Guillaume DJONDO

Cet opportunisme qui tue nos filles. (Partie II)

Crédit image : matchingpoints.fr
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Je suis conscient de ce que les lignes de ce billet affecteront beaucoup de personnes dans mon entourage. Je m’excuserai d’avance de transposer ces événements douloureux, que nous avons tous mis aux oubliettes,  de notre monde physique à celui virtuel. Puisse les lignes qui suivent nous apprendre quelque chose.

« La seule habitude qu’on doit laisser prendre à l’enfant est de n’en contracter aucune. » disait Jean-Jacques Rousseau.

C’est dans un état nostalgique et mélancolique que j’adresse mes cordiales salutations à chacune et à chacun de vous,

Il y a 10 ans, j’avais déjà une idée toute faite de ce que sera ma vie à mes 25 ou 30 ans. Je m’imaginais avec la même copine, un peu de barbe, les mêmes ami(e)s, un boulot et tout ce qui va avec, un salaire, une autonomie financière, une maturité grandissante, un appartement, un nouvel engin à deux ou à quatre roues, etc…

Par un fait hasardeux, il y a 11 ans, j’ai rencontré cette fille. Une rencontre qui mettait fin à mon errance dans les bouquins et dans les magazines. Elle m’a montré ce visage de l’amour, celui que j’ai cherché depuis toujours. Celui qui m’a ôté de ces longues soirées cloîtré dans ma chambre. Celui-là qui m’a permis de découvrir qu’en dehors de la littérature, il y avait une autre vie.

Je m’en rappelle comme si c’était hier, à la bibliothèque municipale. On s’est pris par la main, et côte à côte on a marché le long des fleurs du bâtiment. On s’est embrassé langoureusement comme deux jeunes amoureux. On s’est fait des déclarations enflammées, des poésies et des lettres de romances, des promesses idylliques et utopiques.

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Je parle de ces rencontres que vous faites et qui vous donnent l’impression d’avoir trouvé votre voie. Ces rencontres qui vous permettent subitement de retrouver cette confiance en soi. De ces rencontres qui vous donnent le net assentiment d’être amoureux. Tellement on se sent si heureux, qu’on se met à  chanter partout en chœur. Parce qu’au fond, on pense avoir trouvé sa sœur de cœur ou son âme sœur.

Elle s’appelait Adjélé. Elle avait le teint couleur d’ébène. Elle sait parler comme les hellènes. Quand elle sourit, elle illumine les cœurs. Elle met, partout où elle passe, les gens de bonne humeur. Elle est le bien dans toute sa splendeur. Enfin, c’est ce que je voyais !

Moi j’étais un garçon mystérieux. Un, comme il en existe peu. Je me disais que je n’étais pas comme eux. J’étais pour beaucoup le chevalier solitaire. Celui qui, dans le quartier, n’était que rarement solidaire. Le genre qui a un cœur de pierre. Erreur sur la personne !

Adjélé était belle comme la lune. Ses longs cheveux noirs tournaient dans l’argenté si bien que son nom lui collait à la peau. Adjélé était moins timide que moi. Elle avait dix-neuf ans. Dix-neuf ans, à cacher sa douleur d’être orpheline de père et de mère. Trois ans à n’en plus pouvoir supporter ses tuteurs, à rentrer à la maison, la peur au ventre. Adjélé devait, quand elle n’était pas à la maison, terrer sa solitude pour prendre comme seul ami quelqu’un d’imprévisible comme moi.

Elle retrouvait ses trois amies, Carmen, Elda et Yvonne, chaque weekend, entre deux coups de peignes chaudement posé dans un miroir sur leur terrasse et des plans de sorties nocturnes ou diurnes. La fenêtre ouverte, le casque sur les oreilles, elle se complaisait dans les musiques urbaines,  dans les démons de la vie et dans l’incertitude de voir le lendemain.

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Un trublion féminin surprenant

Avec l’âge et le temps, Adjélé n’était franchement pas aussi extraordinaire comme je l’ai cru; elle était belle mais trop indiscrète pour ne pas exister, là fut sa plus grande erreur, car elle ne put jamais toucher ce qui l’enchaînait. Elle aimait tellement la vie, le sentiment de plaire partout où elle passait, la joie de se complaire dans les sorties, de goûter à tout et à rien au risque de déplaire.

En même temps qu’elle disait m’aimer elle avait le scrupule d’écrire des « je t’aime » à d’autres personnes. Parce qu’elle avait de l’estime, de l’admiration et un profond respect pour moi, elle ne se permettait pas de me réduire à ses petits caprices.

Les autres s’en chargeaient à ma place. Crédit, lingeries, vêtements, frais de coiffure, etc… Parce que je l’aimais éperdument, je ne voyais pas tout ça. Je me fiais moins aux changements de sa moralité, de son physique, et de sa personnalité. Il y a de ces signes qui m’auraient mis la puce à l’oreille mais je ne m’en suis pas fié. (Sortie nocturne, réponse tardive à mes messages, inaccessible par moment, changement de téléphone) J’étais amoureux et c’est tout ce qui comptait pour moi.

Pour moi elle était égale à elle-même jusqu’au jour où je tombai sur une photo d’elle et d’un monsieur dans la galerie d’un ami (à l’époque nous étions tous friands des transferts par bluetooth de photos, vidéos et musiques). Les prises de becs ont commencé, l’indifférence s’est installée, des tentatives de réconciliations, et comme j’avais une fierté insurmontable, un égo surdimensionné, un égocentrisme intangible, je ne lui ai pas vraiment pardonné. Erreur de jeunesse !

Je suis devenu acariâtre, insensible et méchant. Mais en réalité c’était parce que je l’aimais toujours. Je feignais que ce n’était plus le cas jusqu’à ce matin où j’ai appris qu’elle partait en voyage avec le même monsieur (nous étions dans le mois d’août, en vacance). J’avais oui dire qu’elle partirait à 8h. Je me suis hâté, après des semaines sans répondre à ses messages, sans décrocher ses appels,  je me suis hâté d’aller chez elle 1h avant pour la dissuader. Elle n’a pas eu la décence de m’accorder un peu de son temps. J’étais resté planté sur leur terrasse. Le monsieur en question arriva, de teint clair, pas togolais mais étranger, le genre habitué à porter des boubous. Ils passèrent une demi-heure dans sa chambre, puis s’en allèrent. Je me souviendrai toujours des larmes qui coulaient sur le visage d’Adjélé alors que la voiture qui l’emmenait s’éloignait lentement. Elle me regardait par le rétroviseur. Et moi qui la regardais de loin, impuissant et méprisable. Quelques larmes, quelques regrets, la vie continue.

C’est à la rentrée universitaire, à la reprise des cours qu’Yvonne m’a appris qu’Adjélé aurait fait un accident pendant les vacances et qu’elle aurait succombé. Le seul souvenir que j’ai gardé d’elle c’était ce visage en larme ce matin-là. Hum… J’ai passé des semaines à me morfondre, à me dire que j’aurais pu faire quelque chose pour elle. Je m’en suis voulu et je m’en voudrais toute ma vie de n’avoir rien pu faire pour empêcher cela.

Comme on dit, les bonnes choses ne durent jamais. Quoique.

Crédit image : revelations-medias.com
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Ces filles qui meurent opportunistes

Puisque très souvent seuls ceux qui se ressemblent, s’assemblent, Carmen et Yvonne, les deux autres copines d’Adjélé n’ont pas non plus pu échapper à un funeste destin. En effet, Carmen était la plus âgée, la plus frivole et plus laxiste qu’Adjélé. Elle et moi, on ne s’entendait pas vraiment à cause de son goût trop prononcé pour la poche des hommes. Ce qu’elle ne cachait d’ailleurs à personne, encore moins à nous. Elle s’en fout comme on dit. Mais je l’aimais bien pour son humour, pour son côté réaliste et sa maturité.

Carmen, je l’ai rencontré par un hasard quatre ans après en revenant d’une messe à 8h. Elle allait au même moment à un culte dans un de ces ministères qui pullulent partout comme des champignons de nos jours. Je ne l’ai pas reconnu du tout. Mais elle si. Elle s’était dépigmentée, elle avait un teint indescriptible, une allure de mannequin, une poitrine opulente et un visage méconnaissable. Enfin, méconnaissable pour ceux qui l’ont connu quatre ans avant.

On a échangé nos contacts et on s’est rencontré une semaine plus tard. Elle s’est excusée pour ce qu’il y a eu et m’a confié qu’elle en était à son second mari parce que le premier l’ayant quitté pour impossibilité d’enfanter. C’est le second qui l’a obligé à fréquenter ce prieuré dans mon quartier. Pour faire simple, elle en est arrivé à sortir pendant deux ans avec un Ibo qui dépensait énormément pour elle. Il était à ses petits soins sans se soucier de combien c’était. En contrepartie, il ne lui faisait pas l’amour avec le membre masculin mais se limitait seulement à la lécher.

Puisqu’elle n’enfantait pas, il a été conclu par ce pasteur que ces séances de léchages auxquelles elle s’était livrée, n’étaient pas physiques mais spirituelles. Qu’elle se faisait lécher par quelqu’un qui spirituellement prenait l’apparence d’un serpent et donc extirpait la puissance de sa partie génitale. Un an plus tard, j’aurai appris par un coup de fil d’Elda que Carmen aurait trépassé un soir du 21 Décembre 2011. En larme, elle m’apprenait également que c’est un passant qui a découvert le corps sans vie d’Yvonne, recouvert de mouches avec les parties génitales coupées, les seins tailladés et le ventre parcellisé pendant le mois de novembre 2009 à Parakou. Elle avait informé de ce qu’elle allait rencontrer un ami là-bas. J’ai juste crié « mon Dieu ! C’est impossible. Yvonne qui me paraissait moins naïve et plus sage ? » Comme quoi l’apparence est tellement trompeuse.

