Guillaume DJONDO

L’amour, moi et la religion.

Crédit image : alexandrajulien.com
Crédit image : alexandrajulien.com

Dimanche, 15 Juin 2014, il est 6h 45 min, comme à l’accoutumée je devais choisir entre aller à l’église ou faire la lessive. Ma semaine est souvent chargée et je n’ai pas vraiment le temps de laver mes chemises et mes pantalons sales. Tellement qu’elle est programmée, je n’ai d’autres choix que de sacrifier le Jour du Seigneur. Que le Tout Puissant m’en excuse, je suis vraiment un pécheur !

Mais ce Dimanche-là, rien n’était pareil. Habillé à quatre épingles et très matinal pour l’occasion, il aurait fallu de peu pour que l’on m’assimile au révérend pasteur Martin Luther King Jr. Souffrez de mon ego, j’aime à ressembler aux grands hommes pétris d’intelligence et de sagesse. Bible en main, j’étais parti pour arpenter quelques kilomètres, me rendant ainsi dans la zone aéroportuaire au sein d’une des plus grandes et somptueuses église de la capitale. Vous vous demandez certainement ce qui pouvait m’inciter à chambouler mon trin trin quotidien du dimanche. C’était en tout cas, comme le dirait l’autre, l’un de mes inhabituels dimanches; une véritable rupture avec mon droit commun du dimanche. Une rupture avec cette monotonie qui s’est installée dans ma vie pendant ces trois dernières années. En tout cas, pour faire plaisir à une personne qui compte énormément pour vous, qui a toujours  été là quand vous êtes au plus mal comme au plus bien, on est capable de tout. J’arrivais devant cette magnifique chapelle, que j’avais seulement l’habitude d’admirer et de deviner l’intérieur quand je prenais la voie qui passait devant elle pour me rendre à Bè Kpota, aux environs de 8h. Le culte était censé commencer à cette heure même, plus de temps à perdre. Tellement avait-elle insisté, pour cette occasion sanctionnant la fin de sa formation biblique, qu’il fallait que je sois là. Autrement, je crois que ma relation avec elle aurait pris un véritable coup.

A mon arrivée, je lui fis signe, et elle vint me chercher. J’avais hâte d’être à l’intérieur et d’apprécier de fond en comble l’ambiance qui y régnait. Elle me fit entrer et me confia à un de ces stewards, un de ces charmants garçons habillé de marron. Ce dernier m’emmena m’assoir au tout début de la deuxième rangée à gauche. J’étais confortablement assis et j’avais un aperçu satisfaisant, tout ce qu’il fallait à ma curieuse personne. Je ne manquais pas de jeter de temps à autre des coups d’œil à gauche comme à droite, devant comme derrière pour m’imprégner de ce qui s’y passait.

amour-et-religion

Curieusement, j’ai remarqué que 9 fidèles sur 10 étaient somptueusement vêtus de costume et de chaussure bien cirée. Ils étaient particuliers, des coiffures et des styles pas courant, on aurait dit une véritable église Américaine au Togo. Dans ma tête, je me suis dit, c’est sûr, c’est l’église des riches. On aurait cru que j’étais, à un défilé de mode Fashion regroupant des acteurs de cinéma, des artistes, ou mieux, à une cérémonie de remise d’Oscar à Cannes. Ces dames et ces sœurs, fastueusement soit en robe, soit en pantalon et chemise, soit en jupe et costume, m’offraient de quoi zieuter. Je ne reluquais que la courbe que dessinait leur fessu. Seigneur! Cette fille, de teint café, magnifiquement belle, devant moi avec ce hanchement ne pouvait que me plonger dans un songe-creux. J’épiais le moindre de ses mouvements. Quand elle se déplaçait, je ne fixais qu’elle. Quand elle dansait, je ne fixais qu’elle. Même quand elle priait, je n’avais d’yeux que pour elle.

Peu à peu d’autres invités se joignirent à nous qui étions ponctuels. Je n’avais même pas remarqué que tous les sièges vides, à côté de moi, étaient subitement tous occupés. Ma rêvasserie fit une pause quand un des fidèles monta sur la magnifique estrade décorée de violet, gris et de bleu, prit le micro et nous invita à nous lever pour une prière d’ouverture. Ma frustration a toute suite surgis lorsqu’il commença sa prière en une langue qui m’est étrangère et qu’il prononçait, de surcroît, très rapidement. (Il paraît que c’est ADEYEYE : le parler en langue). Autour de moi, les autres fidèles se mirent à réciter des paroles presque aussi rapidement que lui. Oh! Seigneur ! Que dois-je faire ? Que dois-je dire ? Pour moi qui suis habitué à ne réciter que le  » notre père  » ou le  » je vous salue marie « , comprenez mon inquiétude. Atterré, je baissa la tête avec dédain, laissant ce fidèle inconnu prier pour moi. Savait-il ce dont j’avais besoin ? Certainement pas mais je n’eu d’autres choix que de me taire et de le laisser prier à ma place.

