant que les liaisons sont des serments tacites que les yeux peuvent désapprouver mais que l’usage excuse et que la raison justifie.

Mais vois-tu, c’est justement parce que trop de larmes ont coulés, trop d’effrois ont resurgit, trop d’instabilités se sont installées, que cet Homme dont la voix résonne souvent et fermement ces dernières années au tréfonds de ce petit garçon que je suis, grâce à la chaleureuse complicité acquise entre les deux au fil des ans, a malheureusement ou heureusement appris à ne plus faire les choses instinctivement, une pincée d’adrénaline par moment mais ne plus rien faire naïvement. A être un homme attentionné, compréhensif avec qui il serait si facile de parler, à qui se confier, avec qui faire tantôt des railleries voire des gouailleries, tantôt avoir des discussions sérieuses, saines, objectives et constructives, et qui ne s’attendrait plus à des éloges et aux remerciements qu’il mérite pourtant. D’éviter de prendre ab irato des décisions qu’il regretterait plus tard comme par le passé.

A me comporter certes, en un véritable homme de cœur mais aussi de raison qui sait combiner le sens des responsabilités avec la capacité de donner, de mille et une façons. A m’évertuer à être au mieux, ce genre de perfectionniste qui s’applique à faire rimer, chaque jour de l’année, le mot de futur « père » avec « expert » de mille et une manières.

Pour ça, vois-tu, nul besoin que je te fasse un dessin, j’avais simplement besoin d’être réaliste, dur d’oreille peut-être, mais franc et sincère d’abord avec moi-même ensuite avec tous ceux que j’estimais véritablement. Pour le mortel que je suis, en raison de la médiocrité de mon esprit et de la courte durée de ma vie, je me devais de penser que le bonheur ne tient qu’à l’énergie des principes.

Surprenant, oui très surprenant quelque fois pour moi-même. Mais, est-il qu’en m’imprégnant au quotidien de l’idée de « comme on vit mal avec ceux que l’on connaît trop. Comme on vit mal avec ceux qu’on ne connaît pas du tout. Et de comme on vit bien avec ceux que l’on ne connaît pas trop. » 1  J’en suis arrivé à être de ceux-là qui avec les expériences, l’eau qui a coulé sous les ponts, ceux-là dont l’amer des larmes éteint facilement cette passion qu’est l’amour, a appris à conduire ses pensées non plus sur la même voie mais sur des voies plus réfléchies, plus mûries.

Cet Homme enfoui quelque part en moi, a dompté ma petite personne, en lui dictant les conduites à tenir dans les grands froids comme dans les chaleurs, les douces brises comme les tempêtes afin de nouer, de renouer au mieux les liens qui doivent, naturellement, nous unir. Exercice pas aisé et dont il ne s’agit que de la résultante de ces nombreuses ruptures, de ces tentatives sur tentatives, de ces échecs répétés à des succès occasionnels, et de ces quêtes indéfinissables.

Crédit image : lovedarlingtendress.skyrock.com
Crédit image : lovedarlingtendress.skyrock.com

Grain de folie, moment de joie, viennent des larmes, s’installent des regrets qui débouchent sur des résolutions. Celles qui parfois semblent déraisonnables. Mais pour un jeunot de mon âge, que pourrais-je faire d’autre que de tirer des leçons du passé et de m’évertuer à construire un futur exempte d’obstacles déjà connus ? Suis-je condamné à l’effroi ad vitam ?

Avec érosions et cassures même s’il a semblé tout oublier ce vieux cœur fou, a eu le temps de prendre ces coups de poussières, et de passer ce coup de pinceau efficient et efficace, qui suffisamment lui a donné des raisons de s’accorder de nouvelles chances aux moments qu’il jugerait opportuns.

Puisque le temps qui passe, devient le temps qui reste ; qu’aujourd’hui n’est qu’un jour de plus, même si c’est ce jour-là le plus fleuri de l’année. Puisque c’est une folie de haïr toutes les roses parce qu’une de ses épines nous a piqué, d’abandonner tous les rêves parce que l’un d’entre eux ne s’est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu’on a échoué. Puisque c’est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu’une vous a trahi, de ne plus croire en l’amour juste parce qu’un d’entre eux a été infidèle, de jeter toutes les chances d’être heureux juste parce que quelque chose n’est pas allé dans la bonne direction comme le disait Saint Exupéry.

J’ai fini par ne plus tenir pour acquis tout l’amour qu’on reçoit à travers les paroles, les gestes et les sourires. Même si je sais qu’avoir ces affections de façon dévouée et attentionnée représente un privilège plus rare qu’on ne le croit. J’ai fini par ne plus écarter l’amour de ma vie en prétendant qu’il n’existe pas. Ne plus l’étouffer en insinuant que je n’en ai pas suffisamment. Le dissimuler en prétextant que je voulais plus en recevoir qu’en donner. Car en définitive, j’ai compris que le meilleur moyen de trouver l’amour est de le donner. Le meilleur moyen de le perdre est de le retenir prisonnier. Et le meilleur moyen de le garder est de lui donner des ailes.

J’ai fini par croire, oui j’ai fini par me résoudre à croire qu’ « il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Qu’il n’y a pas de raison de se presser, et que pour chaque fin, il y aura toujours un nouveau départ. » 2

En espérant, qu’à cette même date de l’année prochaine, nous serons ensemble pour matérialiser nos expectatives. Que soit si grand notre amour, que sa clameur grandissante ressemble à un champ de rose pour nous rendre heureux toute la vie. Que ce vieux cœur fou battra la chamade chaque fois en ta présence, en un grain de perpétuelle seconde, je pense à toi quidam.

Valentinement…

Until we meet.

Guillaume !

 

Annexes :

1- Chartier

2-Saint Exupéry