Crédit image : commemoi.ca
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S’abandonner très vite ou s’accrocher à des espoirs insensés

C’est une histoire comme une autre. Peut-être bien ! Mais au fond, j’avais perdu trois amies avec qui j’ai passé la majeure partie de mon adolescence, avec qui j’ai grandi, et ceci en l’espace de ces 10 années écoulées. J’avais compris que les petites relations entre copains ou copines très souvent nous affectent et nous changent radicalement. J’avais compris que notre société se préoccupait plus de nous donner une apparence plutôt que de nous enseigner des valeurs morales. J’avais compris que plus le temps passe plus les choses vont de travers : avant c’était on tombe amoureux, on se marie, on fait des enfants. Mais, maintenant, on fornique, on tombe amoureux et peut être on se marie. J’avais compris que les parents  et leur enfants se complaisaient au nom d’une prétendue mondialisation à laisser leur petite filles sortir en culotte, à porter des jupes courtes et provocantes, à fréquenter de nombreux garçons, à sortir tard et à rentrer à l’aube. J’avais retenu que la plupart des parents ont failli à éduquer leur enfants, que la meilleure éducation c’était celle à l’ancienne : couvre-feu à 23h, dîner en famille, discussion avec les enfants sur leur sexualité, bref… tout devait passer par les vraies valeurs morales. Aujourd’hui tout est laissé à l’église, à la religion et à la télévision. Une religion ou une télévision qui ne nous permet pas de faire le distinguo entre la morale et la foi, la morale et l’illusoire. Tout est mélangé ! Le système est tchakalisé…

Parents d’hier, devenus grands-parents, parents d’aujourd’hui et parents de demain, prenez vos responsabilités.

Plutôt que d’apprendre à vos filles à se défendre contre des garçons, apprenez plutôt à vos garçons le caractère sacré de la féminité, apprenez à vos garçons de ne pas violer vos filles. Mais que peut-on faire si déjà à 8 ans vous restez inerte quand elles vous répondent c’est la tendance, c’est la mode ? Si vous laissez vos filles sortir en ville en petite jupe, en tenue transparente laissent leur seins à découvert, en petite culotte, les cuisses luisantes ?

Enfin, je vous quitte avec ces trois citations : « L’éducation que l’on donne d’ordinaire aux jeunes gens est un second amour-propre qu’on leur inspire. » disait Duc de la Rochefoucauld ; celle de Jean-Jacques Rousseau qui dit « On façonne les plantes par la culture et les hommes par l’éducation. » et celle d’Edward Gibbon qui dit « Tout homme reçoit deux sortes d’éducation : l’une qui lui est donnée par les autres et l’autre, beaucoup plus importante, qu’il se donne à lui-même. »

Bien à vous !


Ce pile ou face dans la politique du président Faure Gnassingbé.

Faure

Ces dernières 24h j’ai dû chercher un repère entre le blogueur et l’humaniste que je suis. S’il faille que je me mette dans la peau de ce blogueur objectif, il est patent que je prenne le risque de biaiser les lignes de ce billet en privant mes lecteurs de certains détails qui sont pour autant importants. Par contre s’il faille que je mette une camisole d’humaniste, je prenais le risque de laisser submerger mes émotions, de laisser couler no limit cette humanité qui est en moi, de produire un billet fantasmagorique et donc subjectif.

La tentation était tellement forte que j’ai dû décider il y a 12h de ni le produire ni le publier. Tant parce que par faute de consensus entre ma raison et mes sentiments, ce billet me sortirait « manu epistolari » de la léthargie dans laquelle je plonge souvent ce blog. Tant parce que je risquais de produire un billet de type cliché et militant alors même que je ne suis d’aucune coloration politique, pas encore. Je reviendrai une autre fois vous dire pourquoi.

Mais ce matin une voix s’est élevée en moi en me demandant : à quoi te servirait ta plume si elle ne parle plus ? Si elle ne dit plus les choses telles qu’elle la pense ? Les choses telles qu’elles doivent être et non telles qu’elles sont ? N’est-ce pas là une fuite en avant ? Un accouplement avec l’anarchie ? Voudrais-je du languide ?

Non, non et non… Hop ! J’ai pris ma plume et voilà !

Par un concours de circonstance je me retrouvais hier mercredi 28 Janvier 2015 dans les locaux qui abritent le siège du C.A.C.I.T ( Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo ) sis à Hedzranawoé où s’est déroulée une conférence de presse co-organisée par les victimes, les parents des victimes et les responsables du CACIT sur le thème : 10 ans après les événements de 2005. A quand la justice ? A quand la fin de l’impunité ?

Cette conférence a eu un double but :

– Interpeller le gouvernement Togolais pour exiger une justice aux victimes, aux parents des victimes et la fin de l’impunité toujours monnaie courante.

– Exhorter le gouvernement à tourner son regard vers les victimes dont les conditions physiques, morales et financières sont de plus en plus dégradantes ; Et d’une certaine façon atténuer les souvenirs douloureux de ces derniers à la veille de la commémoration des 10 ans du décès du feu président Gnassingbé Eyadéma.

Vous connaissez Eyadéma ? Oui ? Ok. Vous savez ce qui est arrivé après son décès ? Oui ? Non, vous ne savez pas. Laissez-moi vous raconter ma version des événements.


Un récit douloureux

En 2005 j’étais encore élève en classe de première A4 dans un des prestigieux lycée de la ville d’Atakpamé. J’étais naïf et comme tous ces ados de mon âge, j’avais des posters de Diam’s, Singuila, Allen Iverson placardé contre le mur de ma chambre. (Un merci à la revue mensuelle Planète jeune) J’aimais la musique, j’aimais la danse (n’en témoigne mes diverses prestations en tant que Corneille et membre du groupe Westlife avec mes amis Lébénè, les frères Aboda, Eli… Etc.) J’aimais la culture, j’aimais le sport (basket principalement) j’aimais la natation. Bref j’aimais tout sauf la politique. Vous êtes étonnés ? Laissez-moi vous dire pourquoi.

Atakpamé était sous la main mise d’une classe dirigeante qui adhérait à deux idéaux d’un côté l’ancien parti R.P.T et de l’autre le parti U.F.C. Tout ce qui se faisait à Atakpamé avait deux colorations soit le blanc, soit le jaune. Et moi comme très peu de personne étions au juste milieu. Trêve de verbiage…

Je suis rentré un soir de l’école après une courte journée. D’habitude nous finissons les cours à 17h mais ce soir exceptionnellement le prof avait fini à 15h30. Je me suis changé et me suis rendu chez mon ami et frère Didier Okpodjou. (C’est l’un des deux meilleurs amis que j’avais dans mon quartier, Agbonou-kpotamé)

Pendant que je me délectais de ma bouillie de mil que j’avais entre temps acheté chez ma revendeuse préférée, que je me faisais plaisir à lentement et soigneusement boire, je vis une horde de camions militaire (trois en tout) qui faisait des allers-retours dans le quartier. Je me suis dit que c’était peut-être une patrouille pour dissuader ces petits malfrats qui se plaisaient à escalader les murs des voisins de nuit comme de jour.

C’est quand je suis arrivé chez Didier, que j’écoutai sur les ondes de la radio Lomé, l’ancien premier ministre Koffi Sama pleurnicher comme quoi le « baobab venait de tomber », que je compris toute suite l’urgence de la situation. A peine ai-je voulu demander d’après Didier que sa mère m’intima l’ordre de rentrer à la maison parce que l’ambiance dans le quartier commençait à être délétère. Tout le monde se pressait de rentrer chez lui.

Tellement que la rivalité entre les deux forces politiques était flagrante que la psychose d’une guerre civile envahissait déjà les esprits.

Ce fut ensuite une kyrielle rapide d’événements. La désignation en 24h, si j’emprunte l’expression de mon tonton Cyrille, du « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme » en tant que député, président de l’assemblée nationale, président de la république par intérim pour finir le mandat de « Président fondateur le père, paix à son âme ».

Cette inique désignation a conduit à une première contestation, qui elle a conduit à des violences qui ont émaillé les quartiers comme Doulassamé, Djama, Hihéatro, Lom-nava, Nyekonakpoè, Midoudou, Agbonou-campement (fief d’un certain Major Kouloun), Sada, Agbonou-kpotamé.

Puis on en est arrivé à un semblant de régularisation de la situation par des élections présidentielles du 24 Avril 2005. La désignation de nouveau du  « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme » était la goutte d’eau de trop qui a débordé le vase.

Déjà ce dimanche soir, jour du scrutin, on pouvait observer une certaine détermination dans chaque camp d’en découdre si les résultats ne s’avéraient pas être ce qu’il pensait. C’est ainsi que les jeunes se sont mobilisés déjà vers 15h à Agbonou-kpotamé pour suivre le décompte des voix qui s’est fait à 18h avec torche et bougie allumées.

1h après, soit 19h on pouvait voir de loin des pneus brûles, des flammes et de la fumée, signe de ce que la tension montait. On avait appris d’une dame qui s’est réfugiée chez nous pendant l’émeute que le véhicule militaire qui transportait les urnes de la petite ville de Datcha à la préfecture d’Atakpamé, véhicule dans lequel elle se trouvait a été pris d’assaut par des individus armés de fusils artisanaux et de machette, a été brûlé avec le contenu. ( Urnes, chauffeurs, militaires, les observateurs des différents partis politiques )

C’est avec une désolation acérée, une banqueroute morale effilée, un anéantissement psychologique sans précédent que la population d’Atakpamé s’est réveillée le lendemain, Lundi 25 Avril 2005.

La consternation était sur tous les visages. On pouvait voir des corps décapités, des crânes cassés à coup de massue, des corps calcinés, des voitures qui continuaient de fumer, des sandalettes de différentes couleurs, des gouttes de sang, des impacts de balles sur des maisons, etc. Ce qui a secoué moi et mon entourage, c’est le corps sans vie d’Akouètè retrouvé sous une baraque de cabine téléphonique, qui gisait de sang sur le sol, laissé à la merci des mouches, un ami avec qui nous jouions au football, un jeune de 16 ans très brillant à l’école, timide et fils unique de sa mère. Combien de larmes n’ont pas coulé ce matin ? Combien ?

Nous avions pleuré Akouètè, nous l’avions tellement pleuré que nous nous sommes décidés à faire le recoupement de comment il en arrivé là (jouer un peu à des agents de la C.I.A) Parce que selon la dernière information que nous a donné sa mère et son demi-frère (un fils à son père), il s’était enfermé dans sa chambre déjà à 18h30 quand les échauffourées ont commencé. Il n’était plus sorti depuis.