Quelques minutes après une horde de personnes fit son entrée dans la salle et s’installa au côté gauche de l’estrade. Cette place aménagée spécialement pour le pasteur et les responsables de l’église. Aux deux extrémités, on pouvait y voir une projection directe de ce qui se faisait dans la salle. Vient le moment de l’adoration, les cantates et les mélopées de cette chorale uniquement en Anglais retentissaient comme si c’était un spectacle que nous offrait les anges du ciel. Qu’est-ce qu’elles ont de belles voix les Togolaises, ou la la! L’orchestre a eu le mérite de nous tenir en haleine pendant près d’une heure et demie avec une myriade de plains chants. Tellement qu’on était tous énamouré de leur chansons, on ne voyait même pas le temps passé.

C’est la sueur sur nos fronts et nos chemises toutes mouillées qui s’en sont chargées. Ensuite le pasteur, ce monsieur chauve, de teint noir, de bleu vêtu, monta sur le podium et commença le culte. Il nous invita à ouvrir nos bibles et à lire Ephésiens Chapitre 33. Il se fit dans la grande enceinte, un silence de cimetière. Un silence qui faisait montre de la grande dévotion dont le pasteur faisait l’objet de la part de ses fidèles. Etait-ce du respect, de la considération ou une vénération ? C’était en tout cas, à n’en point douter, le Moïse des lieux. Pendant que je cherchais ma vieille bible, que j’avais entre temps soigneusement laissée dans ma chaise pour éviter de laisser certaines pages voleter, ces messieurs devant moi comme ces dames à ma droite sortirent leurs tablettes tout comme le pasteur pour y lire le passage cité. Waouh! Je n’en revenais pas, une église moderne où les tablettes sont les supports sur lesquels il faut lire la bible virtuelle. A défaut, les téléphones mobiles servaient de support pour certains fidèles. Pauvre de moi!!! Moi qui suis tellement attaché à ma traditionnelle bible.

Je regardais encore cette jolie fille, oui celle-là même. Elle était montée sur l’estrade et a remis un document au pasteur. Un recueil de cantique que le pasteur et cette fille, pardon cette femme qui se trouve être celle du pasteur ont composé pour les fidèles. Ma rêverie prit fin à ce moment même, je me suis dit : une si jolie fille pour ce Monsieur chauve ? Haha ! Comme si, les chauves ne pouvaient pas sortir avec de jolies filles. A y voir de près, elle paraissait avoir presque le même âge que son mari, le pasteur. Il fallait des fidèles pour acheter ce recueil. Pour son lancement, il fallait proposer des sommes pouvant propulser la vente massive du document. Ce sont des recueils spéciaux, a dit le pasteur.

Ayant commencé timidement, j’étais loin de voir venir la déferlante de propositions qui allaient faire magistralement leur entrée. Des cinquante milles que je trouvais déjà assez impressionnants, quelle grande ne fut pas ma surprise lorsque le monsieur d’à côté proposa de donner deux cent mille francs. Je pensais que le débat était clos quand derrière surgie une voix qui, elle offrira cinq cent mille francs. Cinq cent mille francs pour un document de seulement 15 pages ? Non de Dieu, j’étais stupéfié et ébouriffé, il fallait de peu pour que je sois éboulis.

Si seulement ces généreux donateurs étaient disposés à contribuer autant pour des causes plus nobles notamment financer la scolarité de certains orphelins, offrir un forage d’eau potable à Djarkpanga ou à Aklakou, distribuer des moustiquaires imprégnées à Kélegougan ou à Kémérida, l’église participerait considérablement à l’amélioration des conditions de vie. Il existe déjà des œuvres caritatives dans de telles églises tendant à assurer l’amélioration des conditions de vie des populations, me dira-t-on. Mais il n’en est rien! Pas surprenant, que les églises pullulent partout de nos jours. L’église est devenue un fonds de commerce, et chacun compte gracieusement sur la bonne volonté de ces généreux donateurs.

Soyez sans crainte, ce n’est point une fronde. S’il y avait une chose que Dieu lui-même me reprocherait, c’est bien mon impartialité.

Bien à vous!


Incapables ! Pensez un peu à Adidogomé.

route

Adidohood, oui c’est bien ça ! Adidohood, si vous l’entendez quelque part n’imaginez pas toute suite une banlieue des Etats-Unis ou de l’Angleterre. Ni une portion huppée d’une ville, comme on le voit souvent dans les séries de Hollywood, où la quiétude et la joie de vivre sont au quotidien. Ah ! Non surtout pas, c’est bien, un quartier de Lomé. Ce faubourg à cinq kilomètres du centre-ville de Lomé, où les forages font lois, où les dos d’ânes sont rois, où la double vente de terrains fait des proies, où la canalisation d’eau est une croix, c’est chez moi.

La tranquillité publique y est tellement effective, qu’aucun Grand de ce pays, ou presque, n’y habite. Etrange n’est-ce pas ? Bah ! oui, quel député voudrait sortir sa voiture toute propre le matin et faire un détour de plusieurs mètres chaque fois, évitant la boue et les flaques d’eau, avant de trouver la nationale ? Quel ministre voudrait supporter la pollution sonore des églises sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Quel Directeur d’administration publique, espérant sa nomination dans le prochain gouvernement, voudrait que sa télé s’éteigne et se rallume quelques minutes après en plein journal de 20h sur la TVT (TéléVision Togolaise) ? Quel Directeur de cabinet voudrait passer une heure à attendre l’ouverture de sa boîte mail à cause d’une mauvaise connexion internet ?