Il s’est donc avéré que quelqu’un qui échappait à certains individus est entré dans leur maison, s’est caché quelque part dans le noir. C’est dans l’intention de trouver ce dernier que les miliciens, armés par le sieur Kouloun et un certain libanais, M. Abou kérim, sont entrés de force dans la maison ont commencé à s’attaquer à tous les garçons qui avait un gabarit à terrasser Mike tyson. C’est ainsi que deux autres demi-frères d’Akouètè, Kodjo et Kokouvi, plus chanceux que lui, s’en sont retrouvés avec des séquelles sur le dos, sur le visage et sur la poitrine.

Akouètè avait donc été frappé dans son sommeil, traîné de force par terre avec tout le sang qui giclait sur lui jusqu’à la devanture d’un de mes voisins, les LOMDO.

Il n’était pas le seul dans le cas. Je ne m’évertuerai pas à citer tous les défunts de cette nuit puisque j’en connaissais la plupart dans le quartier. Je peux juste vous dire que la tristesse était à son paroxysme ce matin-là et les jours qui ont suivi.

Un certain « Charles Taylor » membre influant de l’U.F.C s’est vu sa maison bombardé dans la nuit du mercredi 27 Avril au matin du Jeudi 28 Avril 2005 aux environs de 2h du matin. Nous avions entendu un premier bruit assourdissant puis une demi-heure après un autre bruit strident de même intensité. Ce n’est que le lendemain matin que nous avions pris conscience de ce que les militaires étaient passés faire le sale boulot dans le quartier. J’ai dans mes lointains souvenirs l’image de M. BATOMA, le corps sans vie, le ventre ballonné, retrouvé devant les toilettes, que les miliciens de l’U.F.C ont tué dans sa maison en l’obligeant à consommer l’eau de sa fausse sceptique. L’image de la maison de M. BAWE, mon ancien directeur de collège,  que les miliciens de l’U.F.C ont détruit à coups de marteau et de burin, de son fils Maléki qui a dû fuir à cause de son gabarit. L’image de tous ces jeunes garçons aux muscles fort luisants et remarquables que chaque camp, comme l’autre, R.P.T comme U.F.C, venait tuer en pleine nuit.

Tout s’est apparenté à une sorte de règlement de compte toute la semaine du 25 Avril. Les militants du R.P.T une fois la nuit tombée qui s’en prenaient à ceux de l’U.F.C et vice-versa. 5 jours après les élections et la proclamation des résultats désignant « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme » vainqueur du scrutin, toute activité avait cessé à Agbonou-kpotamé, ce n’était plus un quartier mais un village dans le désert. C’était un silence de cimetière, un black-out sans précédent, un mutisme dans lequel on pouvait entendre tout petit sifflement à des kilomètres. On ne pouvait voir des signes de vie humaine qu’à des centaines de mètres parce que la plupart avaient pris des destinations tout au moins inconnues. Le long des rails du marché d’Agbonou, on pouvait voir dans la journée, des hommes, femmes et enfants, nattes et bagages sur la tête se dirigeant vers des destinations indéfinies.

Il y avait une odeur nauséabonde quand on s’aventurait plus loin dans les quartiers comme Kéta, Nyekonakpoè, Lom-nava et ses environs. C’était surtout des corps en décomposition. Signe palpable de ce qu’il y a eu des affrontements meurtriers. Mais aussi et surtout des exécutions sommaires par les miliciens du R.P.T et des proches de M. Kouloun dans la maison blanche d’Abou kérim.

Combien d’Akouètè sont morts ce soir du 24 avril 2005 ? Combien d’Akouètè sont morts innocemment cette semaine-là ? Combien d’Akouètè sont morts à Lomé, à Aného, à Amlamé ? Combien ? Combien ? Combien ?


Un double visage de l’exécutif Togolais.

Peu de temps après, une mélopée d’initiative ont été entrepris pour tenter de nouer les liens et de ressouder le tissu social fortement déchiré lors des élections présidentielles de 2005. Entre autre, la signature de l’Accord Politique Global (A.P.G), la communication d’une Politique de Paix et de Réconciliation Nationale, l’institution de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (C.V.J.R), le discours historique d’Atakpamé où « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme » déclarait « plus jamais ça sur la terre de nos aïeux »

Bien des années après, 10 ans bientôt jour pour jour des événements de 2005, ou 5 ans où certaines actions ont été entreprise, c’est selon, c’est une lapalissade qu’aucun effort concret n’a été fait pour réconcilier le peuple Togolais. C’est une lapalissade, une exactitude, une platitude que pendant 10 ans tout n’a été que du folklore, du gâchis financier, des résidus de contention. Un divorce très prononcé entre la parole et les actes, une rupture flagrante entre les discours et les actions, une banalité, une obséquiosité et une servilité digne d’un manipulateur.

Oui, une flagornerie sinon une sournoiserie à laquelle se sont livrés l’exécutif Togolais et son entourage.

Oui, une simulation sinon une dissimulation de ses véritables intentions pour n’avoir pas mis en œuvre les recommandations de l’A.P.G adoptées en 2006 par large consensus.

Oui, une imposture sinon une désinvolture pour n’avoir pas laissé les tribunaux Togolais instruire les 72 plaintes introduites par les victimes et leur parent des événements de 2005 au coût cher de 25.000 F.C.F.A

Oui, une fourberie sinon une tartuferie pour n’avoir pas jusque-là pris en compte la décision de la Cour de Justice de la C.E.D.E.A.O en date du 13 Juillet 2013. Décision stipulant que : « l’État togolais a violé le droit des requérants à être jugés dans un délai raisonnable consacré par l’article 7.1 (d) de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des peuples. »

Oui, une contrevérité sinon une malignité pour n’avoir pas appliqué les recommandations de la C.V.J.R.

Je ne suis pas de ces jeunes et cons, pour reprendre l’expression de mon tonton Yann, que des hommes sans vision ont convaincu que le meilleur moyen de réaliser ses rêves, c’est de rêver petit et immédiat. Ces jeunes et cons à qui on a fait croire que le gain facile d’aujourd’hui était suffisant et qu’il ne fallait pas en demander plus. Ces jeunes et cons à qui on fait croire que construire les routes et les infrastructures dont nous avons été privés pendant deux décennies était le signe que le pays avançait, et que c’était une faveur que l’on nous faisait. Ces jeunes et cons dont on achète méthodiquement et systématiquement le silence.

Je finirais bien ce billet en disant que les discours s’envolent mais les réalisations restent. Et pour n’avoir pas réussi à entrer dans l’histoire avec la matérialisation de ses promesses, pour n’avoir pas concrétisé en deux quinquennats la majeure partie de ses engagements, pour n’avoir pas pu rendre justice à mon défunt ami Akouètè, les autres victimes et leur parents, pour avoir surfé sur la précieuse confiance d’une jeunesse qui croyait en lui, en son désir de rendre justice, d’asseoir un véritable climat de Paix et de Réconciliation Nationale, pour avoir raté tous ces coches, l’exécutif Togolais s’apparente aujourd’hui à une pièce de monnaie qui a deux faces mais surtout aucune valeur.

Il a perdu toute crédibilité et toute véracité de ses paroles. Je ne lui ferai donc pas le plaisir d’être naïf et d’adhérer à un wait & see encore une fois.

Cette femme, Mme AGBODO Viviane qui a vu son Mari brûlé vif. Ces messieurs, AKPAGLO Komlan laissé pour mort au bord de la lagune à 200 mètres de chez lui et AZIAGBEDE Kokou qui s’est vu éclaté au visage une bouteille de gaz lacrymogène à lui lancé par des militaires habillés en béret rouge. Pour ne citer que ceux-là… Et dire qu’à ces mêmes victimes on demande d’aller s’inscrire sur des listes électorales pour une énième élection présidentielle. Leur a-t-on donné la garantie que 2005 ne se reproduira plus ? Leur a-t-on assuré que ce discours « plus jamais ça sur la terre de nos aïeux  » aura le retentissement qu’il faut ? Leur a-t-on donné à l’heure actuelle des raisons de croire en un Togo exempte d’un 2005 bis ?

Ce subterfuge, ce sauve-qui-peut, ce cabotinage auquel l’exécutif Togolais s’est livré  ces 10 dernières années, j’en ai assez vu. Il est temps de changer d’acteurs pour suivre un nouveau cinéma.

Dites-lui que les dictions restent libres mais qu’en réalité, les faits sont plus sacrés sinon consacrés. N’en déplaise à son austère honneur,

J’ai dit !


#TWEETUP228 – SaisonVI : ces intimidateurs depuis la Villa Te Deum !

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Le rendez-vous du donner et du recevoir qui réunit toujours en fin de mois toute la twittosphère Togolaise ne s’est pas faite dans la dentelle ce Samedi 24 Janvier. (Quoi ? Pourquoi je vous vois soupirer?)

Déjà le thème retenu était assez révélateur d’une certaine passion qui se dégagerait des échanges. En effet, pour cette Saison VI, la thématique retenue était : la Cyberintimidation. Comme une cerise sur le gâteau, il a fallu que ce soit dans un cadre privé ; une magnifique terrasse et du wifi haut débit ; vision V.I.P sur l’émergence 2030 pour un tweetup.

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Sonya était aux petits soins… On avait l’impression qu’elle sortait tous ses petits plats d’un sac à malices ! merci à toi de nous avoir oint de précieux délices… Si la quiche était lorraine, la brochette était alsacienne et le gâteau… bah rappelez-vous, avait sa cerise… nous avons bu le calice… pardon… la canette, jusqu’à la lie ; Maintenant que je revois ton sourire, ce dernier n’aurait-il pas suffit pour nous rassasier sans qu’on t’ait mangé ? Vous l’avez compris, tous les twittos avaient eu leur passeport depuis quelques jours pour un vol agréable.

Il y a de ces passagers qui ont pris l’aéronef à 15h GMT sans faute. Il s’agit de SenyonSem, Aphtal Cissé, Eli Sem’s, Salaudlumineux alias Vence Adzimahe, et moi, Guillaume Djondo. (Qui dit que je n’ai pas besoin de préciser mon nom là-bas ? Qui ? Shuuuuut ! Silence…. C’est pour faire le distinguo entre ceux qui aiment la ponctualité et ceux…. euh… euh… euh… phrase introuvable !mémoire morte, disque dur plein… etc.)

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Comme à l’accoutumée des salutations, quelques blagues et moins drôle, la cyberintimidation d’Aphtal Cissé qu’a identifié toute suite Vence au sujet de ma publication-ci qui a animé mon mur facebook au cours de la semaine. (Ah ! Oui, l’actualité oblige)

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Comme un très bon cyberintimidateur, il a relevé ce qui ne lui a pas plus. J’ai rechigné ; il a procédé à l’intimidation sur ma page facebook, au calme. Ahem… Un match de tennis de nos pensées ?

Le léger retard des autres a refréné le déroulement des travaux. Ces retards consécutifs, juxtaposés, arrivées jouxtées, des pas de twittos mis bout-à-bout débarquant sur la terrasse saupoudrée de wifi, canettes, bouteilles d’eau, victuailles ; la tweetupsphère aux arrivées tardives non-justifiables mais justifiés ont duré une demi-heure. On a donc dû annuler le voyage en Avion pour prendre un train moins confortable à 16h. (Agrrrrrrrrrrrrrrh j’ai toute ma mâchoire contre certains… ceux qui sont à l’heure sont les #originels le reste de la meute en retard est #)

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Finalement c’est bien avec l’arrivé de William et Gauthier (la brillante Team de Panoramique Créative) que les travaux ont été enclenchés. Une parenthèse a toute suite été ouverte en marge des discussions au sujet de la #PhotoIntimidation à laquelle se prêtait un Aphtal Cissé. (Oui, oui… Il intimidait sérieusement avec son appareil Canon que le père Noël lui avait offert. Est-ce que c’était un cadeau pour intimider ? Moi, je ne sais pas hein !)

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Le modérateur du jour, Salaudlumineux dans toute sa saloperie a dû esquiver à deux reprises la place qui lui était réservée. Qu’avait-il à reprocher à cette magnifique chaise ? La chaise lui rappelait-elle quelque chose ? Sa conscience lui jouait-elle des tours ? Nous en saurons plus de son retour des congés s’il ne revenait pas ire ou ivre. (YES !)

C’est finalement un rafraîchissement de Sonya Tomegah (la co-organisatrice de cette Saison VI avec Lovejoyce Amavi) qui l’a galvanisé pour qu’il prenne la place qui lui revenait.

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Prenant le train à mi-chemin (oui c’est possible) Yannick et Alain, KokoRenaud et Roland, ont rejoint les twittos très très ponctuels qui discutaient déjà sur la thématique retenue.

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En deux tours de table, une présentation a été faite d’abord de la droite vers la gauche, ensuite ce qu’évoquait le terme cyberintimidation de la gauche vers la droite. Chacun des participants s’est livré à cet exercice de définition pour expliquer à sa façon ce que cette terminologie lui évoquait. D’emblée il a été relevé les filles jumelles de la cyberintimidation que sont la cyberescroquerie, la cybercriminalité, et son fils qu’est le cyberharcelement.

On pouvait entre autre retenir que la cyberintimidation peut être scindé en deux mots :

– Cyber : le fait d’être derrière un écran d’ordinateur et connecté à internet.

– Intimidation : le fait d’inspirer de la crainte. D’exercer une pression malveillante sur quelqu’un.

En définitive on peut retenir que la cyberintimidation est le fait d’exercer à distance une pression malveillante sur quelqu’un dans un but précis. Quoique.

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Des échanges passionnants (merci à Aphtal pour la version audio, lire ici ) ont conduit à énumérer des exemples parmi tant d’autres :

Nabila, à qui on n’a pas hésité à jeter le premier tweet, puis le deuxième, puis le énième ; Patrick Balkany portes closes ou compte clos  sur twitter, déçu de ne pouvoir manger tranquillement sa galette des rois… Charlie était seul roi en ce début de Janvier… il n’arrivait toujours pas à comprendre Jeté en pâture à la twittosphère, les twittos, les doigts durillonnés sur leurs smartphones ont poussé le capitaine de mairie de Levallois à détruire ses vaisseaux sociaux.

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Elolo Adzra d’entrée de jeu s’interroge sur la conscience de celui qui ira cyber-intimider l’autre. En-a-t-il conscience ? Sait-il véritablement ce qu’il fait ? Ou pense-t-il se comporter normalement.

Un professionnel du comportement humain, psychologue de son état, Alain Sedaminou ouvre alors la réflexion sur le cyber-harcèlement ; qu’il ne faudra pas confondre avec une cyber-intimidation ; à partir de quel moment cyber-harcèle t-on ? quand devient-on un cyber-intimidé ? posez-lui la question sur son compte twitter ; sans l’intimider bien-sûr.

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Et puis Yann Moebius, rappelant la fâcheuse tendance des twittos à être méchants dans ce monde  virtuel qui nous rassemble. Beaucoup prennent leurs pieds à détruire des réputations, à insulter, à apporter leur pierre de cyberintimidation à la décadence de la e-reputation de l’autre.

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Crédit image : HashtagCom

Et la mieleuse blogueuse Farida fit son entrée en scène.

Enfin, pour le Salaud Lumineux, il est important d’être Homme avant tout, et de ne s’en tenir qu’à ses convictions, contre vents et marrées, ces vagues de tweets violents qui sont sensés déstabiliser le twittos dans l’arène twitter. Quand on ne veut pas être cyberintimidé, il faut avoir un mental de résistant. Seulement, les ados, les jeunes, nos enfants demain, ces êtres sensibles une fois qu’ils sont risibles, s’y sont-ils préparés ?

Oups ! Nous sommes déjà arrivé à destination. Mais avant, je vous laisse pour d’amples explications ce billet d’une compatriote, Gisèle. Le prochain voyage, on l’espère cette fois en avion, se fera le Samedi 28 Février 2015 à 15 heures. Bah, patience ! On vous dira le lieu plus tard.

Bien à vous !


Togolais, tous à vélo ! (Partie II)

Crédit image : togoportail.com
Crédit image : togoportail.com

Faire du vélo au Togo est une activité menée très souvent individuellement, hors d’un cadre organisé. Souvent pour se déplacer d’un endroit à un autre : d’un village à un autre, de la maison à l’école, de la maison au marché. Parfois avec un copain de quartier, avec une amie qui a besoin d’être soutenue parce qu’elle aurait honte toute seule et parfois aussi en famille (un papa qui sort avec sa fille de 7 ans et son fils de 10 ans). A ce titre, d’aucuns la considèrent comme un sport, à partir du moment où elle est pratiquée dans les mêmes conditions de régularité et d’intensité, souvent les samedis matin entre 6h et 9h, en aller-retours entre la maison et un des terrains de football du quartier.

Par contre, faire du vélo au Togo en club ou en association est rare parce que ça implique un abonnement hebdomadaire ou mensuel, des cotisations, des entraînements réguliers avec un coach, une activité menée à un rythme soutenu, avec éventuellement l’objectif de réaliser des performances. Ceci demande un investissement en argent, en temps et en motivation. Beaucoup se demandent si cet investissement est possible, ils veulent s’éviter gaspillage, déception et découragement. Très souvent la précarité de leur situation financière,  l’hésitation et le doute les dissuadent d’y souscrire.

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Faire du vélo pour se faire plaisir

Avant toute autre chose, le plaisir doit être le facteur principal dans le choix d’une activité telle que le vélo. Sans ce sentiment de plaisir, il est difficile de persévérer ou de maintenir l’assiduité nécessaire aux progrès des performances et aux bénéfices sur la santé.

Ce plaisir peut prendre divers aspects : excitation immédiate ressentie lors des entraînements individuels ou en groupe, euphorie d’avoir réussi à battre son propre record, joie d’améliorer une performance personnelle ou simplement de se retrouver entre amis.

D’autres plaisirs peuvent également être ressentis avec le vélo : sensations extrêmes, contemplation d’environnements différents comme la haute montagne, les forêts, les falaises.

Faire du vélo pour se sentir séduisant

La beauté est une question d’époque, de mode et de culture. Mais de tout temps, les figures athlétiques ont servi d’étalon à la représentation physique. Choisir de faire du vélo pour plaire (ou se plaire) est donc compréhensible.

Ce bénéfice peut être ressenti même sans modification majeure de la morphologie : un ventre un peu plus plat, des jambes un peu plus fermes peuvent suffire pour que la personne ait une meilleure image d’elle-même et se sente plus confiante par rapport à ses capacités.

De plus, le simple fait d’avoir à effectuer une activité telle que le vélo, même sans grand bénéfice esthétique, donne une image de soi plus positive qui se retrouve également dans les regards renvoyés par l’entourage.

Faire du vélo pour gérer son stress

Le sport à vélo déclenche dans l’organisme la production d’hormones appelées endorphines. Ces hormones déclenchent chez l’individu une telle sensation de bien-être qu’une véritable dépendance peut s’installer. Le vélo oblige également à se concentrer sur autre chose que ses idées noires, son travail ou ses ennuis domestiques. Il permet d’avoir des moments pour soi-même, en dehors des tracas de la vie quotidienne.

Cette activité, quand elle se pratique en pleine nature, aide à s’évader, à changer d’horizon. Une manière de s’éloigner des problèmes, non pas pour les fuir, mais pour les aborder plus sereinement.

La compétition à vélo permet d’acquérir une meilleure confiance en soi et d’apprendre à gérer des moments de tension. Elle contribue améliorer sa capacité à prendre du recul, capacité qui est clef dans la gestion du stress.

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Faire du vélo pour rencontrer les autres

Le vélo se pratique souvent seul, à deux ou en groupe. C’est une occasion de se retrouver entre amis ou de faire de nouvelles connaissances. Le vélo aide parfois à rompre l’isolement. Les personnes qui préfèrent les activités individuelles aux sports collectifs ont néanmoins la possibilité de les pratiquer dans le cadre d’un club, où elles pourront rencontrer d’autres amateurs et participer à des épreuves au sein d’un groupe.