Eh ! Oui ils aiment tous le confort et pourtant, même si cher elles sont, ce n’est pas des parcelles qui manquent à acheter ni des maisons déjà construites. Mais non ! c’est le supplice qu’ils doivent vivre au quotidien qui les effrayent. Ils préfèrent laisser la population se débrouiller avec le soit disant minimum vital sans penser à une quelconque amélioration.

Bon, voilà je sortais de chez moi Vendredi matin après une terrible pluie, on aurait cru que le ciel était troué ce matin là. Tellement qu’il a plu toute la nuit et qu’il continuait de pluviner encore. Comme à l’accoutumée, j’ai pris le temps de tracer un trajet dans ma tête. Je ne voulais surtout pas de mauvaise surprise. Ah! Non, pour ce cours de mission avec le vice président de l’université de Kara, j’ai pris le temps de préparer mon costume. Il ne fallait surtout pas que j’arrive en salle mouillé et recouvert de boue. Au grand jamais! J’ai donc sortis ma moto, j’ai passé le chiffon dessus moins longtemps que d’habitude, en me disant dans ma tête de toute façon jusqu’à ce que je ne trouve la nationale goudronnée (le boulevard du 30 Août), elle sera sale. Pourquoi se gêner donc ? Comme un bon citoyen, j’ai toute suite mis mon casque et démarré ensuite ma moto. Plutôt que de passer par les deux principales axes qui s’ouvrent sur ma maison, que dis-je, la maison de mon père, j’ai commencé à faire le tour de mon quartier. J’arrive au niveau de l’église catholique, je la contourne et je prends la voie qui rejoint la fameuse route de terre battue de la CEDEAO. Cette route tellement vaste qu’elle pourrait être comparée à une de San Francisco si d’aventure on finissait par s’en rappeler. Depuis bientôt 10 ans que je suis dans ce quartier, on attend simplement qu’il pleuve pour venir draguer la voie. Posant de sérieuses difficultés d’évacuation des eaux de pluies, l’eau étant stagnant aux deux extrémités de la voie (puisque les rigoles sont inexistantes) et entrainant par ricochet une prolifération opportune de moustiques . Franchement, je me demande souvent si nous avons vraiment des intéllectuels dans ce pays. A quoi bon prévoir des voies si elles ne peuvent être pratiquables ? On devrait peut-être se vanter d’avoir à adidogomé une ribambelle de boulevards impratiquables, que dis-je, une ribambelle d’escaliers (entendez par là des voies dessinant de parfaites courbes oscillographiques) vous secouant fortement tout le long de votre trajet. Pauvre de ma grande mère qui dans sa soixante-dixième année et faible de ses maux de hanche, n’est pas moins obligée de vivre ce calvaire assise sur ma vieille moto sanili qui soufre dejà de cruels maux d’amortisseurs. Une chose est certaine, s’ils ne nous aident pas très tôt à trouver un boulot pour qu’on s’achète une Toyota Avensis, il ne reste pas moins qu’ils sont decidés à précipiter l’amortissement de nos engins à deux roues. Que font ces grands entrepreneurs, ces architectes, ces ingénieurs de ponts et chaussées pendant ces 365 jours pour qu’on soit obligé de vivre le même spectacle douloureux chaque année ?

J’ai pensé à déménager mais parait-il qu’à gbadagbo c’est la totale. Djidjolé aurait bien été mieux, encore faut-il que j’arrive à me trouver une place.

Bien à vous!


Voir Adidohood et mourir !

Adidohood

Chers lecteurs, vous connaissez Adidohood ? Oui c’est bien ça ! Adidohood, si vous en entendez parler, n’imaginez pas toute suite une banlieue des Etats-Unis ou de l’Angleterre. Ni une portion huppée d’une ville, comme on le voit souvent dans les séries de Hollywood, où la quiétude et la joie de vivre sont au quotidien. Même si le nom semble l’indiquer, à tout point de vue, ni pensez aucunement. Pas besoin qu’on vous promène une photo sous le nez pour que vous vous en rendiez compte. (Ce surnom vient de ces jeunes rappeurs talentueux que nous avons dans notre quartier). C’est bien un quartier de Lomé la capitale de mon pays le Togo.

Adidogomé (le nom original), ce faubourg à cinq kilomètres du centre-ville de Lomé, où les forages font lois, où les dos d’ânes sont rois, où la double vente de terrains fait des proies, où la canalisation d’eau est une croix, c’est chez moi.

Un quartier paisible et sécuritaire où il fait bon vivre nonobstant la multiplicité des problèmes que l’on y rencontre tous les jours. (Eh! Oui, on ne se plaint pas du moment qu’on arrive à manger trois fois par jour). Un quartier semblable à ces milliers d’autres que nous avons en Afrique, à la seule différence qu’il y existe encore des parcelles exploitables.

Un quartier très animé par les bars, les restaurants, les crèmeries et les lieux de divertissement. Oui, oui les bars! Je vous préviens toute de suite, si vous n’êtes pas ninja, ceinture noire Taekwondo, maître Kung-fu, que vos os ne sont pas élastiques comme du chewing-gum, évitez les bars d’Adidogomé. Simplement parce que vous ne pourrez pas danser le coupé-décalé ou les morceaux qu’on y joue au quotidien. Il vous faut bien plus que les pas de danses de monsieur tout le monde. Et oui, par ici c’est tout un mélange grimacier de sauts ou des jeux de hanche douloureux, aux allures passements de jambes de Cristiano Ronaldo, sur les chansons de Fally Ipupa. Sans oublier les positions Cool catché des Toofan, un véritable Kung-Fu que même Jet-Li aurait du mal à maitriser. C’est même rien de le dire, il faut s’y mettre pour comprendre le mode d’emploi.

Ce n’est plus ce coupé-décalé authentique que Douk Saga lui-même a créé où tout était relativement simple, facile à danser, tu coupes, tu décales, et tu fais un petit s’envolement en rotation avec ton pied. Un coupé-décalé essentiellement prêt-à-porter. Mais! Non, le coupé-décalé de maintenant, c’est du sur-mesure.

Adidohood fait bien partie des quartiers les plus sécuritaires de Lomé, même si quelques fois les petits voleurs ont raison de nous. Qu’est-ce qu’elle me manque la période Commandant KAMBIA. C’était les années 2002 où cet officier supérieur, commandant du deuxième régiment d’infanterie sis à Adidogomé, faisait régner un ordre et une accalmie sans pareil. Une période marquée par l’efficacité de ces bérets noirs, qui sur eux, avaient pris de faire d’Adidogomé un quartier de paix et de sécurité. Aujourd’hui cette tâche est laissée aux forces araignées qui font du mieux qu’ils peuvent même s’il leur manque beaucoup de technicité.

Vous vous en êtes certainement rendu compte, à Adidohood, nous connaissons les treillis et les voitures d’assaut grâce aux multiples opérations de préparation des forces de maintien de la paix du fait de la présence à Adidohood du Centre d’Entrainement aux Opérations de maintien de la paix. (C.E.O.M.P). Entendez par là qu’Adidohood participe activement au maintien de la paix dans la sous-région ouest-africaine. Inutile de vous rappeler  la bravoure qui caractérise nos forces armées, qui d’ailleurs ont été très souvent sollicitées dans les pays comme la Cote d’ivoire, la Somalie, le Mali…etc !

Ah, j’oubliais! La Maison des jeunes Tv5, cet endroit que j’adore tellement pour les repas succulents qu’on y sert et les jolies demoiselles qui, en venant se cultiver dans la bibliothèque, me donnent de quoi zieuter. Il y en a d’autres qui aiment et qui font tourner les clubs d’atelier dessin, d’animation lecture, de loisirs créatifs, de jeux de sociétés, d’atelier de création de bijoux en perles, ou encore d’atelier de décoration. Vous comprenez donc qu’il y a de la couleur partout, de quoi nous ôter cette vie terne et morne que notre quotidien nous offre bien des fois.  Pour ce qui concerne leur salle de jeux, je m’en tiens de vous raconter. Toutefois, si vous n’aimez pas le vacarme et les sursauts d’humeur, ne vous y aventurez pas. Nombreux sont, ces petits enfants  capricieux, à le visiter. De véritables inconditionnés des jeux télévisés qui ont de quoi s’occuper surtout pendant cette période de vacances.

Qui oserait parler d’Adidogomé sans faire référence au légendaire et prisé Lycée d’Enseignement Technique et Professionnelle. Il s’inscrit sans aucun doute au nombre de nos actifs. Premier lycée d’enseignement technique au Togo, réputé pour l’excellence de son encadrement, le lycée technique d’Adidogomé a contribué pour beaucoup à la renommée de mon quartier. Véritable plateforme de transmission du savoir mais aussi de divertissement, grâce à ses multiples aires de jeux (terrains de basketball, de football, de hand et de volleyball …), ce lycée, fort de sa notoriété draine un monde inimaginable d’élèves, qui pour besoin scolaire viennent élire domicile à Adidohood. C’est dire qu’il s’agit d’un quartier à dominante juvénile et par conséquent ambiancé. On lui prête souvent le nom de quartier par excellence d’élèves et étudiants. A croire qu’il n’y a que chez moi, qu’on trouverait les têtes pensantes et brulantes du Togo, loin s’en faut.

L’expérience du paysage d’Adidogomé, c’est avant tout l’expérience de soi. C’est faire l’expérience du Togo, chez moi. L’autre disait « Voir Venise et mourir ». Moi je dis, avec orgueil, « voir Adidohood et mourir. » Bah oui, qui va se négliger ?

Bien à vous !


Joyeux Noël !!!

Crédit image : gameforge.com
Crédit image : gameforge.com

Il est né l’enfant divin en ce matin de Noël, exactement comme l’avait prévu la prophétie,

 

Comme à l’accoutumée, l’harmonie se ressent dans les familles,

 

Décorations, sapins de noël, nourritures et gaieté se ressentent oubliant les péripéties,

 

Certains le vivent réellement, pour d’autres ce n’est qu’une coquille,

 

Peu à peu nous y sommes maintenant, à ces heures,

 

Où résonne d’une voix uniforme et en chœur, dans tous les cœurs,

 

Ces morceaux, Petit Papa Noël, Jingle Bell, I wish you a Merry Christmas, sans peur,

 

Pas étonnant car personne n’ose déroger à la tradition, aux mœurs,

 

Que cet avènement inonde nos cœurs et nos familles de ses Grâces.