Il est tout à fait normal de rechigner parfois à faire de l’exercice à vélo : rester chez soi semble une bien meilleure solution lorsqu’il fait chaud, froid ou lorsqu’il pleut ! Un sport comme le vélo, qui procure vraiment du plaisir, fera vite oublier le petit effort nécessaire pour surmonter cette difficulté et, après la séance, laissera une impression de victoire sur la tentation de rester chez soi.

Nous sommes d’accord ? Oui ? Alors, tous à vélo !

Bien à vous !


Togolais, tous à vélo ! (Partie I)

Crédit image : tootogo.tv
Crédit image : tootogo.tv

L’environnement social Africain est un vrai condensé de risques. Ce qui n’encourage guère l’utilisation du vélo. Pour quelqu’un qui a passé son enfance à l’intérieur du pays, dans des villes comme Atakpamé, Sokodé, Kara, et Dapaong, je peux vous dire qu’au Togo, nous n’avons pas de route mais des pistes. Nous avons des chauffards et non des chauffeurs (qui ne respectent pas le code de conduite, ils ne le connaissent d’ailleurs pas tous). Nous avons une flopée de vélos d’occasion qui, même déjà utilisés, reviennent très chers. Nous avons de ces proches qui regardent d’un œil torve les enfants qui ont des vélos (un grain de jalousie conduisant à la pratique de magie noire sur les enfants), etc.

Il y a 10 ou 15 ans, avoir un vélo au Togo était considéré comme un signe extérieur de richesse. Ça vous surprend ? Ah ! Oui, ce n’est d’ailleurs pas qu’au Togo. C’est un facteur commun à la plupart des pays africains. Un enfant qui avait un vélo était considéré comme un gosse de riche et si ce dernier se hasardait à être condescendant, ça confirmait toute suite ces préjugés.


 

Je me rappelle mes années à l’école primaire, ces ami(e)s que j’ai eu et qui venaient en cours à vélo. C’était pour certains un moyen de fanfaronner et pour d’autres un moyen de tisser de nouvelles amitiés. Cette amitié naissait du fait que les autres pouvaient s’essayer à leurs vélos. Mais l’imprudence et la difficulté d’apprendre vite à les utiliser réduisaient la durée de vie de ces vélos, les détruisaient. Ceci provoquait la frénésie et la colère de certains parents qui venaient à l’école pour gronder leurs enfants d’avoir été trop généreux, les maîtres d’avoir été trop laxistes et les écoliers de n’être que de sales profiteurs (ah ! Oui, très souvent des dames mégères).

Je n’ai eu mon premier vélo qu’en classe de Sixième. Mon père me l’a offert parce que je venais de réussir mon Certificat d’Etudes du Premier Degré (C.E.P.D) qui se trouve être le premier examen national déterminant dans la vie de tout jeune écolier togolais. Je me rappelle que j’avais hâte de l’utiliser, de le montrer à mes ami(e)s, de permettre à mon copain Maxime et à mes deux copines Trysha et Carelle de l’essayer. Je faisais des allers-retours au salon toutes les 15 minutes pour le toucher, m’assurer qu’il ne s’envolerait  pas, je criais « yes » par moment. J’avais surtout hâte qu’il fasse jour pour que je puisse l’utiliser. Tout ça était l’extériorisation d’une joie immense qui m’envahissait. J’étais heureux, et pas qu’un peu.

Crédit image : munstalbert.ca
Crédit image : munstalbert.ca

Des années ont passé, et j’étais devenu plus âgé que ce vélo. Je ne pouvais donc plus l’utiliser. C’est donc ma petite sœur, Ghislaine, qui en a bénéficié pendant deux ans. Puis elle aussi a passé l’âge de l’utiliser. Ce transfert de propriété de frère à sœur ou de grand-frère à petit frère est très fréquent. Cédric, mon meilleur ami, m’a raconté que son premier vélo, lui, il ne l’a eu qu’auprès de Serge, son grand-frère. Ce dernier, l’ayant amorti pendant trois ans et ayant passé l’âge de l’utiliser, le lui a donc légué.

Mon second vélo, je l’ai eu après les examens de fin d’année de la classe de Seconde. J’avais tant voulu qu’on m’en offre un, un an plus tôt, c’est-à-dire quand j’avais réussi à l’examen du Brevet d’Etude du Premier Cycle (B.E.P.C). Tellement que je l’avais attendu, que ça me hantait, tant parce que le lycée auquel je m’étais inscrit était à 1 km de chez moi, tant parce que même si papa me déposait en voiture le matin, il fallait que je rentre à pied en compagnie des autres camarades de quartier, à midi sous un soleil de Sahara, et que je me retapais le même trajet aller à 14h30, puis retour à 17h30. Je revenais tout en sueur, épuisé puis très ire. J’en suis même arrivé à détester un peu mon père pour ça. Mais au fond, ce n’était que de l’éducation. Tellement que j’ai été gâté tout petit, il fallait toute suite une rupture avec les vieilles habitudes, autrement mes parents auraient fait de moi un enfant friand de facilité.

Crédit image : cyclisme-amateur.com
Crédit image : cyclisme-amateur.com

Je revenais de l’école un soir où nous étions allés faire des Travaux Manuels (T.M.), des travaux où nous allions dans les champs du directeur (des abus ou des détournements de pouvoir que j’ai compris plus tard pendant ma deuxième année à la fac de Droit), où nous balayions la cour du lycée, où nous sarclions la devanture de l’école, etc., quand je suis tombé sur un vélo BMX vert citron, garé dans la cour de la maison. Je ne sais pas pourquoi mais ça a été pour moi un non-évènement. Je ne me suis pas senti heureux comme je l’aurais voulu. En réalité, parce que je ne voulais plus d’un vélo mais d’une moto. En un an, les envies ont grandi, les priorités ont changé. Je m’estimais assez grand pour en utiliser mais hélas, c’était vélo ou pieds. J’ai dû choisir celui qui me ferait le moins suer, le vélo.


 

Il y a particulièrement deux tranches d’âge au cours desquelles nous, les Togolais, aimons faire du vélo. Entre 5 et 15 ans parce que nous voyons nos copains le faire ou parce que nous sommes tentés d’essayer ce moyen de locomotion que nous voyons dans les magasins ou dans des publicités à la télévision.  Satisfaction pour une minorité et insatisfaction pour la majorité, les parents étant pauvres et ne se souciant que du salutaire: aller à l’école, manger, aller au champ, aller vendre au marché, etc.


–          Folly, tu veux un vélo hein ? Toi, le garçon avec la grosse tête et des oreilles d’éléphant  là, tu veux me tuer ou bien ? Je vais trouver l’argent là où même ? Tu veux faire quoi avec ? Le bon Dieu t’a fait tes deux pieds pourquoi faire ? Kaaaaaaabli. Moi j’ai commencé à utiliser un vélo à 40 ans donc faut attendre cet âge-là ! Dirait un père à son fils !

–          Solim, c’est toi qui dis aux voisins que je vais te payer un vélo ? Tu veux vendre les condiments aux marchés à vélo ? Ton visage, on dirait morve de moustique que Mazalou a freiné dessus. Si tu n’as pas quitté devant moi toute suite, je vais te montrer qu’il y a sucre dans Ahayoé. Tsrouuuuuuuuuuu ! Dirait une mère à sa fille !


Entre 40 et 70 ans parce qu’on a été diagnostiqué diabétique ou d’une autre maladie qui exige des activités physiques, trop stressé à cause du travail, ou parce qu’on a envie de lutter contre la sédentarité.

Chaque personne âgée qui envisage de faire du vélo le fait pour des raisons qui lui sont propres : besoin de se défouler, envie de se dépasser, désir de plaire. La pratique d’une activité sportive telle que le vélo permet souvent d’atteindre plusieurs objectifs à la fois.


 

En définitive, utiliser un vélo dans un contexte socio-politique difficile en Afrique, particulièrement au Togo, est tributaire de certaines situations. Les parents ne les offrent qu’en guise de récompense, ou pour un usage commercial.

Tout ceci est bien dommage parce que se déplacer en prenant son vélo c’est avant tout faire du sport presque gratuitement pour pas cher, c’est bon pour la santé du corps. C’’est bon pour sa santé mais aussi pour la santé des autres car on ne pollue pas. C’est bon pour la santé de son portefeuille. C’est aussi un geste citoyen : on participe au désencombrement des villes, on ne pollue pas l’atmosphère, on ne fait pas de bruit.

A très vite !


Cet opportunisme qui tue nos filles. ( Partie I )

Crédit image : maliactu.net
Crédit image : maliactu.net

Détrompez-vous toute suite, je ne suis pas encore père. Oui, détrompez-vous, je ne le suis encore guère. Ce n’est pas un fatum hein. Mais non ! C’est juste que pour le moment, c’est un projet émargé au carnet de mes probabilités sinon dans mes faisabilités. Autant commencer à apprendre la vie et le langage de père non ? Nous n’en sommes pas encore là. Passons donc…

Lomé, la capitale du Togo a été secouée ces 4 derniers jours par un évènement malheureux qui a fait le branle-bas de toute l’actualité médiatique nationale. En effet, dans la journée du Dimanche 18 Janvier 2015, il a été découvert le corps sans vie d’une jeune fille dans un puit ou un puisard ( c’est selon. Souffrez de l’imprécision car les versions diverges ) dans le quartier de Bè-Kpota. Oui, c’est ça l’essence du bouche à oreille Africain.

Rien de bien surprenant, chères lectrices et chers lecteurs, bien le Bonjour !

C’est dans ces moments que le #Gnadoè Togolais se trouve tonifié par les petits et les grands, raffermit par les organes de presses, revitalisé par le bouche à oreille des hommes et des femmes, et même ventilé par les réseaux sociaux ou les applications de messagerie ( dont whatsapp et viber ) au-delà des frontières.