 

Car dans tous les foyers, avec ou sans invitation, aujourd’hui chacun y trouve une place.

 

Joyeux Noël à toutes et à tous !


Une fête sans pétards.

Crédit image : lehavreinfo.fr
Crédit image : lehavreinfo.fr

Petit papa Noël, quand tu descendras du ciel…

Peu à peu nous tendons vers des heures.

Où cette chanson résonnera dans tous les cœurs.

Ici c’est l’heure de la récolte, une période douce comme du miel.

 

Les commerçants sont contents car c’est la période des affaires.

On vend en vampe et on échange en pompe. C’est la période sans mégère.

Le vendeur de pétards cette année est entrain de pleurer.

Celui du riz est entrain de rire car c’est le moment de récolter.

 

De quoi consommer, même le plus pauvre est prêt à faire cette provision.

C’est le moment de récolte rien à craindre pour les dépenses.

Riches et pauvres faisons nos provisions sans offenses.

Les offenses comprenons les. Ce n’est pas insulter ou emmerder autrui.

 

On peut toutefois offenser en exagérant dans ses dépenses à vue.

Les enfants quant à eux n’attendent que leurs jouets.

Leurs géniteurs encore courent après leurs revenus chez les endettés. Rien de superflue !

Somme toute la fête aura bien lieu même si le système de fête à pétard ne sera pas bafoué.

 

On rend grâce… Car les cardiaques ne feront plus des crises sur mauvais souhaits.


S.O.S

Crédit image : pour-un-monde-meilleur.com
Crédit image : pour-un-monde-meilleur.com

 

S.O.S de Kiev à Benie, de Beawar à Peshawar,

 

Ce sont les cris du haut des cimes,

De ces êtres qui chaque jour frôlent l’abîme.

 

On attaque des écoles, on viole dans les taxis, on bombarde les civils, on kidnappe dans les restaurants.

 

Oui ! Le monde saigne.

Personne ne dit mot, donc tout baigne.

 

SOS de la Libye en Syrie, du Pakistan en Afghanistan,

 

Ce sont les hurlements de ces dames,

Qui n’en peuvent plus d’étouffer ces douleurs de mère parce qu’elles sont femmes,

 

On tue des noirs, on viole des juifs, on bombarde les arabes, on égorge les blancs.

 

Oui ! Le monde se porte comme un charme.

Paradoxal, mais l’eau coûte plus cher qu’une arme.

 

C’est ainsi de Gaza à Donetsk, de Damas au Hamas,

 

Triste réalité dans un monde où tout part en vrille,

Où dans les ménages, les rayons de soleil difficilement brillent,

 

Des larmes, des blâmes, des gémissements, des mécontentements,

De plus en plus de dégoûts et de tristounets.

 

Et au milieu de toute cette poudrière,

Là où se produisent de nombreux cimetières,

 

Malala rêve d’une planète un peu plus saine,

D’une planète qui ne respire plus la haine.

 

Les australiens ont, cette semaine, touchés du doigt cette vision,

Ce qui, pour longtemps les éloignera des illusions,

 

D’un monde de paix et non dangereux,

Où plus que la politique, la religion fait des malheureux.

 

Satyarthi garde l’espoir d’un monde neuf et meilleur,

Où on ne tuerait pas des innocents chaque heure,

 

Là où notre cœur ne pleurerait pas,

Là où la raison ferait un nouveau pas.

 

Le somalien n’a pas l’imbécilité de croire en toutes ces velléités,

Un sac de riz ou un sac de maïs ferait lui sa vérité,

 

De quoi agrémenter son quotidien si difficile,

Où longtemps il a attendu cette pluie utile.

 

Le syrien n’a pas le raisonnement d’attendre un tel songe,

Pour lui chacun se cherche, dans ce monde il n’y a aujourd’hui que mensonge.

 

Il attend de trouver d’abord sa paix à lui, qui toutes les portes lui ouvre,

Celle qui au bout d’un voyage en pirogue, se trouve.

 

Malala croit en cette utopie idyllique,

Satyarthi assure que nous pourrions vivre des instants magiques.

 

Tous deux espèrent un peu de changement dans notre société,

Où moins de gens baigneraient dans leur propre sang avec fierté.

 

Une société où l’animalité ne sera pas plus maîtresse que le raisonnement,

Celui qui indéfiniment guiderait les hommes en de meilleurs temps.

 

Mais comment y parvenir,

Dans un monde où chacun cherche son avenir ?

 

Alors en ces vers, lentement meurt l’espérance d’un jour,

Trouver l’espoir d’un monde meilleur pour tous.


Ce cochon de temps.

Crédit image : meteo-paris.com
Crédit image : meteo-paris.com

Tiens, ce cochon de temps dehors.

Et moi et ma femme, tous les deux dans le plume, bien au chaud, avec une petite lampe à côté.

C’est ça la vie !

 

Et toi homme et ta petite femme bien au chaud dans le plume, en train d’écouter la pluie, le vent, ce sifflement sur votre toit.

C’est ça l’harmonie !

 

Tiens, ce cochon de temps qui me fait penser à toi.

Au gout de tes lèvres, à cet effluve dans laquelle j’y noie mon âme et mon cœur.

C’est ça le manque !

 

Et toi homme qui pense à la couleur des yeux de ta femme, où tu y trouves toute la douceur du monde.

C’est ça le bonheur !

 

Tiens, ce cochon de temps qui me fait t’aimer plus fort.

Et toi, prunelle de mes yeux, et moi, heureux à jamais.

C’est ça l’amour !

 

Et toi, homme qui bat ta femme, qui néglige tes enfants, qui découche tout le temps.

C’est ça la méchanceté !

 

Tiens, ce cochon de temps qui me rappelle nos disputes, nos prises de bec et notre rupture.

C’est ça la mélancolie !

 

Et toi homme, ami de l’alcool, ennemi du raisonnable, ami de la honte, ennemi de la bienséance.

C’est ça l’irresponsabilité !


Rendez-moi ma sécurité.

Crédit image : koaci.com
Crédit image : koaci.com

 

Il semble que nos dirigeants soient des éternels amnésiques. Ils font des promesses, l’annoncent avec tambour et cymbale pour ensuite les oublier. Pathétique !

Bien le bonjour à vous, lectrices et lecteurs.

Il y a environ une semaine, nous avions été confrontés à une situation non anodine et très inconfortable dans mon quartier, Adidogomé, un quartier qui jadis, faisait bien partie des quartiers les plus sécuritaires de Lomé.

Qu’est-ce qu’elle me manque la période Commandant KAMBIA. C’était les années 2002 où cet officier supérieur, commandant du deuxième régiment d’infanterie sis à Adidogomé, faisait régner un ordre et une accalmie sans pareil. Vous connaissez Adidogomé ? Non ? Lisez ce billet-ci.  

Nous sommes dans ce quartier de Lomé où la criminalité prend de plus en plus d’ampleur sous le regard couard et moqueur de nos forces armées. La sécurité qu’on y a de nos jours n’est que virtuelle. On se demande si c’est vraiment des militaires que nous avons dans ce pays. Ou des hommes pleutres seulement capables de gazer des étudiants sur le campus ou des manifestants dans la rue.

 

Quoi de mieux qu’un plaidoyer de deux citoyens, Cédric et moi (lire ses billets, ici), qui, d’une seule voix interpellent, les autorités dirigeantes à plus de mesures de protection, aussi bien que vous, nos frères et sœurs à faire preuve de plus de prudence en cette fin d’année ?

Le plaidoyer du citoyen inquiet.

Oui je parle bien de l’insécurité, de celle qui règne à Lomé et ses environs depuis un moment. Cette insécurité cautionnée par le laxisme de ceux qui ont la charge de nous protéger. Ceux-là qui pour leur part bénéficient d’une escorte militaire, qui vivent dans de luxueuses maisons dans des quartiers goudronnés et décorés de lampadaires. A croire qu’il n’y a qu’aux nécessiteux qu’il est interdit de donner quoi que ce soit. Ceux-là qui ne conduisent ni vélo, ni moto dans les ruelles lugubres truffées de chômeurs vite reconvertis en malfrats des quartiers environnants de la commune de Lomé. Ils ont rendu le tablier avant même d’avoir commencé la tâche.

Ils sont pourtant les mieux payés, les plus privilégiés, oubliant qu’ils sont là pour nous servir et que c’est d’ailleurs pour ça que nous les payons de notre poche. De nos fonds collectifs dont nous leur avons confiés la « mauvaise gestion », que dis-je, la gestion.

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Où ont-ils laissé les pouvoirs régaliens de l’Etat ? Où ont-ils laissé le maintien de l’ordre public, la sûreté des biens et des individus ? N’est-ce pas là, l’élément indispensable de la vie en communauté. Il n’est pas moins important que chaque togolais mangent à sa faim, que les jeunes que nous sommes, après avoir été martyrisés sur les fameux campus universitaires de Lomé ou de Kara trouvions un travail à faire après cette si prisée Licence LMD qui n’a pas traîné en besogne pour nous montrer ses limites. Loin de moi l’idée de décourager mes jeunes frères et sœurs dont le rêve est de l’avoir, car quoi qu’on dise, seul l’espoir qui nous reste quand on a tout perdu. Mais là encore, ne peut avoir de l’espoir que celui qui vit.

Comment pourrait – on ne pas avoir peur pour sa vie, quand chez moi à Adidogomé, banlieue périphérique de Lomé, les gens se font braquer et holldoper à 20h, quand le pauvre conducteur de taxi moto dont la nombreuse famille attend le retour pour pouvoir survivre la soirée de plus que le bon Dieu aura bien voulu leur accorder, se fait fracasser le crane à l’aide d’un marteau par son passager pour sa Sanya CG-125, vieille de cinq ans déjà, quand ces délinquants munis de machettes coupent la route au monsieur de la cinquante qui a économisé des années durant sur son maigre salaire de la fonction publique pour voir un soir sa Toyota flambant neuve ( chère de sa sueur), lui dire au revoir à jamais?