Oh ! Que les Africains sont bons quand il faut ragaillardir les informations. Le #Kongossa au Cameroun, le #Kpakpatô Ivoirien, le #Gnadoè Togolais ne sont que des exemples de formulation parmi tant d’autres. ( D’ailleurs des t-shirts avec des graffitis  #Gnadoè sont mis en vente par les Blogueurs Togolais. #Blog228, dites-moi merci pour la publicité ! )

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Un crime effroyable

C’est par le biais d’un ami vivant au Sénégal, Samson Koutcha, que j’apprenais dans la nuit du Lundi 19 Janvier au Mardi 20 Janvier qu’un crime impliquant un Ibo ( ressortissant Nigérian ) aurait été commis dans le quartier Akodésséwa à Lomé et que ce dernier aurait fait objet de bastonnade sévère. Pourrais-je lui en dire davantage ?

La honte d’être blogueur et de n’avoir aucune information satisfaisante m’a offert une nuit blanche à surfer sur le net. A chercher des informations crédibles, à chercher des recoupements chez les autres blogueurs et à finalement me rendre sur place pour lui livrer ceci :

En réalité, une jeune togolaise a été assassinée et son corps jeté dans un puits à Bè Kpota (Lomé). C’était le crime de trop pour le voisinage, ce qui a toute suite provoqué un élan de vengeance des voisins. Les habitants de ce quartier sont donc allés saccager le domicile du présumé assassin et de ses proches. Les jeunes du quartier zélés, ont poursuivis leur quête le lendemain ( Lundi 19 Janvier ) en allant démolir la boutique de vente de pièces détachées de l’ayant mis en cause. ( L’auteur présumé, un Nigérian )

Crédit image : 27avril.com
Crédit image : 27avril.com

Dans le quartier, les Nigérians se sont abstenus d’ouvrir leurs boutiques le Mardi 20 et Mercredi 21 Janvier par peur de représailles. Ce qui est compréhensible quand on sait que ce secteur économique est sous leurs monopoles. En réalité, 98% de vendeurs de pièces détachés sont des Nigérians répartis partout à Lomé et même à l’intérieur du pays. C’est un secteur florissant en raison de la multiplicité des engins exportés de Dubaï, de Chine… Etc…

Ce n’est pas la première fois que la communauté nigériane se livre à ce genre d’actes à Lomé. Il y a bien des années en arrière ( 2002, 2003, 2004 ) où on retrouvait des corps de jeunes filles ou femmes découpés dans leurs réfrigérateurs incriminant la personne même des Ibos ( ressortissant Nigérian )

Le quotidien certes difficile de nos sœurs Africaines ne doit pas les pousser à plonger dans un trublion qui ne dit pas son nom. Beaucoup de gouvernement ont pris conscience de l’absolue nécessité de promouvoir la scolarisation de la Jeune fille. Et l’émergence de la notion d’émancipation n’est pas du reste dans ce combat. Il serait temps que les parents prennent les devant pour inculquer la culture de l’estime de soi à leurs filles et fils.

A très vite !


Maroc : tuera ou tuera pas ? : droit de réponse

Crédit Image : africatopsoprts.com
Crédit Image : africatopsoprts.com

Bien le bonjour à vous chères lectrices et chèrs lecteurs,

Comme je suis heureux de retrouver les murs de ce blog, le vôtre ou le nôtre (c’est selon), les lignes de notre petit monde virtuel avec ma plume sans aucune pression, vous livrez mes impressions avec l’enthousiasme de mes expressions. Ouf ! Enfin, je suis moi-même au milieu de cette dédale où tantôt #JesuisCharlie où tantôt #JenesuispasCharlie. C’est quoi même ?

Mon précédent billet (lire ici) vous renseignera mieux sur la rage que je n’ai pas pu et su contenir la semaine précédente à ce propos. Passons…

Qu’il me soit donc avant tout permis de vous présenter mes vœux les meilleurs pour cette nouvelle année 2015. Contrairement à celui formulé dans mon avant dernier billet ( lire ici), je le ferai cette fois ci de façon risible et moins elliptique. ( Si si je peux rire maintenant. Vous voyez mes dents ? Krkrkr )

Que le Saint Esprit (chrétien, juif, bouddhiste, musulman (s’il y en a), athée… Etc. )) nourrisse vos cœurs de sérénité et de paix, qu’il illumine vos maisons de joie et de bonheur et que cette année 2015 vous donne une vie meilleure, plus de santé et d’amour. Que l’on fasse confiance à Dieu et que l’on préserve notre espoir en un avenir plus lumineux !

Le bonheur étant dans les petites choses, la paix intérieure étant dans l’âme, moi, je vous souhaite les deux à vous et à vos proches ! Voilà, c’est fait…


 

Ce billet que je vais vous présenter a le mérite de revenir sur certains événements récents qui ont secoués à la fois les acteurs, les spectateurs et les observateurs du football mondial le mois de Novembre 2014. Vous l’avez compris, il revient sur ce billet que j’ai publié lors du refus par le Maroc d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations qui devait se dérouler du 17 Janvier au 8 Février 2015. Finalement, la destination c’est la Guinée Equatoriale. (lire ce billet ici)

Faut-il le souligner, ce billet n’est pas mien. C’est un droit de réponse qu’a exercé un aîné Camerounais, j’ai nommé Dania.

Puisque nous en sommes à l’heure où la liberté d’expression est revalorisée, voire revitalisée, couplée de l’imminence du rendez-vous du football rond (qui débutera dans deux jours, ce samedi 17 Janvier 2015) il m’a semblé plus judicieux de vous faire découvrir ces quelques raisons qui ont motivés le refus d’organiser la CAN2015 au Maroc. ( Oui, oui, on le sait maintenant ! )

Ce n’est plus dans le secret des dieux, Dania m’a convaincu, et avec son billet je m’en suis sorti inspiré, grandi et mature.


Oups ! J’aurais pu commenter directement le billet sur le blog de Guillaume Djondo qui du reste est un brillant blogueur, mais là n’est pas la question. Cher Guillaume, je suis choqué et déçu par ton billet intitulé Maroc : tuera ou tuera pas ? . Je suis d’abord surpris par de tels propos : « Eh, bah, messieurs de la CAF, vous êtes des assassins ambulants et déguisés. C’est maintenant clair ! A un crime contre l’humanité, le Maroc dit non. Et non c’est non ! Allez chercher vos complices ailleurs ». Sans me faire l’avocat de la CAF (mon ami Junior Binyam le ferait mille fois mieux que moi), j’aimerais d’emblée te dire que l’assassin c’est le Maroc, et pas la CAF. Oui monsieur ! Le Maroc est en train d’assassiner le football africain et c’est pourquoi je lui offre ce café noir amer.

Crédit Image, www.lemaroc.monipag.com
Crédit Image, www.lemaroc.monipag.com

Vois-tu, je rêvais du Maroc. Je rêvais déjà de me retrouver au Maroc en Janvier 2015. J’ai toujours admiré le royaume chérifien, son histoire, ses rois, ses villes, etc. Pendant des années, les camerounais étaient téléspectateurs de la chaîne de télévision 2M, et on avait déjà remarqué que ce pays là était très avancé en matière de journalisme, de technologie et de divertissement. Mieux, la coopération entre le Maroc et le Cameroun a permis que de milliers de jeunes bacheliers camerounais (notamment Joëlle-PatriciaMahouvé YolandeJonathan LobèBaudouin Boanimbek) reçoivent des bourses d’études chaque année au Maroc. De nombreux amis y ont reçu leurs parchemins. Le Maroc a aussi investi dans le secteur bancaire camerounais et est le principal actionnaire de la société des eaux du Cameroun.

Un tel pays ne peut qu’être l’ami du Cameroun, d’autant plus que le Cameroun y a remporté sa deuxième CAN en 1988 et la LG CUP en 2011. Je rêvais donc du Maroc, de revoir mon amie mondoblogueuse AHLEM B et ses cousines nues. J’étais déjà enchanté de la voir devenir mon guide touristique. Je me souviens lui avoir dit : « viens investir au Cameroun, tu ne seras pas déçue ». Je rêvais du Maroc, en pensant à VBH, le rappeur camerounais, finaliste du prix Découvertes RFI en 2008 qui y avait donné un concert à Agadir. Je rêvais d’y retrouver mon ami d’enfance, le chanteur  Eric Berlinger. Je rêvais donc du Maroc, de  ses plages, de ses sardines, du Tajine.

Hélas, le rêve s’arrête là ! Il s’est transformé en cauchemar le weekend dernier. Le Maroc insiste pour le report de la CAN 2015. Pourtant, quelques jours avant, la CAF avait été claire : jamais une CAN n’avait été reportée depuis la création de la CAF, la maladie à virus Ebola ne représente pas une menace pour l’organisation de la CAN selon l’OMS. Par ailleurs :

« La CAF estime que le dispositif sanitaire actuel mis en place au Maroc, et dont l’efficacité a été prouvée, est largement capable de faire face au flux très limité (…)  de respecter le calendrier international tel qu’élaboré par la FIFA, afin de garantir la libération des joueurs évoluant dans les clubs étrangers, ces joueurs représentant une majorité au sein des sélections africaines et permettant le rayonnement du football africain ».

Des pressions sur le Maroc.

Difficile de croire que le Maroc n’a pas cédé à la pression de quelques pays européens pour prendre cette décision. D’abord, les enclaves de Ceuta et Melila sont des portes de sortie d’immigrants africains vers l’Europe. L’Europe craint sans doute un flux d’immigrants pendant la CAN. Et le Maroc, candidat depuis plusieurs années à l’adhésion à l’Union Européenne, se plie aux exigences de l’Union qui lui a du reste attribué un statut avancé en 2008. Oui, le Maroc crée une nouvelle barrière, une de plus, comme le dit Steaves, « les barrières de séparation n’en finissent pas ». Un mur de plus pour le séparer de l’Autre Afrique. Celle qui est indésirable, celle qui est répugnante. N’oublions pas que le Maroc avait quitté l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1984 pour protester contre l’admission en son sein de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le Maroc n’est donc pas membre de l’Union Africaine et veut être membre de l’Union Européenne.