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Et pourtant c’est bien dans mon pays que l’effectif des forces de l’ordre tend à rivaliser celui de la population civile. Qu’il vous plaise de me dire à quoi servent ces milliers de militaires casernés dans les multiples camps dont je me garderai de faire l’inventaire, ces centaines de policiers qui du matin au soir, fort de leur oisiveté sillonnent les ruelles de Lomé conduisant des motos sans plaques, comme pour dire «  mon treillis vaut doublement une plaque ».

A quoi bon verser mensuellement un salaire à ce beau monde, qui se ventant souvent de la dureté de leur formation militaire, ne peuvent même pas faire des patrouilles nocturnes dans nos quartiers délaissés à eux-mêmes ? Pourquoi après avoir bu de toute la journée des calebasses de boisson locale ( toukoutou), ne peuvent-ils pas la nuit, constituer des compagnies et faire la ronde ne serait-ce que pour dissuader ces malfrats qui grandissent dans l’impunité ?

Je vous admire beaucoup, vous voyant habillés en tenue kaki, épaules décorées de galons, parlant avec autorité et courage, alors mes chers officiers, commandants de nos multiples garnisons, prenez vos responsabilités.

J’en ai fini.

Bien à vous !


 SMS : un crime contre la langue française

Crédit image : wikibusterz.com
Crédit image : wikibusterz.com

Bien le bonsoir à vous chères lectrices et chers lecteurs,

Excusez cette publication tardive et non hasardeuse de ce billet. Il semble que le sort n’ait pas voulu que je vous le produise plus tôt.

Sans doute les effets d’une certaine utilisation excessive du moteur de mon blog.

Entre un manque d’inspiration et le #BlogGarage il fallait donc que je remette et le compteur et le moteur de mon blog à zéro pour repartir à pleine puissance.

Commençons comme ceci…

« G tlmt mal d’le dire, 22 ans d tortur, d brizur, d morclmnt et q saij encor ? Lalfabé franxè a conu l pir mutilatn k1e lang p8s conètr. Il è dvnu lobjé d dstrctn d 1 et d stsfctn d otr. Cei pa aiz et srtt enuye à dchfr qd l txt st écri ds 1 tel forma. Nn slma i fo dd8r sw mm l mo employ mè i fo o6 chrch à cmprdr l logiq vwr l sens d c ki y è di. C ki 6 vs ny èt pa abitué vs lais ds 1e catalep6 dvn l txt. C dc 1e sort décol okel vs èt mi d forc. Vs m s8v ? Wi ? Wi ou nn ? Ba, falè le dir i ya 22 an ! »

Crédit image : futura-sciences.com
Crédit image : futura-sciences.com

Je reprends donc pour vous.

J’ai tellement mal de le dire : 22 années de tortures, de brisures, de morcellements et que sais-je encore ? L’alphabet français a ces vingt-deux dernières années connu les pires mutilations qu’une langue puisse connaître. Il a fait l’objet de distraction des uns et de satisfaction des autres. Oui, c’est ça. Suivez mon regard, bande de pervers !

Ce n’est pas aisé et surtout ennuyeux à déchiffrer quand les textes sont écrits dans un tel format. Non seulement, il faut déduire soi-même les mots employés, mais il faut surtout chercher à comprendre la logique voire le sens de ce qui y est dit. Ce qui, si vous n’y êtes pas habitué vous laisse dans une catalepsie devant le texte. C’est donc une sorte d’école à laquelle vous êtes mis de force. Vous me suivez ? Non ? Oui ou non ? Bah, fallait le leur dire il y a 22 ans !

En plein cours, à table, en marchant, en réunion… on écrit de plus en plus de textos. La plupart de nos SMS sont écrits sous le coup d’une impulsion, d’une réaction, d’une pensée qui se prolonge jusqu’à sa matérialisation, au geste d’écriture. C’est souvent une écriture pulsionnelle. Elle laisse donc affleurer notre vie intérieure, avec ses soubresauts. Elle peut faire état d’émotions intenses. C’est authentiquement une écriture branchée sur notre intériorité. Elle permet de partager des pensées et des affections qu’on n’extérioriserait pas sans le SMS, et qui resteraient alors, comme on dit, «lettre morte». Oui, en partie, parce que Twitter et Facebook ont fait changer la donne. Ceux qui n’ont pas le sens de la rétention pullulent sur ces deux réseaux sociaux. Et sont faciles à distinguer par leur statut ou leur publication.

Quelques exemples si vous voulez saisir l’essence et la quintessence de ce paragraphe.

–          J’ai eu mon BAC.

–          Mon mec sort avec ma copine. Quel salaud !

–          Ma femme n’a rien préparé ce soir. Je vais chercher un truc à manger dehors.

–          J’ai un entretien d’embauche demain. J’espère que j’aurai le poste !

–          On a tous eu un prof qui n’était jamais absent. Pluie – Tornade – Congé – Cours de rattrapage – Journée fériée – Fin du monde. Il est toujours là ce fils de pute.

Ecrire un SMS c’est donc une écriture de l’intérieur tournée vers l’extérieur. Parfois, c’est comme si on ne pouvait pas la réprimer, un peu comme un geste d’agacement, ou un objet qu’on renverse par mégarde. Souvent, on écrit un SMS dans un élan, un peu comme on éternue. C’est une écriture qui n’est pas toujours sous contrôle.

Vous me suivez là ? Oui ? Continuons donc…

En réalité, on se relit peu ou presque pas avant d’envoyer un SMS. On a même tendance à se relire seulement après coup. Et effectivement, parce qu’il s’agit d’une écriture pulsionnelle, on a tous un jour ou l’autre envoyé un texto qui ne s’adressait pas à celui qui l’a reçu. Souvent aussi, il y manque des mots, il y a des lapsus. Sans compter que la machine, l’appareil lui-même, votre téléphone en fabrique aussi, notamment via le système T9 d’écriture automatique. (Oui vous avez compris, je ne parle pas de vos Htc One x ou Samsung Galaxy qui ont un dictionnaire. Je parle de vos Nokia 3310 et de vos Motorola 1+1) Mais personne n’en fait grand cas, on dédramatise. Dans les SMS, il y a une forte tolérance à l’erreur comme à la faute d’orthographe: on considère que le lecteur corrigera de lui-même. (Comme si nous étions tous des professeurs de français. Hum…) La faute d’orthographe ne dit rien du niveau de compétence orthographique des gens. Mais c’est faux hein ! Il y en a qui se cache derrière leur SMS pour cacher certaines fautes. Souvent, non seulement parce qu’ils ne savent pas l’écriture correcte du mot en question, mais aussi parce qu’ils ont la paresse de le vérifier dans le dictionnaire. Pourquoi faire tout cet effort si on peut masquer rapidement tout ça dans un SMS ? Contrairement, les e-mails exigent plus de précision. Cette lecture bienveillante qu’on fait des SMS ne marche pas du tout dans les e-mails, dont on attend une orthographe impeccable. L’e-mail a davantage le statut d’une lettre, il est souvent scrupuleusement relu. Le SMS est lui un espace intermédiaire où toute la responsabilité du sujet n’est pas engagée. On peut donc ne pas le prendre au pied de la lettre.

Petit cours d’histoire.

Le concept du SMS (« short messaging service ») a été inventé en 1984 par l’Allemand Friedhelm Hillebrand et le Français Bernard Ghillebaert. Des expériences d’Hillebrand, il est apparu que la longueur requise du message était de 160 signes, là où Twitter s’est basé plus tard sur 140 signes. (Oui, ils ont fait du copier-coller. Et alors ? ) En réalité, le premier SMS n’a été envoyé que des années après, le 3 décembre 1992 pour être plus précis, par le développeur de logiciels britannique Neil Papworth.

Papworth souhaita ainsi un « Merry Christmas » au destinataire, à savoir Richard Jarvis, directeur de l’entreprise télécom britannique Vodafone. Il tapa son message historique sur son ordinateur, parce que ce n’était à l’époque pas encore possible sur un téléphone mobile. Le SMS ne s’imposa cependant vraiment qu’en 1997, lorsque Nokia lança sur le marché le premier GSM à clavier complet.

Un mode préféré d’excuse.

Il nous est arrivé au moins une fois de nous envoyer un SMS. Soit pour fuir une situation (discussion ennuyeuse, réunion de famille, etc.) soit pour simuler une indisponibilité. Oui, c’est certain qu’on l’a tous au moins une fois fait. Certains s’envoient des SMS à eux-mêmes. Un penchant narcissique non ? Il y en a d’ailleurs plusieurs sortes. Vous êtes dans un bar avec un ami, vous venez de vider 8 bouteilles, mais vous n’avez que l’argent de 5. Vous vous envoyez un SMS comme quoi vous devez rentrer parce que votre femme ne retrouve pas ses clés et que vous devez lui ouvrir la porte avec les vôtres. Vous lui donnez l’argent des cinq bouteilles et vous lui dites de vous faire les comptes après. Très astucieux non ? C’est très connu des soûlards. Pendant que vous attendez votre copine tranquillement, un ami se pointe chez vous et vous plonge dans une longue discussion. Vous vous envoyez un SMS pour prétexter qu’on vous cherche quelque part. Hahaha ! Très ingénieux. N’est-ce pas un signe de ruse et d’habileté ?

Je fais partie de ces personnes que les SMS répugnent et rebutent. J’aime bien lire les textes écrits en entier, peu importe le support. Non seulement je considère que réduire les écrits à un format SMS  est un crime contre l’alphabet français, crime auquel je ne participerai pas. Je n’y vois qu’une «mise à mal de la langue française». Mais, est-ce que je suis anti-progressiste ? Non !

Puisqu’il semble que toute chose connaît une apogée pour ensuite inéluctablement descendre vers son déclin, mais c’est sans compter l’esprit malin et révolutionnaire de ces scientifiques qui poussent chaque jour la limite de l’impossible, qui veulent  faire maintenir la gloire de la science dans ce monde jusqu’au bout. A vous donc qui jouez, mimez, falsifiez voire, singez la langue française, je vous dis courage !

J’ai dit !