Crédit Image : www.tanargan.com
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L’autre paradoxe marocain dans le refus d’organiser la CAN en 2015, c’est la demande de report au mois de Juin 2015, puis à Janvier 2016. Question simple : Comment le Maroc est-il certain qu’à ces dates là, le virus Ebola ne sévira plus en Afrique ? Comment expliquer que le Maroc maintienne l’organisation de la Coupe du Monde des Clubs en Décembre 2014 avec un club espagnol ? l’Espagne qui a connu un cas d’Ebola, y participe, mais le Maroc refuse à plus de 15 pays africains sans Ebola, de venir jouer sur son territoire. C’est pourtant ce même  Maroc qui a permis à la Guinée, pays durement touché par Ebola, d’y livrer ses matchs éliminatoires. Le Maroc permet également à deux clubs guinéens de s’entraîner sur le sol marocain. Soyons donc francs ! Il ne s’agit nullement d’éviter Ebola, mais de céder à la pression et aux intérêts cachés des lobbys et des influences invisibles. On le sait tous, les clubs européens estiment que les joueurs africains qui se déplacent au mois de janvier sont un handicap pour leurs championnats. Donc, on comprend pourquoi beaucoup de médias européens se font les avocats de ce caprice marocain.

Le Maroc n’est pas un pays africain.

Désolé de le dire, mais le Royaume chérifien n’est plus un pays africain. Il veut adhérer à l’UE, est-ce pour qu’on l’appelle encore pays africain ? Il refuse l’Ebola de l’Afrique subsaharienne mais tolère l’Ebola de son voisin espagnol. Est-ce pour qu’on l’appelle encore pays africain ? Il dicte sa loi à la CAF, car la CAN peut bien attendre, mais la coupe du monde des clubs de la FIFA est prioritaire. Est-ce pour qu’on l’appelle encore pays africain ? Le Maroc a-t-il mesuré que le report de cette CAN est un suicide sportif pour le football africain ? Le Maroc a-t-il mesuré que le report de cette CAN est même un aveu d’échec face à Ebola ? Ce n’est pas en fuyant une maladie qu’on la combat, au contraire, on lui attribue un pouvoir que seul le sport peut vaincre par sa faculté de rassemblement. Le Maroc a-t-il conscience qu’il fragilise la CAF ? A-t-il conscience que 6 mois ou un an c’est trop long déjà pour des jeunes talents qui pouvaient briller à la face du monde en janvier ? C’est un crime contre des centaines de joueurs qui misent sur cette CAN pour se valoriser devant des recruteurs. Le Maroc oublie que les jeunes africains sont déjà absorbés par les images des championnats européens, colonisés par les paris sportifs de ces championnats, phagocytés par une ligue des champions de l’UEFA multi-médiatisée, un Euro qui est déjà un mini mondial, et une coupe du monde qui n’a pas encore vu un pays africain dans le carré d’as. Si le Maroc a oublié cela, c’est parce que ce n’est plus un pays africain.

Il a dit !


Une satire où ça tire ? Je suis Charlie Hebdo.

Crédit image : francetvinfo.fr
Crédit image : francetvinfo.fr

Ce mercredi 07 Janvier 2015, Charlie Hebdo, fils du journal Hara-kiri, grand hebdomadaire sis à Paris, où les employés s’exercent au quotidien à la lourde tâche et à la noble profession, celle d’informer tout en faisant rire en ce monde où tous les événements tendent à faire pleurer, a fait l’objet d’une attaque crapuleuse et pernicieuse, vile et bestiale, infecte et abjecte, maléfique et tragique, terroriste et…

Je pourrais m’évertuer à trouver tous les qualificatifs adéquats à cette forme de lâcheté. Mais du reste, est-il qu’il n’y aura jamais d’adjectifs pour imager une cruauté humaine pareille. Nombreux sont ces individus barbares, incultes, et calamiteux qui se réclamant sans doute indûment défenseurs d’un Dieu dont nous ignorons l’existence sur cette terre qui au bout de leurs tirs prétendent assouvir leur soif de vengeance au nom de la religion. Mais de quelle religion nous parle-t-on ?

Chères lectrices et chers lecteurs,

Je n’ai pas le temps de vous placer une salutation conviviale aujourd’hui. L’urgence de ce billet et l’exigence d’une solidarité commune appelle, de votre part, à une certaine diligence.

« L’humour est le plus court chemin d’un homme à un autre. » Georges Wolinski

Naïvement longtemps nous avions pensé que cette radicalisation au nom de la foi, cette extermination au nom de la religion que nous connaissons ci et là, un peu partout dans le monde, ces dernières décennies, n’était qu’une montée momentanée d’adrénaline qui aurait fini par se calmer. Erreur ! Erreur ! Erreur !

Il me souvient qu’ici même sur cette plateforme au lendemain des attentats au Pakistan et à Sydney, je l’avais crié, décrié, beuglé voire hurlé dans ce que j’ai appelé un S.O.S. Un S.O.S dans lequel je relevais le fait que plus que la politique, la religion semait partout de l’horreur, faisait trop de malheurs, alimentait la torpeur.

 

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Et des hommes qui se croient satyres

12 âmes arrachées à la vie de façon violente. 12 corps dont on a ôté la vie sans raison apparente. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Au nom de quel Dieu pouvons-nous nous permettre de nous tuer les uns les autres ? Au nom de quoi un humain peut-il se permettre d’ôter la vie à son semblable ?

Ô quelle animosité ! Ô quelle obscénité ! Ô quelle infamie ! Ô quelle barbarie !

Il y a bien de ces questions qui n’appellent pas très souvent à des réponses satisfaisantes. Et celles que nous nous posons ces dernières 24h en font malheureusement partie.

La fine fleur des caricaturistes français, j’ai nommé Tignous, Charb, Wolinski, Cabu, fauchée par cette mort soudaine, atrabilaire et irascible prouve combien le genre humain peut être misanthrope.

 

Crédit image : lacote.ch
Crédit image : lacote.ch

Pour le libelle et la diatribe, cet obscurantisme qui ne nous a pas atteint.

Oui, aujourd’hui plus qu’hier, bien moins que jamais nous devons vivre avec cette citation qui nous renseigne que « l’homme est un loup pour l’homme ».

Oui, nous devons comprendre qu’il faut savoir désormais à quelle religion se fier et même connue, parfois nous devons nous en méfier.

Oui, Charlie Hebdo, ils ont cru pouvoir te nuire mais tel la puissance d’un phénix, tu te relèveras, ils n’auraient donc pas réussi à te détruire.

Oui, ils ont cru t’assassiner ce 07 Janvier 2015 mais ce qu’ils ont oublié c’est qu’ils t’aidaient à finir un chapitre de ce grand livre et à en ouvrir un autre.

Nous sommes charlie

Main levée, nous sommes et resterons des Charlie.

Oui, ils ont cru éteindre la flamme de la liberté mais ce dont ils ne pouvaient se douter c’était que la liberté elle-même est une graine innée en chacun de nous et donc universelle.

Oui, ils ont cru avoir tué Charlie, mais ce qu’ils ne savaient pas c’est que nombreux nous sommes de ces Charlie partout dans le monde.

Charbbbb

Oui Charb, ils ont cru que tu plaisantais mais trop tard, tu es mort debout et eux vivrons éternellement dans un enfer à genoux devant toi. Ils n’avaient pas compris que dans ce monde où tout vrombit, seul l’humour pouvait calmer les peines. Leurs tirs n’auront donc jamais raison de tes satires !

‪#‎JeSuisCharlie‬
‪#‎JeSuisCabu‬
‪#‎JeSuisWolinski‬
‪#‎JeSuisCharb‬
‪#‎JeSuisBernard‬
‪#‎JeSuisTignous‬
‪#‎JeSuisMichel‬
‪#‎JeSuisHonoré‬
‪#‎JeSuisMustapha‬
‪#‎JeSuisFranck‬
‪#‎JeSuisAhmed‬
‪#‎JeSuisFrédéric‬
‪#‎JeSuisElsa‬

Aux illustres disparus, paix à vos âmes !


OMD : Fin de lutte contre la Faim ?

Crédit image : paixetdeveloppement.net
Crédit image : paixetdeveloppement.net

Parlons de la faim, de celle-là même qui domine les sociétés Africaines et Asiatiques depuis des décennies qu’on ne peut taire. De celle-là qui fait de la corne de l’Afrique un berceau de l’humanitaire. Parlons aussi de paix et de sécurité, de celles-là dont l’absence font, au quotidien, de la Lybie, de la Centrafrique, du Mali, du Nigéria, des cimetières. De celles-là qui font converger l’Afrique vers une pétaudière. Parlons des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, qui ont tenu tête dure à la dictature et la monarchie. De ces mêmes droits qui ont conduit des peuples à voir un jour nouveau, le jour de la liberté, qui souvent s’est muée en libertinage.

D’un symbolisme incontournable et célébré partout dans le monde, l’avènement du troisième millénaire donna à l’ONU l’occasion de présenter une stratégie nouvelle adaptée aux réalités et aux besoins changeants du monde du XXIe siècle.

Une campagne préalable d’information.

Annoncé en 1998, le Sommet du Millénaire fut accompagné par une campagne d’information internationale de deux ans. La campagne avait pour objectifs de consolider l’engagement de la communauté internationale et le renforcement des partenariats avec les gouvernements et la société civile pour bâtir un monde sans laissés-pour-compte. Elle a aussi permis de mettre en valeur le principe énoncé par le Secrétaire général dans son rapport  pour le Millénaire [A/54/2000]selon lequel l’être humain doit être mis au centre de tous les programmes, pour aider, dans le monde entier, des hommes, des femmes et des enfants à vivre mieux.

La Campagne du Millénaire des Nations Unies a été mise en place en 2002 par Kofi Annan, l’Ex-Secrétaire général de l’ONU, afin de soutenir la participation de la communauté internationale et l’engagement de tous dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

Depuis 2002, dans le cadre de la Campagne, les Nations Unies et ses partenaires, tels que la société civile, des parlementaires, des jeunes et des groupes confessionnels, ont inspiré des hommes et des femmes à travers le monde et favorisé la mise en place de programmes et politiques visant à améliorer leur quotidien. La Campagne permettait aussi de mettre en lumière l’impact de leurs investissements et de leur travail dans la lutte mondiale contre la pauvreté, incitant d’autres personnes et communautés à s’engager.

Un projet du millénaire

(Lire le projet proprement dit ici.)

En 2000, le Sommet du Millénaire, qui s’est tenu du 6 au 8 septembre 2000 au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York, constituait le plus grand rassemblement de chefs d’État et de gouvernement de tous les temps. (Normal, leurs peuples avaient faim) Il s’est conclu avec l’adoption par les 189 États Membres de la Déclaration du Millénaire, dans laquelle ont été énoncés les huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les dirigeants du monde ont adopté sous une double casquette : la Déclaration du Millénaire et les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) des Nations Unies, fixant l’année 2015 comme date butoir pour atteindre les cibles édictées.

A l’aube de cette nouvelle année 2015, année marquant l’échéance de ces objectifs, il me paraît judicieux de revenir sur certains aspects de cette Déclaration et de ces objectifs à travers un bilan. Un bilan qui s’illustre, malgré les nombreux efforts entrepris, négativement. Oui négativement. Pourquoi ? J’y viens.

Pauvre kfpe

Les OMD constituaient un engagement sans précédent des dirigeants à œuvrer globalement pour la paix, la sécurité, le développement, les droits de l’Homme et les libertés fondamentales dans le monde. Il était question de ce que les états à travers leurs représentants prennent l’engagement de contribuer au mieux à l’amélioration des conditions de vie de leur population. Cette dernière, l’amélioration des conditions, n’étant tributaire que du respect des engagements formulés par ces divers représentants venus de partout de ce monde.

Ces objectifs fixés visaient :

► L’élimination de l’extrême pauvreté et la faim;

► S’assurer d’une éducation primaire pour tous;

► Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes;

► La réduction de la mortalité infantile et post-infantile;

►Amélioration de la santé maternelle;

►Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies;

►Préservation de l’environnement;

►Mise en place d’un partenariat pour le développement.

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Une atteinte partielle des objectifs

Il était question de ce que les états à travers leurs représentants prennent l’engagement de contribuer au mieux à l’amélioration des conditions de vie de leur population. Cette dernière, l’amélioration des conditions de vie des populations, n’étant tributaire que du respect des engagements formulés par ces divers représentants venus de partout de ce monde.

Selon le (PNUD), Trois des huit OMD sont des objectifs ayant trait à la santé; il s’agit des objectifs suivants:

– OMD 4 : Réduire la mortalité infantile;

– OMD 5 : Améliorer la santé maternelle; et

– OMD 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies.

Plusieurs autres OMD sont suivis à l’aide d’indicateurs liés à la santé; il y a, parmi ceux-ci,

– l’OMD 1, Éliminer l’extrême pauvreté et la faim;

– l’OMD 7 : Assurer un environnement durable;

– l’OMD 8 : Établir un partenariat mondial pour le développement.

Des réussites dont il ne faut pas se contenter

Vingt États ont rempli le premier objectif du Millénaire pour le développement, qui visait à diminuer de moitié, entre 1990-1992 et 2010-2012, le nombre de personnes souffrant de la faim, comme l’avait défini la communauté internationale lors de l’Assemblée générale de l’ONU en 2000.

Par ailleurs, 18 pays ont été félicités pour avoir atteint non seulement cet objectif du Millénaire mais aussi l’objectif, plus impérieux, du Sommet mondial de l’alimentation, à savoir réduire de moitié, entre 1990-1992 et 2010-2012, le nombre absolu de personnes sous-alimentées.

Ce dernier objectif a été fixé en 1996, quand 180 nations s’étaient réunies au siège de la FAO afin d’identifier des moyens de vaincre la faim.

Les pays ayant réalisé l’objectif numéro un du Millénaire pour le développement sont: l’Algérie, l’Angola, le Bangladesh, le Bénin, le Brésil, le Cambodge, le Cameroun, le Chili, les Fidji, le Honduras, l’Indonésie, la Jordanie, le Malawi, les Maldives, le Niger, le Nigeria, le Panama, la République dominicaine, le Togo et l’Uruguay.

Les pays ayant réalisé les deux objectifs, le premier du Millénaire pour le développement et celui du Sommet mondial de l’alimentation sont: l’Arménie, l’Azerbaïdjan, Cuba, Djibouti, la Géorgie, le Ghana, le Guyana, le Kirghizstan, le Koweït, le Nicaragua, le Pérou, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les Samoa, Sao Tomé-et-Principe, la Thaïlande, le Turkménistan, le Venezuela (la République bolivarienne du) et le Viet Nam.

Des millions d’individus ont encore faim

Selon L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2012, la grande majorité des personnes souffrant de la faim, soit 852 millions d’individus, vivent dans les pays en développement – ce qui représente 15 % de la population de ces pays – contre 16 millions dans les pays développés.

Malgré un recul général et des succès nationaux, la faim a progressé ces dernières années en Afrique.

À l’échelle mondiale, l’insécurité alimentaire est aujourd’hui avant tout un problème d’accès aux ressources ou aux services nécessaires aux familles pour produire, acheter ou obtenir de toute autre manière des aliments nutritifs.

Ces objectifs apparaissaient nettement clairs, suffisamment facile à réaliser d’un point de vue théorique mais leur matérialisations se sont révélées rudes, le contexte socio-politique de nos états en a ralenti la réalisation à fond de train.

S’il est vrai que de nombreux états se sont efforcés de réaliser les objectifs définis par le projet du Millénaire, il ne demeure pas moins que d’autres avancent à pas de caméléon, se bornant à en faire un idéal et une mélodie destinée à endormir leurs populations innocentes. Il faudrait à bon droit relever le fait que l’atteinte des objectifs de ce projet ne doive ralentir ou réduire l’élan et l’impulsion de tous les états de s’assurer d’un meilleur dessein pour leurs populations. Cette fin commande donc même à terme d’aller au-delà, de la concrétisation de ces objectifs.

Dites leur donc qu’ils en ont à la fois le pouvoir et le devoir.

Chères lectrices et chers lecteurs,

En vous souhaitant à tous une bonne et heureuse année future, celle de l’année 2015, que puis-je vous souhaiter d’autre, que la sempiternelle rengaine, de l’amour, de la santé et du succès ?

Qu’il vous plaise de me permettre de placer quelques vœux non seulement au bout de cette formidable aventure de la Saison IV de l’année 2014 sur cette plateforme de Mondoblog (ma famille virtuelle) mais aussi et surtout en ces dernières minutes de cette longue et tumultueuse année 2014 qui s’égrènent petit à petit.

Peut-être puis-je vous souhaiter à tous, d’être pleinement heureux, de devenir plus objectifs dans vos quêtes de vie, et d’y trouver plus de sérénité. Vous encourager à considérer l’avenir avec plus d’optimiste, en renonçant à trop vous comparer, en renonçant à l’amertume et à l’anxiété, pour choisir de progresser, en considérant votre chance, d’avoir contrairement à d’autres, pu voir cette fin d’année en restant vivant et libre. Notre vie n’est belle que lorsque nous en sommes acteurs, elle n’est belle que parce qu’elle est en phase avec nos valeurs, nos convictions et nos efforts. Nous ne sommes pas heureux parce que nous possédons, mais nous sommes fiers de ce que nous méritons, parce que nous avons su dépasser nos doutes et les difficultés du hasard pour y parvenir. Je ne peux que vous souhaiter, d’être plus tolérants en 2015, d’être plus ouverts d’esprits, moins sensibles aux « clichés » et aux commérages, d’être plus épanouis et plus enclins à la découverte des autres, au désir d’unité, à l’effort du pardon, à la nature et à la diversité.

Parce que nous sommes tous imparfaits, tous perfectibles, tous égaux dans nos diversités, humains dans nos défauts comme dans nos qualités, nous ne devons plus nous sentir heureux parce qu’il y en aurait de plus malheureux que nous, nous ne devons plus nous comparer pour nous rassurer, nous ne devons plus choisir le chemin plus facile de l’amertume en refusant d’assumer notre remise en question. Chacun d’entre nous à un chemin de vie particulier, cela crée nos repères et notre identité, nos expériences sont différentes, et nos cultures souvent parallèles s’écartent parfois, pour toujours se rejoindre dans les valeurs essentielles de la vie, nos différences forgent notre personnalité, mais ne sont jamais des handicaps.

Je vous souhaite à tous, d’aimer la vie en 2015, de vous trouver de nouvelles quêtes, de nouveaux objectifs, de les dépasser avec enthousiasme, et de communiquer votre ardeur à ceux qui vous entourent, surtout de penser un peu plus aux autres, mais sans jamais penser à cause du jugement des autres. Souvent ceux qui vous jugent trop optimistes, trop idéalistes, trop ambitieux, oublient d’être objectifs sur eux-mêmes, et jalousent amèrement votre indépendance et votre détermination à vouloir mettre vos convictions en concordance avec vos actes. Comprenez-les, mais ne cédez pas à leur pessimisme. Souvenez-vous tous qu’on ne parle jamais des inutiles, que le progrès rend très vite tout acquis matériel désuet, que l’amertume et la violence sont des armes de faibles, que l’humilité est une vraie force, que le respect est un impératif de vie communautaire (merci à Mondoblog de m’avoir permis via le concours de la Saison IV de joindre cette flamboyante et éblouissante communauté en cette année 2014 ) , aussi que le vrai partage ne demande aucune réciprocité, et que la vraie richesse d’un homme ne pèse rien dans une poche mais reste lourde dans les cœurs de ceux qui vous aiment.

Soyons tous plus forts en 2015, soyons tous plus heureux, en regardant le monde avec optimisme, en dépassant l’esprit critique pour donner un sens à nos actes, pour n’être des héros qu’aux yeux de nos proches, pour n’être riche que pour donner un sens à nos vies…

Soyez heureux en 2015, pour vous, vos familles, vos ancêtres, vos idéaux et vos nations. Restez en phase avec vos convictions, gardez foi en la vie. Que vous soyez Lectrices ou Lecteurs, Auteurs ou Artistes, Militaires ou Dignitaires, Fonctionnaires ou Etudiants…

SOYEZ HEUREUX EN DEVENANT OU EN RESTANT TOUT SIMPLEMENT VOUS-MEME …

Crédit image : Guillaume
Crédit image : Guillaume

Tout en espérant de ces expériences aussi édifiantes, mirifiques, que passionnantes sur cette plateforme, je dis…

Adieu 2014 !!!

Heureuse année 2015 à toutes et à tous !!!

A très vite !